Eruption du volcan Nyiragongo : En RDC, les populations ont été autorisées à retourner à Goma

Suite à l’annonce, lundi 7 juin, par le Premier ministre congolais d’un « retour progressif »Des dizaines de milliers de personnes qui avaient fui après l’éruption volcanique, le ministre des Communications et porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya a donné quelques précisions sur le calendrier du retour des populations évacuées après l’éruption du volcan Nyiragongo, interrogé par Edmond Sadaka. Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), 120 000 personnes ont fui Goma.

« Premièrement, ceux qui doivent revenir sont ceux qui étaient du côté de Sake. Ils sont à une heure, une heure et demie de Goma. Ensuite, il y a ceux qui étaient à Nyiragongo-Goma, c’est dans la zone où a eu lieu l’éruption. Et puis, ceux qui étaient à Rutshuru pourront revenir à partir du 11 ou du 12, et ceux qui sont à Bukavu du 15 au 17. a-t-il précisé. Il est clair qu’il y avait des populations qui ont progressivement commencé à atteindre la ville. Le Premier ministre lui-même, suivant le dossier sur place, a donné des instructions après avoir écouté les experts de l’Observatoire volcanologique de Goma qui nous ont dit que la tendance était à la baisse et positive et que cette instruction pouvait être donnée. C’est ce qui a été fait. Aujourd’hui, le gouverneur militaire et ses équipes ont supervisé le retour, le gouvernement a assuré le transport pour s’assurer que ceux qui se trouvaient à Sake, par exemple, arrivent sains et saufs à destination. »

Le gouvernement congolais affirme qu’il s’appuie uniquement sur des données scientifiques pour prendre des décisions concernant le retour de la population. Pour soutenir les travaux de l’Observatoire volcanique de Goma (OVG) sur le terrain, des scientifiques européens ont fait le déplacement sur place pour mesurer le danger, indique notre correspondant à Goma, Patient Ligodi.

Stabilisation

Nicolas Doret travaille pour le Muséum national d’histoire naturelle de Luxembourg et au Centre européen de géodynamique et de sismologie : «  On a effectivement vu cette injection de magma sous terre sortir du volcan, passer sous la ville de Goma et s’arrêter un peu plus loin sous le lac Kivu, il rapporte. C’est une injection longue d’une vingtaine de kilomètres. »

Et actuellement la situation se stabilise, comme le note également Benoit Smets, également expert, venu à Goma : « Nous avons une sismicité qui a tendance à diminuer. Nous avons une déformation du sol qui semble s’être arrêtée. Nous préférons stabiliser, au moins arrêter cette crise pour le magma qui est en profondeur « , il explique.

Plusieurs milliers de déplacés n’ont pas attendu le slogan des autorités pour rentrer chez eux. Et cet énorme retour s’explique par l’urgence de revenir aux activités économiques habituelles. C’est le constat des experts, dont la géographe belge Caroline Michellier, spécialisée dans l’évaluation de la vulnérabilité et des risques de la population confrontée au volcan : «  Les habitants de Goma considèrent le risque volcanique moins que le bénéfice qu’ils peuvent retirer de vivre dans cette ville qui offre de nombreuses opportunités dans différents domaines.  » justifie-t-elle.

A ce stade, l’observation de l’activité du Nyiragongo se poursuit. Un groupe de 20 experts scientifiques a été mis en place pour suivre la situation.

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