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Justice : un enseignant condamné à la prison à vie, Voici les faits

Accompagné d'un collègue, il avait utilisé trois mauvaises décisions du ministre des Finances pour débloquer 106 millions de francs pour payer les frais de faux stages à l'étranger. La Cour pénale spéciale les a sévèrement punis avec de lourdes peines.

Accompagné d’un collègue, il avait utilisé trois mauvaises décisions du ministre des Finances pour débloquer 106 millions de francs pour payer les frais de faux stages à l’étranger. La Cour pénale spéciale les a sévèrement punis avec de lourdes peines.

M. Danbe Wourso, superviseur général au lycée Mokolo Classic dans la région de l’Extrême-Nord, et M. Komono Bedziga Barthelemy, enseignant au lycée général d’Obala, seront absents dans quelques semaines pour la rentrée L’école se dessine sur l’horizon. Les deux professeurs du lycée encourent de lourdes sanctions depuis jeudi 18 août 2022. En vidant sa saisine dans une affaire impliquant les deux malheureux, le Tribunal pénal spécial (TCS) les a tous reconnus coupables de détournement de fonds publics par apport de fonds. Il a condamné le premier à 12 ans de prison. Le second a été condamné à la réclusion à perpétuité. Il était jugé par contumace depuis le début du procès.

Selon le procureur de la République, les actions sanctionnées se sont déroulées entre décembre 2017 et mars 2018. Le détournement des fonds publics en cause, d’un montant total de 106,3 millions de francs, a été causé par trois décisions de paiement erronées de « Silver ». Documents prétendument signés par le ministre des Finances en faveur des prévenus pour payer le coût de trois formations fictives à l’étranger, à savoir à Berlin en Allemagne, à Genève en Suisse et à Dubaï aux Emirats Arabes Unis.

En plus des peines de prison, les accusés sont également condamnés à la restitution « solidaire » des fonds litigieux à l’Etat du Cameroun, partie civile (victimes) au procès. Il y a également un montant de 500 000 CHF pour les frais de procédure supportés par le ministre fédéral des Finances. Le non-paiement des frais mentionnés est associé à une peine d’emprisonnement supplémentaire de 30 mois. Le tribunal a privé les enseignants coupables de certains droits civiques après qu’ils aient purgé leurs peines respectives pendant cinq ans et a ordonné que la décision soit publiée dans le journal gouvernemental, le Cameroon Tribune.

 

Dubaï, Genève, Berlin

Avant de rendre ce verdict, le tribunal est revenu longuement sur l’essentiel, rappelant les arguments des différentes parties au litige. Comme déjà mentionné, les défendeurs avaient utilisé les décisions attaquées pour obtenir le paiement des frais de prétendues formations à l’étranger sur le thème du « développement durable ». L’argent du problème a été versé comme suit : 38,8 et 37,9 millions de francs en octobre et novembre 2017 pour les stages à Dubaï et à Genève, respectivement, et 31,8 millions de francs en février 2018 pour le séjour en Allemagne.

Après la découverte du colis, grâce aux vérifications effectuées par la direction générale du budget, qui avaient permis d’établir que les décisions de mainlevée au cœur de la procédure n’avaient aucune trace dans les archives de cette administration. Alerté, M. Komono Bedziga avait choisi de fuir lorsque son compagnon d’infortune a été arrêté puis placé en garde à vue à la prison centrale de Yaoundé en mars 2021. M. Danbe Wourso s’était rendu à la direction générale du budget pour s’enquérir, dit-il, des raisons de la suspension de son salaire.

Afin d’étayer l’allégation, le parquet s’est contenté de mettre en débat les décisions de libération, prétendument falsifiées, et de s’abstenir d’entendre des témoins. En revanche, M. Danbe Wourso, professeur d’histoire-géographie, s’est défendu lors de son témoignage en disant qu’il avait bénéficié de quelques avancées. Il a donc constitué un dossier afin de se faire rappeler un montant de 2,5 millions de francs. Mais lorsqu’il s’est rendu au siège du ministère des Finances à Yaoundé pour déposer ledit dossier, il a été approché par deux personnes prétendant travailler dans cette administration et lui a proposé de traiter rapidement sa candidature à un emploi.

M. Danbe Wourso a ajouté que les intermédiaires concernés lui avaient demandé de leur remettre une photocopie de son récépissé et de celle de sa carte d’identité, en plus de l’historique du dossier de rappel. Il a soumis deux pièces sans signature, dit-il et affirme avoir accepté l’offre sans aucune arrière-pensée. Le rappel demandé sera effectivement payé en deux tranches de CHF 1 et 1,5 million, précise-t-il. Des fonds qui lui ont été remis par ses partenaires, déclare-t-il personnellement lors d’une réunion au « Camp SIC Messa » à Yaoundé.

mauvaise foi

Afin de semer la confusion dans l’esprit du professeur d’histoire-géographie, le parquet l’avait contre-interrogé qu’après son arrestation il avait non seulement pleinement avoué, mais surtout reconnu lors de l’instruction avoir apposé trois fois la « signature identique » sur les deux les photocopies de sa carte d’identité ainsi que sur son récépissé. Lesdits documents accompagnent également la décision de déblocage de la somme de 38,8 millions signée en sa faveur. M. Danbe Wourso a clamé son innocence et s’est dit « victime de la ruse de criminels » qui ont utilisé ses documents pour « gérer leur entreprise criminelle ». imite sa signature. Et s’il a un moment reconnu le colis de l’accusé, c’est qu’il n’a pas très bien compris les accusations portées contre lui.

Pour justifier sa décision, le tribunal a souligné que les avis de libération controversés n’étaient qu’un prétexte pour que l’accusé puise dans les caisses du Trésor public. Il a ensuite estimé que l’évasion de M. Komono Bedziga « reflétait le manque d’arguments pour se défendre » contre les accusations portées contre lui. Il a ensuite balayé la défense de M. Danbe Wourso, jugeant ce dernier de « mauvaise foi » pour avoir fait des aveux complets au cours de l’enquête sans produire aucune preuve que ces aveux lui aient été retirés. Mieux, poursuit le tribunal, « [M. Danbe Wourso] était bien au courant de l’entreprise criminelle », a-t-il déploré. La preuve, assène le tribunal, « ne se paie pas dans la rue, mais comme le salaire par virement bancaire ».

Pour finir, avant que les juges ne se retirent pour s’accorder sur le montant des peines à infliger aux prévenus, M. Danbe Wourso a demandé à « [sa] famille de s’occuper de [ses] enfants, ceux de [sa] tutelle ». Les dernières paroles de ce forçat firent couler un torrent de larmes sur les joues de sa femme, qui vint assister au verdict du procès de son chéri banni.

ref: kalara

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