Congo : les érosions font des ravages

Des gorges de canyons à perte de vue témoignent de l’étendue des ravages causés par l’érosion en République du Congo. Ici, dans deux rayons de plusieurs kilomètres, de nombreuses maisons étaient au fond du gouffre, après des pluies torrentielles qui ont laissé des familles entières sans abri.

« On en a marre d’en parler. Vous voyez cette maison ? Nous vivions ici, mais nous avons tout perdu. On a un peu vieilli aujourd’hui, mais on revient à la case départ », explique un habitant du quartier.

« Je vous dis que c’est vraiment horrible. Quand on a vu les maisons tombées, sous la pluie récurrente, il y avait même des parents qui ne supportaient pas de les voir mourir », explique Jacques Ngombi, coordinateur du groupe de victimes.

La majorité des habitants de cette zone accusent les travaux inachevés d’une entreprise chinoise, qui est chargée de la construction de digues pour évacuer les eaux territoriales. Mais pour les spécialistes, la vérité est ailleurs.

« Nos sols sont victimes du lessivage des éléments minéraux du sol. Il y a donc des chantiers sur lesquels on pourrait bâtir, et d’autres sur lesquels on ne pourrait pas bâtir », explique Aimé Gérard Loembat, directeur environnement à Pointe-Noire.

Architecte bioclimatique et spécialiste de la restructuration des quartiers précaires, Sandra Tchinianga a consacré une grande partie de ses recherches à la question.

« Pointe-Noire est une ville qui s’est développée d’un coup, sans que les infrastructures ne suivent. Les populations se sont installées dans des zones désignées pour l’élevage et l’agriculture. C’est donc plus par rapport aux habitants que j’ai fait ce livre, aussi pour éviter que les gens ne se démotivent pour acheter ce type de terrain ».

Beaucoup ici ont opté pour une relocalisation forcée. Tandis que d’autres, n’ayant nulle part où aller, ont choisi de rester, quitte à vivre au bord du gouffre, essayant désespérément de freiner l’avancée de l’érosion, afin de ne pas détruire leurs habitations au fond des canyons. , et eux avec », Cédric Lyonnel Sehossolo pour Africanews.