Bamenda : des parents furieux après la diffusion d’images de leurs enfants avec le drapeau camerounais

Des parents en colère contre une école de Bamenda

L’école maternelle et primaire du Sacré-Cœur de Mankon, à Bamenda, a suscité l’indignation de plusieurs parents d’élèves après avoir diffusé des images de leurs enfants agitant le drapeau camerounais à la télévision nationale. Ces parents estiment que l’établissement scolaire a exposé leurs progénitures à des représailles de la part des combattants séparatistes qui sévissent dans les régions anglophones du pays.

Un acte patriotique ou une provocation ?

Selon le journaliste Mimi Mefo, qui rapporte l’information sur son site web, les faits se sont produits le 20 mars 2023, lors de la célébration de la Journée internationale de la Francophonie. L’école du Sacré-Cœur de Mankon aurait organisé une parade dans la cour de l’établissement, au cours de laquelle les élèves ont brandi le drapeau tricolore vert-rouge-jaune, symbole de l’unité nationale. Des images de cette parade auraient été filmées par la Cameroon Radio Television (CRTV) et diffusées dans son journal télévisé.

Pour la direction de l’école, il s’agissait d’un acte patriotique visant à sensibiliser les élèves aux valeurs républicaines et à leur faire prendre conscience de leur appartenance à la nation camerounaise. Mais pour certains parents, il s’agissait plutôt d’une provocation à l’égard des séparatistes anglophones, qui considèrent le drapeau camerounais comme un symbole d’oppression et de domination.

“Je suis très mécontent de voir mon enfant à la télévision agiter un drapeau camerounais, car cela pourrait inciter les combattants séparatistes d’Ambazonie à commencer à nous cibler”, a déclaré un parent sous le couvert de l’anonymat à MMI. Il a ajouté qu’il allait retirer son enfant de cette école et le transférer dans une autre plus discrète.

Un contexte sécuritaire tendu

La réaction de ces parents s’explique par le contexte sécuritaire tendu qui prévaut dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis 2016. Ces deux régions, qui représentent environ 20% de la population camerounaise, sont le théâtre d’un conflit armé entre les forces gouvernementales et les groupes séparatistes qui revendiquent l’indépendance d’un nouvel État qu’ils appellent “Ambazonie”.

Le conflit trouve ses racines dans le problème anglophone au Cameroun, qui remonte à la période coloniale. Le Cameroun, ancienne colonie allemande, a été partagé entre la France et la Grande-Bretagne après la Première Guerre mondiale. Les deux parties du pays ont été administrées séparément jusqu’en 1961, date à laquelle le Cameroun méridional britannique a rejoint le Cameroun français déjà indépendant. Les anglophones ont alors bénéficié d’un système fédéral qui leur garantissait une certaine autonomie. Mais ce système a été aboli en 1972 par un référendum constitutionnel qui a instauré un État unitaire centralisé.

Depuis lors, les anglophones se plaignent d’être marginalisés et discriminés par le pouvoir francophone de Yaoundé. En 2016, leurs revendications se sont cristallisées autour des questions linguistiques et juridiques. Les avocats et les enseignants anglophones ont dénoncé la tentative du gouvernement d’imposer le français et le droit civil dans leurs régions, où ils pratiquent l’anglais et le common law. Face à la répression des forces de sécurité, le mouvement anglophone s’est radicalisé et a basculé dans la violence.

#Bamenda #parents #enfants #drapeau #camerounais #télévision #école #SacréCœur #Mankon #crise #anglophone #Ambazonie #séparatistes #combattants #représailles #MimiMefo #JournéeinternationaledelaFrancophonie #parade #patriotique #républicaine #nationale #provocation #oppression #domination #anonymat #MMI #contextesécuritaire #NordOuest #SudOuest #conflitarmé #gouvernementcamerounais #indépendance #problèmeanglophoneauCameroun #périodecoloniale #Allemagne #France #GrandeBretagne #systèmefédéral #référendumconstitutionnel #Étatunitaire