Le Président de la République a brisé la marque indienne en autorisant l’audition de son proche collaborateur par les Officiers de Police Judiciaire de la Juridiction Spéciale. Une première pour un secrétaire général de la présidence de la République qui ravit certains au Sérail. Les enquêtes policières ouvertes depuis mai 2021, notamment l’audition du ministre de la Santé, peuvent désormais enfin être conclues.
C’est un fait quasi inédit : l’audition d’un secrétaire général par intérim de la présidence de la République par la police judiciaire au Cameroun depuis l’arrivée du président Biya à la tête de l’Etat. Cependant, alors que la semaine a été dépassée, l’actuel titulaire a battu la marque indienne. Le ministre d’Etat Ferdinand Ngog Ngoh a été entendu par le chef du corps spécial des officiers de police judiciaire près le tribunal pénal spécial (TCS). Cette information, distillée sous forme de rumeurs rampantes depuis le début de la semaine dernière, a été confirmée à Kalara par plusieurs concordants. « Le président a finalement autorisé la police à interroger M. Sgpr pour compléter l’enquête ouverte sur la gestion controversée des fonds Covid au cours de l’exercice 2021. Dans le cadre de cette autorisation, le chef et le chef de département Ayem ont été entendus », a confié Kalara sous couvert d’anonymat à un cadre supérieur au service de la présidence de la République.
L’enquête évoquée ici avait débuté à la fin du premier semestre 2021. Précisément le 18 mai dernier, le Ministre de la Santé Publique (Minsanté) M. Manaouda Malachie a été le premier à répondre à une première citation à comparaître du Corps Spécialisé des Officiers de Police Judiciaire (OPJ) du Tribunal Pénal Spécial (TCS). Et le lendemain, 19 mai, Mme Madeleine Tchuenté, l’actuelle ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation (Minresi), a pris ses fonctions. Par ailleurs, après avoir entendu ce dernier, le public a finalement été informé que l’enquête policière sur la gestion des fonds mis à disposition par l’État en 2020 pour lutter contre la pandémie de Covid-19, qualifiée d’illégale, a effectivement été ouverte. Mais le ballet des membres du gouvernement au Palais de justice avait finalement été interrompu.
Jugeant que l’autorité du gouvernement en avait beaucoup pâti, le Premier ministre avait obtenu du président de la République, selon des sources dignes de foi, que scenario des auditions des ministres change pour les soustraire du spectacle désolant de leur apparition au Palais de justice. L’option d’aller questionner les hauts responsables concernés par l’enquête dans leurs bureaux respectifs étaient alors prise. Depuis lors, les auditions des responsables gouvernementaux n’alimentaient plus la toile comme au début. De ce fait, le public n’a plus jamais su ce qu’il était advenu de l’enquête. Certains observateurs avaient conclu qu’elle avait été secrètement annulée. En réalité, elle n’était pas achevée du fait d’une pratique administrative qui confère une immunité de fait à certains responsables publics, dont le secrétaire général de la présidence de la République. C’est ce verrou que le président Biya a (enfin) fait sauter concernant M. Ngoh Ngoh.
ref: camerounweb