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Mali-CEDEAO : une victoire précieuse pour les deux camps

La Cédéao a décidé dimanche 3 juillet de lever une partie des sanctions imposées au Mali depuis le 9 janvier. La fin d’un bras de fer qui a duré six mois.

De notre envoyé spécial à Accra

Six mois après qu’ils les aient imposées, La CEDEAO a enfin levé les sanctions économiques et financières contre le Mali. Cependant, les sanctions individuelles contre les dirigeants de la junte restent en place, tout comme la suspension du pays des organes de l’organisation régionale.

Mais la confiance est revenue. Le Mali et la CEDEAO ne négocient plus, mais travaillent ensemble pour une fin pacifique de la transition. Les deux camps peuvent parler de victoire. Une victoire qui a cependant fait des dégâts.

Les autorités maliennes de transition ont imposé leur rythme et leur programme, notamment en termes de réformes institutionnelles proposées comme création ou rétablissement (nouvelle loi électorale, nouvelle constitution à venir) et se sont vu attribuer une durée de transition qui dépassait les exigences initiales d’ECOWASH. Proclamé unilatéralement par décret présidentiel, un éclat qui flattait l’orgueil national et renforçait le sentiment de souveraineté qui était devenu la maxime des autorités.

Différences mises en lumière

Mais Bamako a aussi considérablement réduit ses prétentions, prolongeant la transition de cinq à deux ans. Surtout, le prix payé est élevé : 300 millions de dollars de défaut sur les marchés pour l’Etat et six mois de misère quotidienne pour la population.

Du côté de la CEDEAO, on peut se féliciter d’avoir obtenu les engagements nécessaires au retour à l’ordre constitutionnel et de la mise en place d’un comité de suivi pour contrôler le respect de ces engagements. Mais l’organisation sous-régionale devait aussi tenir compte – un peu moins – de la durée de la transition. Il a également exposé les différences de certains de ses membres et terni considérablement son image, car les sanctions imposées au Mali, y compris par les opposants maliens à la junte et dans les pays voisins, ont été considérées comme une punition excessive affectant plus la population que les dirigeants.

Enfin, d’autres États membres, comme le Sénégal, ont également été économiquement défavorisés par la suspension des échanges, ce qui a également contribué à l’influence de la position de certains États. Autant de raisons qui pourraient aussi expliquer la réticence de la CEDEAO à imposer des sanctions similaires au Burkina et à la Guinée, avec des menaces sérieuses, mais plusieurs fois rejetées, voire, dans le cas du Burkina Faso, finalement levées.

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