Au Congo-Brazzaville, le vendredi 4 mars marquait le dixième anniversaire des explosions d’un dépôt d’armes et de munitions de l’armée à Mpila. Des explosions qui ont tué près de 300 personnes dans ce quartier de l’est de la capitale. Ce même jour, une cérémonie de recueillement a regroupé parents de victimes et officiels dans le cimetière de marbre où se sont déposées les victimes au centre-ville de Brazzaville.
Avec notre correspondant à Brazzaville, Loicia Martial
Sous une pluie très fine résonne la sonnerie aux morts. Le ministre de la Construction, Josué Rodrigue Ngouonimba, a déposé une gerbe de fleurs au pied de la stèle renforcée et la mémoire des victimes de Mpila. Visiblement ému, il s’adresse momentanément à la presse : « C’est un jour inoubliable. Chacun de nous a perdu au moins un parent. C’est un jour inédit. Dix ans après, nous continuons à vivre ce souvenir. Je pense que comme nous, comme vous, comme tous les autres concitoyens, nous sommes en pleine période de méditation », déclaration du membre du gouvernement.
La rouille fait son oeuvre
Sur plusieurs tombes, les croix sont maculées de rouille qui font disparaître les épitaphes. Amputée d’une jambe après les explosions, cette dame qui s’appuie sur les béquilles, est venue changer les croix des tombes de ses trois enfants qu’elle a perdus dans le drame.
† On ne peut rien faire †
† Ca fait déjà dix ans. On ne peut rien faire. C’est dieu qui l’a voulu. Je me sens toujours très mal », raconte-t-elle, des larmes dans la voix. Derrière elle, sur la tombe de sa fille, un homme hurle sa colère : « Je n’arrive plus. Je suis toujours dans la douleur jusqu’à présent. Je vous dis ma douleur est continue », rire-t-il. Son enfant aurait eu 19 ans cette année.
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