Le sondage qui montre le ras-le-bol des populations du Noso face à la guerre
La crise anglophone qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun depuis 2016 a fait des milliers de morts, de déplacés et de réfugiés. Elle a aussi plongé ces régions dans une situation économique et sociale désastreuse. Face à cette tragédie, les partisans de l’indépendance du Noso par la voie des armes sont de plus en plus isolés et rejetés par les populations locales.
C’est ce que révèle un sondage réalisé récemment par la plateforme English Cameroon for United Cameroon (ECUC), qui milite pour le dialogue et la réconciliation nationale. Ce sondage, mené auprès de 1 000 personnes dans les deux régions anglophones, montre que le soutien à l’indépendance par la guerre a chuté de manière significative en un an.
Les chiffres qui parlent d’eux-mêmes
Le sondage de l’ECUC a porté sur plusieurs questions liées à la crise anglophone et à ses conséquences. Voici quelques résultats qui illustrent le désaveu des populations du Noso envers les séparatistes armés :
Le soutien à l’indépendance de l’Ouest Cameroun est de 77,6%, en légère hausse par rapport à septembre 2022 (74,3%). Mais le soutien à l’indépendance par la guerre est de 16,7%, en forte baisse par rapport à septembre 2022 (25,6%).
Seuls 19,5% des sondés croient que l’indépendance est possible en 4 ans, contre 33,9% en septembre 2022.
Seuls 2,3% des sondés sont favorables au boycott de l’école jusqu’à l’indépendance, contre 2% en septembre 2022.
Seuls 51% des sondés sont favorables à la poursuite des villes mortes, contre 60,4% en septembre 2022.
Ces chiffres montrent clairement que les populations du Noso sont lassées de la guerre et de ses conséquences néfastes sur leur vie quotidienne. Elles aspirent à la paix et au développement, et rejettent les discours radicaux et violents des séparatistes armés.
Quelles solutions pour sortir de la crise ?
Face à cette situation, quelles sont les solutions envisageables pour mettre fin au conflit et restaurer la confiance entre les communautés ? Le sondage de l’ECUC apporte quelques éléments de réponse :
82,3% des sondés sont favorables à un dialogue inclusif entre le gouvernement et les différents acteurs de la crise.
76,4% des sondés sont favorables à une réforme constitutionnelle qui garantirait une plus grande autonomie aux régions anglophones.
69,8% des sondés sont favorables à une amnistie générale pour tous les prisonniers politiques liés à la crise.
67,5% des sondés sont favorables à une commission vérité et réconciliation pour faire la lumière sur les violations des droits humains commises pendant la crise.
Ces propositions vont dans le sens d’une sortie de crise pacifique et négociée, qui respecterait les aspirations légitimes des populations anglophones tout en préservant l’unité nationale. Elles rejoignent celles formulées par plusieurs acteurs nationaux et internationaux, qui appellent au dialogue et à la cessation des hostilités.
Cameroon Magazine vous invite à prendre connaissance du rapport complet du sondage de l’ECUC sur son site web : www.ecuc.org. Vous y trouverez d’autres informations intéressantes sur la perception de la crise anglophone par les populations du Noso.
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