Esclavage : le président du Ghana relance le débat sur les réparations

« Il est temps que l’Afrique – dont les 20 millions de fils et filles ont été restreints dans leur liberté et vendus comme esclaves – reçoive également des réparations », écrit Nana Akufo-Addo. « Il est maintenant temps de relancer et d’intensifier les discussions sur les réparations pour l’Afrique. Le temps est venu depuis longtemps ‘, déclare-t-il à la fin d’une série de tweets publiés mardi matin.

La veille, lors d’un sommet sur les réparations de l’esclavage, le président ghanéen avait rappelé l’impact dévastateur de la traite négrière sur le continent, ajoutant que cette période avait contrecarré les progrès économiques, culturels et psychologiques du pays, l’Afrique.  » Bien qu’aucune somme d’argent ne puisse réparer les dégâts causés par la traite des esclaves et ses effets qui ont duré des siècles, nous devons guérir des injustices du passé », répète le président ghanéen.

Nana Akufo-Addo estime que tout le continent africain mérite des excuses de la part des pays européens impliqués dans cette traite négrière. Et il exhorte l’Union africaine à travailler avec les Africains de la diaspora et à former un front uni pour faire avancer la cause des réparations.

La question des réparations pour les victimes de l’esclavage n’est pas nouvelle, note l’historienne Miriam Cotthias ; il a été approché par les dirigeants panafricains dès le début du XXe siècle. Elle est ensuite revenue à plusieurs reprises, portée à la fois par les Afro-Américains aux États-Unis et par le mouvement abolitionniste européen, sans jamais connaître un plein succès.  » Il y a eu des pays leaders comme la Jamaïque, qui ont créé la Commission des réparations et réuni tous les États de la Caraïbe autour de cette demande en établissant dix points clés nécessaires au développement de ces anciennes colonies esclavagistes, rappelle encore l’historien. Mais du côté africain, cela n’a jamais été dit de manière aussi rigoureuse et claire. »