Vol de bébé à Laquintinie : Vanessa Tchatchou, un cas qui a secoué tout le Cameroun
Le 20 août 2011, Vanessa Tchatchou, une jeune femme de 17 ans, accouche d’une petite fille à l’hôpital Laquintinie de Douala. Mais quelques heures plus tard, elle apprend avec stupeur que son bébé a disparu. Commence alors pour elle un calvaire qui dure depuis plus de dix ans.
Une enquête bâclée et des zones d’ombre
Dès le lendemain du drame, Vanessa Tchatchou porte plainte contre l’hôpital Laquintinie pour vol de bébé. Elle accuse le personnel soignant d’avoir orchestré l’enlèvement de sa fille, en complicité avec une femme qui se faisait passer pour sa tante. Selon elle, cette femme aurait profité de son état de faiblesse après l’accouchement pour lui subtiliser son enfant.
L’enquête menée par la police et la justice camerounaises ne donne pas de résultats satisfaisants. Les caméras de surveillance de l’hôpital sont défectueuses, les registres de naissance sont incomplets, les témoins se contredisent. Le directeur de l’hôpital et plusieurs infirmières sont arrêtés puis relâchés faute de preuves. La femme suspectée d’avoir emporté le bébé est introuvable.
Vanessa Tchatchou ne se résigne pas et continue à réclamer son enfant. Elle organise des marches pacifiques, lance des appels à témoins, sollicite l’aide des médias et des associations de défense des droits humains. Elle affirme avoir reçu des menaces de mort et des propositions d’argent pour abandonner ses recherches.
Un espoir déçu et une quête sans fin
En 2016, un rebondissement relance l’affaire. Une fillette de 5 ans est retrouvée dans la rue à Douala, avec une photo de Vanessa Tchatchou dans son sac. La police la confie à la jeune femme, qui croit avoir retrouvé sa fille perdue. Mais les tests ADN effectués en France révèlent que la fillette n’est pas sa fille biologique.
Vanessa Tchatchou est anéantie par cette nouvelle déception. Elle accuse les autorités camerounaises d’avoir falsifié les tests ADN pour étouffer l’affaire. Elle demande à refaire les analyses dans un autre pays, mais sa requête est rejetée. Elle décide alors de garder la fillette comme sa propre fille, en attendant de retrouver la vraie.
Aujourd’hui, Vanessa Tchatchou a 27 ans et vit toujours dans l’espoir de revoir son bébé volé. Elle n’a pas abandonné son combat pour la vérité et la justice. Elle continue à dénoncer le laxisme et la corruption qui entourent cette affaire. Elle espère que son histoire servira à sensibiliser l’opinion publique sur le phénomène du vol de bébés au Cameroun, qui touche des centaines de familles chaque année.
Cameroon Magazine vous invite à soutenir Vanessa Tchatchou dans sa quête et à partager cet article pour faire connaître son cas au plus grand nombre. Ensemble, nous pouvons faire bouger les choses et rendre justice aux victimes du vol de bébés au Cameroun.
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