Préoccupé par la l’insoutenabilité de l’augmentation disproportionnée et mal ciblée des subventions aux carburants », et sous la pression du Fonds monétaire international, les autorités camerounaises se sont engagées à envisager une « rrestructuration du secteur des carburants En attendant l’annonce des mesures prises, les experts gouvernementaux travaillent sur différents scénarios qui pourraient conduire à de nouvelles mesures fiscales avant 2023.
C’est un système d’équations à plusieurs inconnues. Par rapport aux prévisions, les subventions aux carburants ont tellement augmenté que, selon les experts, elles représentent 13% du budget du pays, dont le budget pour 2022 est de 6080,4 milliards de FCFA (environ 9,3 milliards d’euros). Comment le gouvernement réformera-t-il sa politique de subventions aux carburants, évitera-t-il le risque d’une crise socio-économique et suivra-t-il les recommandations du Fonds monétaire international en la matière ? Le problème n’est pas nouveau, mais il semble préoccuper davantage les autorités camerounaises que par le passé.
Le gouvernement a persisté pendant des années et a veillé à ce que : prix du carburant à la pompe restent inchangés, malgré les fluctuations du marché mondial. A titre d’illustration : en 2022, le prix de chaque litre de super (630 FCFA), de kérosène (350 FCFA) ou de diesel (575 FCFA) coûte aux finances publiques respectivement 363 FCFA, 481 FCFA et 425 FCFA. Ainsi, selon les prévisions officielles, le total des subventions aux carburants connaîtra cette année une augmentation remarquable, à savoir entre 780 et 800 milliards de FCFA, contre les 480 milliards prévus par la loi de finances actuelle.
Une politique insoutenable
Malgré les bénéfices pour le trésor camerounais de la hausse du prix du baril sur le marché international, une analyse largement partagée montre que les subventions aux carburants ne sont plus tenables. En effet, depuis juin 2022, le FMI, qui a signé en 2021 un programme économique triennal avec le Cameroun dans le cadre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) et du Mécanisme Elargi de Crédit (MEC), a déjà sonné l’alarme, sans recourir aux détours diplomatiques : L’impact budgétaire de l’augmentation des prix internationaux du pétrole a été mitigé, car l’augmentation des recettes pétrolières est plus que compensée par une augmentation substantielle des subventions aux carburants (estimées à 2,9 % du PIB contre 0,5 % en 2021) qui visent à maintenir la distribution réglementée de carburant au détail. prix inchangés. L’augmentation du coût des subventions est ainsi compensée par la réduction des autres dépenses, notamment pour les projets d’investissement. ».
Et d’ajouter : Le coût élevé des subventions aux carburants serait difficile à supporter dans le cadre des projections actuelles des prix internationaux du pétrole. Cependant, la suppression progressive des subventions aux carburants doit s’accompagner d’un renforcement substantiel du mécanisme de transfert d’argent social ».
Seulement le » oppression progressive » les subventions se produisent, entre autres, comme un scénario. Selon l’économiste et ancien cadre supérieur de la Banque mondiale, Emmanuel Noubissie Ngankam, partisan d’une troisième voie, qui exclut à la fois le maintien du statu quo et la suppression pure et simple de ce soutien financier de l’État, « le gouvernement pourrait continuer à remanier la structure du prix des hydrocarbures et créer des arbitrages qui conduiraient à la réduction (et non à la suppression) des subventions. Une variante de ce scénario serait que l’État détermine le niveau de subvention tolérable dans un contexte de prix du brut supérieur à 100 $ le baril. »
Et pour être plus explicite : L’augmentation des prix à la pompe et le maintien d’un niveau de subvention soutenable pourraient s’accompagner d’une baisse de certaines taxes qui affectent les prix des carburants. Ceux-ci incluent la TVA [taxe sur la valeur ajoutée, NDLR]les droits de douane et la taxe spéciale sur les produits pétroliers qui s’élèvent ensemble à 278 FCFA/litre pour l’essence, 247 pour le gazole et 74 pour le kérosène. »
Préserver la paix sociale
Que fera alors le gouvernement? Il est pratiquement dos au mur. Les hautes autorités du pays semblent avoir pris l’option de maintenir la politique de subventions aux carburants jusqu’à la fin de l’année en cours. Préserver la paix sociale est, au moins en partie, à ce prix, dans un pays le plus touché par des pressions inflationnistes inquiétantes, qui pourraient atteindre 4,6 % d’ici 2022.
Néanmoins, le gouvernement a entamé une réflexion sur la restructuration du secteur des carburants pour l’année 2023. Selon les informations de RFI, les pourparlers portent depuis plusieurs semaines sur « les scénarios de réduction des subventions proposés par le FMI et les simulations fiscales associées ».
Selon nos sources, de nouvelles mesures fiscales sont en préparation, qui concernent l’introduction d’une vignette automobile et des taxes sur l’assurance automobile. Le défi ? Meilleur ciblage des principaux bénéficiaires de la subvention des prix des produits pétroliers.
Si le gouvernement garantit néanmoins la confidentialité de sa réflexion, il reste clair que les mesures prises doivent au préalable être soumises au FMI et portées à la connaissance avant la fin de cette année. En effet, le calendrier politique prévoit que la session parlementaire de novembre sera consacrée au traitement du compte financier du prochain exercice budgétaire. Trois mois de tension.
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