• Paul Biya prépare sa succession
• Il a signé un accord avec plusieurs ethnies au Cameroun
• Les Bamiléké ont oublié les grands à cause de cet accord
Paul Biya a 88 ans. S’il peut se permettre quelques séjours privés supplémentaires en Suisse, le président de la République a désormais son avenir derrière lui. Tous ses lieutenants le savent. Ils multiplient les manœuvres pour se positionner comme les dauphins naturels du vieux lion.
Le magazine Jeune Afrique, généralement bien introduit dans les palais présidentiels africains, évoque régulièrement les tensions entre le secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh et le Premier ministre Joseph Dion Ngute d’une part, et la guerre entre Samuel Mvondo Ayolo , directeur du cabinet civil de la présidence et Louis Paul Motaze, secrétaire au Trésor, d’autre part. A ces combinaisons déjà explosives s’ajoutent les réseaux du fils aîné du président de la République, Franck Biya, qui garderait aussi un œil sur la place de son père.
Paul Biya est conscient de tous ces troubles et n’intervient jamais pour calmer l’enthousiasme de ses salariés. Selon les révélations Wikileaks de RFI, le président de la république a son propre agenda. Le chef de l’Etat aurait passé des accords tacites avec son ethnie d’origine Boulou, les Beti et les habitants du Nord. L’information a été divulguée lors d’un entretien entre l’ancien ministre de la Justice Amadou Ali et l’ambassadrice américaine d’alors au Cameroun, Janet Garvey.
« Amadou Ali aurait confirmé à Janet Garvey que la succession du président Biya, issu de l’ethnie Bulu, devait être considérée sous le prisme ethnique. Selon le télégramme, le ministre aurait évoqué l’accord tacite qui existait entre les Beti et Bulu du sud d’une part et les nordistes d’autre part, avant de confier que le nord continuerait à soutenir Paul Biya tant que il l’a fait. . aimerait être président », écrit RFI sur son site.
Selon la même source, les Nordistes se sont engagés à soutenir Paul Biya tant qu’il voudra rester au pouvoir. Cependant, une fois Biya sorti, aucun Bulu ne peut prétendre à son remplacement. Les administrateurs du nord sont également opposés à l’arrivée au pouvoir d’un successeur de Bamiléké.
« Les Nordiques ne soutiendraient plus un successeur de la même ethnie ou de l’ethnie Bamiléké connue pour son dynamisme économique », révèle le télégraphe diplomatique publié par Wikileaks.
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