Décédé le 19 mars 2021 des suites d’une maladie, le PDG de la société de transport Finexs Voyages, Edmond Félix Etoundi, est resté dans la mémoire des clients et surtout du personnel qui lui a exprimé une profonde gratitude.
La page facebook de l’entreprise de transport affiche clairement les ambitions de la direction qui « informe le grand public, les partenaires nationaux et internationaux, des meilleures dispositions prises pour l’exercice de son activité dans le strict respect des normes de qualité et de performance en suivant la vision innovante de le transport interurbain au Cameroun, conduit par le regretté promoteur », lit-on entre les lignes.
L’élan, selon nos sources, est porté par l’administratrice provisoire Béatrice Etoundi, bien décidée à maintenir le cap et à privilégier le leadership féminin. « Nous devons rassurer les voyageurs sur la gestion de notre entreprise et surtout sur notre détermination à poursuivre cette passionnante aventure en maintenant la qualité de service et le renouvellement de la flotte de bus », nous confie-t-elle, répondant à nos craintes. Des propos très appréciés par Focaco, une organisation de protection des consommateurs qui, à travers son président, « encourage ainsi l’administrateur intérimaire à toujours mettre le passager au centre de toutes les politiques de l’entreprise », a déclaré Abena Ayissi.
Pour revenir sur la trajectoire du défunt PDG de Finexs SA, il est à noter qu’il est parti de zéro pour se hisser au premier rang des entreprises de transport public. En 1991, il a pris le risque d’exercer une activité déconseillée, le transport illégal, avec une petite voiture alors que le Cameroun se noyait dans la spirale des revendications politiques. Comme tous les secteurs, le secteur des transports a alors été touché par ces tensions sociales orchestrées par une farouche opposition au régime de Yaoundé. Le prix de la course monte ainsi de façon vertigineuse selon les slogans de grève des dirigeants politiques de l’opposition : la course intra-urbaine peut atteindre plus de 1 000 Fcfa d’un point de la ville de Douala à un autre. Alors que le trajet Douala-Edéa culminait à 4 000 Fcfa.
En 1998, il achète un troisième véhicule de transport clandestin. Cela marque toute sa détermination et le positionne comme un porteur en devenir, habité par une volonté farouche d’émerger dans ce secteur. Edmond Félix Etoundi s’y rendra, et par son audace, contactera François Essame, le promoteur de la société de transport « Buca voyages », à l’époque leader du secteur dans les tronçons Yaoundé-Mbalmayo et Douala-Yaoundé. L’objectif était très clair, se rapprocher de lui, demander à Cami Motors la garantie du Patriarche. Pari gagnant. Edmond Félix Etoundi obtient en effet son tout premier bus jumbo après un prêt.
En 2002, il fonde sa société Finexs, malheureusement sans ancrage terrestre. Néanmoins, il poursuit son aventure avec détermination sur l’axe Douala-Yaoundé et suscite beaucoup de sympathie des passagers et usagers des agences de voyages : rapidité, sécurité, compétitivité et accueil chaleureux des passagers. Toujours sans bornes d’embarquement ni sièges, Edmond Félix Etoundi a réussi à étoffer sa flotte en 2006 avec deux autres gros bus. Et rien ne l’arrêtera dans cette aventure jusqu’à sa mort. Après près de 18 ans d’activité, Finexs voyages continue d’impressionner, contrairement aux craintes des économistes et autres professionnels du transport.
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