Gervais Mendo Ze était une figure importante de la sphère sociopolitique camerounaise. L’homme, décédé en avril 2021, était délégué ministériel et PDG de la Cameroon Radio Television (CRTV). En 2014, il a été condamné à vingt (20) ans de prison. L’homme de presse Edouard Kingue lui rend hommage avec les dernières paroles prononcées par le défunt avant son départ.
laisse-moi partir
Il y a quelques semaines, ma santé s’est gravement détériorée. Lorsque j’ai été conduit à l’hôpital central de Yaoundé, j’ai pu découvrir, au grand jour, la vraie nature de certains êtres dans toute leur méchanceté.
Ils venaient en cortège, le visage gravé d’un faux masque de tristesse, alors qu’en réalité ils cachaient le but de leurs androïdes de révéler ma nudité.
Ô Sainte Vierge, intercédez pour elle ! D’autres ont répandu une fausse rumeur sur une prétendue grâce présidentielle. Même mon cœur affaibli bondit d’espoir alors que cette décision suprême se profilait à l’horizon pour une évacuation médicale qui aurait pu ajouter quelques mois à ma vie ?
J’étais qui j’étais, atteignant les sommets de la connaissance et touchant les sommets de l’honneur mondain. J’ai côtoyé la royauté, chanté pour sa gloire et consolidé son pouvoir. J’ai tendu la main et j’ai souri à ceux qui en avaient besoin.
Mais finalement, avais-je tort de croire que j’étais plus altruiste que l’altruisme et plus humaniste que tous les humanismes ? Ne me suis-je pas pris pour une sorte de « Robin des Bois » en ébène ? Seule l’histoire jugera.
J’ai blessé et battu plusieurs personnes, écrasant alors des orteils innocents sous mon poids, mais je sais que comme tout homme j’ai causé des dommages que je regrette de ne pouvoir réparer.
Chers compatriotes, dès l’instant où vous commencez à conjuguer ma vie au passé, vous savez que ma vie doit vous servir de leçon. Que ceux qui ont encore la possibilité de pardonner me l’accordent.
Que les plus excités se souviennent d’une de mes chansons : « One Za ? « Qui es-tu pour juger les actions de ton prochain ? Quoi que nous devenions dans ce monde, nous sommes très petits et cette fois nous pensons que nous ne sommes qu’une illusion trompeuse.
Cameroun mon pays, chers compatriotes et compagnons de route, lâchez-moi ! Que la Sainte Vierge, que j’ai tant louée, me libère des chaînes de mes péchés et me libère des voûtes illusoires de la grandeur de ce monde.
Rf:camerounweb
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