Certains clubs français doivent encore s’en mordre les doigts. A plusieurs reprises, ils ont laissé échapper l’un des meilleurs attaquants de sa génération, Samuel Eto’o. Pourtant, les opportunités n’ont pas manqué d’attirer le Camerounais, né à Nkon, dans la banlieue de Yaoundé, et animé d’un désir indéfectible de rejoindre l’Europe pour s’y imposer.
Lis
A 15 ans, le futur capitaine des Lions Indomptables, alors évoluant en Division 2, avec l’Union Camerounaise des Brasseries de Douala, obtient un visa de courte durée pour la France. Objectif : Participer à un stage avec plusieurs matchs amicaux et organisé près d’Avignon par Joseph-Antoine Bell, l’ancien gardien camerounais.
Echoué par Le Havre
Dans le Vaucluse, Eto’o se démarque en inscrivant de nombreux buts et en décidant Alors que son équipe doit s’envoler de Paris vers Douala, pour s’évaporer dans la nature, grâce à un séjour gratuit des guides. Le jeune Camerounais trouve refuge chez une tante, en Seine-Saint-Denis. Son visa expiré, Eto’o est devenu clandestin et c’est au bout de neuf mois qu’il a décidé de rentrer dans son pays.
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Il change de club et est engagé par la Kadji Sports Academy, centre d’entraînement réputé partenaire du club français du Havre. Là encore, le talent d’Eto’o saute aux yeux de nombreux entraîneurs. Il est invité à se rendre en Normandie pour y faire des essais. Mais il ne donne pas le meilleur de lui-même et Jean-Marc Nobilo, le directeur du centre de formation du Havre, n’est pas content de l’attaquant camerounais. A Cannes puis à Saint-Étienne, il n’a pas non plus réussi à convaincre les recruteurs.
» Un phénomène «
Paradoxalement, alors que les clubs français au statut subalterne ne s’attardent pas sur le potentiel du Camerounais, celui-ci retient l’attention du Real Madrid. Le club madrilène, qui dispose d’un solide réseau d’informateurs, notamment en Afrique, apprend qu’un certain Samuel Eto’o mérite un regard. Les Espagnols l’invitent à passer des tests, et Eto’o est bientôt repéré. Vicente del Bosque, directeur du centre de formation madrilène, est surpris par sa rapidité, sa précision devant le but, mais aussi sa forte personnalité. Le technicien le décrit comme un « phénomène ». C’est donc avec le prestigieux Real Madrid qu’Eto’o signe son premier contrat en 1996 et à l’âge de 15 ans. la Vieux continent.
Lors de la saison 1997-98, le Real le prête à Leganès, en Ligue 2. Il y inscrit 4 buts, revient à Madrid, qui l’envoie à l’Espanyol Barcelone en 1999 puis au Real Majorque en 2002, où il deviendra définitivement transféré. Ce dernier, ayant trouvé un accord financier complexe avec le Real, rachetant 50% des droits des joueurs pour 7,2 M€, ne se doute pas qu’il a sans doute réalisé la meilleure opération de son histoire. Eto’o y a accumulé les buts (64 en 152 matches) et remporté la Coupe d’Espagne en 2003. L’Olympique Lyonnais a approché l’attaquant cette même année. Il réclame un salaire mensuel de 150 000 euros, un montant que Jean-Michel Aulas, le président rhodanien, jugeait trop élevé.
temps pour se venger
Forcément, la performance de Samuel Eto’o finira par retenir l’attention du FC Barcelone, le grand rival du Real, qui détient toujours la moitié des droits du joueur et compte bien le faire rapatrier. Mais Eto’o estime que le club madrilène ne lui a pas laissé sa chance, même si Del Bosque, devenu entraîneur de l’équipe professionnelle, s’était opposé à l’époque à son départ à Majorque.
Il a choisi le FC Barcelone, un choix vu dans la capitale espagnole comme la revanche d’un joueur qui voulait prouver que les dirigeants madrilènes avaient mal fait en abandonnant. Les faits lui donneront raison. De Blaugrana déboursera 24 millions d’euros pour le recruter et le verra marquer 151 buts, remporter dix titres en quatre ans (2004-2009), dont deux Ligue des champions, et autant de championnats…
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Source :
Jeune Afrique