La plateforme d’opposition Rassemblement des opposants à Madagascar pour la démocratie (RMDM) avait appelé toute personne souffrant de la hausse du coût de la vie à se rassembler ce samedi dans le Magro, un immeuble appartenant à l’ancien président Marc Ravalomanana. Mais les forces de sécurité ont bloqué l’accès aux chefs de parti et à leurs militants et sympathisants.
Avec notre correspondant à Antananarivo, Comme Laetitia
Dans le quartier Behoririka, au centre de la capitale, plusieurs centaines de personnes revendiquent l’accès au lieu de rassemblement. De nombreux éléments de la police ont été déployés, sillonnant le quartier de Magro et le centre-ville. Le refus d’entrée a conduit la foule des supporters et sympathisants à se rassembler au milieu de la chaussée, enchaînant sit-in et face-à-face devant les barrages de police. Parmi eux, Madame Juliette a pris sa retraite. « Je suis venu ici parce que nous souffrons quotidiennement, elle dit. Mes enfants, même s’ils ont étudié, ne trouvent pas de travail. Les gens veulent juste parler de leur souffrance. Mais nous sommes muselés. Ils nous font peur avec leurs armes. Ce qui se passe est inacceptable. »
Le préfet de police d’Antananarivo, Angelo Ravelonarivo, déclare ceci « Rencontre était irrégulière car la plateforme n’a pas demandé l’autorisation de manifester à la préfecture ». Il précise que le quartier Behoririka n’était pas » pas assez et qu’un autre lieu, le Magro Tanjombato, en périphérie de la capitale, a été offert au RMDM pour tenir son rassemblement.
Mihari-ni Rencho est le président du parti Natiora, membre de la plateforme d’opposition. » Pourtant, on ne peut s’empêcher de dire que la vie est très chère, ça ne nous dérange pas ! On ne m’empêchera pas de dire qu’un litre d’huile c’est trop cher ! Regardez, nous n’avons ni poignards ni gourdins, nous n’avons rien. Nous voulons juste parler, mais nous ne pouvons pas entrer il se plaint.
« Nous ne voulons pas d’effusion de sang à Madagascar, nous ne voulons pas d’affrontements entre nous et la police, promet Alain Andriamiseza, vice-président de la plateforme RMDM. C’est un rendez-vous pour le redressement de Madagascar, pour la bonne gouvernance, pour l’application de la démocratie. Nous ne sommes pas contre les gendarmes et les militaires qui sont là. Nous sommes contre ceux qui donnent des ordres pour empêcher les Malgaches de parler. Les Malgaches n’ont pas le droit de manger. Les Malgaches ne peuvent pas circuler. Nous ne sommes pas d’accord. Nous voulons la démocratie chez nous. »
La secrétaire générale du parti TIM, Rina Randriamasinoro, et son coordinateur national, Jean-Claude Rakotonirina, ont été interpellés en milieu de matinée, alors qu’ils se tenaient devant les barrages de police. » parce qu’ils ont fait des déclarations qui incitent à la haine », a déclaré le préfet Angelo Ravelonarivo. Ils ont été relâchés dans la soirée.
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