Le tribunal de Paris, condamné jeudi à la réclusion à perpétuité, a jugé les trois suspects, ivoiriens et biélorusses, en leur absence en raison de l’attentat de 2004 qui a tué neuf soldats français à Bouaké, en Côte d’Ivoire.
Pas trouvé depuis des années, Yury sushkin, un mercenaire biélorusse, et Patrice Ouei et Entre Gnanduillet, deux officiers de l’armée de l’air ivoirienne, ont été reconnus coupables de meurtres et de tentative de meurtre, a déclaré le président du tribunal, Thierry Fusina. Tous les trois sont « secrètement attaqué » aux soldats français membres d’une force de paix et « avec une certaine préméditation », il ajouta.
Le verdict ferme un long cours de français et un essai de trois semaines. Près de 90 témoins, presque tous français, ont pris la parole, des survivants du bombardement aux anciens ministres français de l’époque. Ni le Justice ivoirienne ni ceux du Bélarus n’ont répondu aux mandats d’arrêt émis par les autorités judiciaires françaises contre les trois suspects. deux officiers ivoiriens, promu dans l’armée l’année suivant l’attentat, n’a pu être poursuivi pour ces actes en raison d’une loi d’amnistie adoptée en 2007. Selon les autorités ivoiriennes, Ange Gnanduillet est décédée en 2015.
le 6 novembre 2004, deux chasseurs, déployés par l’armée de l’air du président ivoirien Laurent Gbagbo d’attaquer les rebelles installés dans la moitié nord du pays, qui, par surprise, avaient bombardé un camp de la force française de maintien de la paix responsable de l’amortissement entre les deux camps. Un choc pour la France: avec neuf soldats français et un civil américain tués et 40 blessés, c’était à l’époque l’attaque la plus meurtrière pour son armée en plus de vingt ans.
Des équipages mixtes sont composés à bord de l’avion Officiers ivoiriens et mercenaires slavesAnge Gnanduillet et Yury Sushkin, aperçus par des militaires français surveillant la zone les jours précédant le bombardement, ont été identifiés par les enquêteurs parmi les quatre pilotes ou copilotes. Pour l’accusation, Patrice Ouei est envisagé « au moins en tant qu’organisateur de l’opération », et très probablement en tant que participant au raid, a déclaré l’avocat général, Jean-Christophe Müller, qui avait demandé la réclusion à perpétuité contre les trois accusés aux fins « violence incroyable » de l’attaque.
En représailles au bombardement, Paris avait détruit toute l’aviation militaire ivoirienne le même jour, déclenchant une crise sans précédent avec son Ancienne colonie, marqué dans les jours qui ont suivi par de violentes manifestations anti-françaises et le départ de milliers d’expatriés français.
Françafrique
Le tribunal n’a pas fourni de réponses précises aux questions que les familles des victimes se posent depuis 16 ans: qui a ordonné la fusillade des Français et pourquoi? Cependant, elle a rappelé que la plupart des responsables français de l’époque avaient blâmé une partie de l’entourage du président ivoirien. « extrémistes » hostile à la France, surtout proche de la Première Dame, Simone Gbagbo
L’affaire a été mise en évidence par un série d’erreurs du gouvernement français du temps puis des obstacles à l’enquête qui mettent en doute la volonté réelle de la France de faire toute la lumière sur la question. À commencer par un épisode qui a occupé une grande partie du déroulement du procès: le refus incompréhensible de Paris, dix jours après l’attentat, de récupérer huit suspects biélorusses, dont Yury Sushkin, arrêté en Aller et que Lomé a proposé de livrer à Paris.
Comme dans d’autres cas, le procureur général semble être en faveur des échecs de chaîne, regrettant que ce ne soit pas le cas « aucune raison de s’excuser », en particulier des anciens ministres de l’époque. Ce serait « a probablement changé beaucoup de choses en termes de confiance brisée » comme il est.
Certains partis bourgeois soupçonnent que les responsables français de l’époque ont fermé l’enquête pour épargner le président Laurent Gbagbo, Au nom de « raison de l’état » diplomatique. D’autres se demandent si la France ne voulait pas qu’on évite de trop creuser dans ce bombardement de deux avions que la Côte d’Ivoire venait d’acheter à une figure soufrée du « Françafrique », Robert Montoya, ancien gendarme de l’Élysée devenu marchand d’armes.