Selon les informations de RFI, la mission de l’ONU au Mali (Minusma) est empêchée par l’armée d’entrer dans la ville de Djenné, alors que les Casques bleus prévoyaient de s’y rendre en début de semaine. Le dernier volet d’une longue liste qui commence sérieusement à donner naissance à la mission onusienne.
Les casques bleus voulaient patrouiller à Djenné, dans la région de Mopti, en début de semaine pour sécuriser le marché hebdomadaire. Mais dimanche 15 mai, l’état-major des armées du Mali a catégoriquement interdit à la Minusma de s’y déployer.
Une décision souveraine que regrette un membre de la mission onusienne. Selon lui, les forces armées maliennes (Fama) veulent opérer discrètement sur le terrain, avec leurs supplétifs russes : Mercenaires du groupe Wagner pour la communauté internationale, purement instructeurs selon Bamako.
A la demande de RFI, la communication de l’armée malienne explique ne disposer d’aucune information sur cette interdiction.
Les Fama mènent régulièrement des actions dans ce secteur, où les jihadistes de la Katiba Macina – out Groupe de soutien et musulmans (Jnim), affiliés à al-Qaïda au Maghreb islamique – sont particulièrement présents. Le plâtrage de la mosquée de Djenné, prévu le week-end dernier, a également été reporté pour des raisons de sécurité.
La mission de l’ONU demande l’entrée au village de Moura, en vain, non loin de Djenné, pendant un mois et demi. Elle veut enquêter sur les allégations d’exécutions de plusieurs centaines de civils par l’armée malienne. Selon les témoignages de diverses organisations de défense des droits de l’homme, ils étaient plus de 300. Selon de nombreux témoins, des combattants russes ont participé à l’opération. Les autorités maliennes démentent et assurent que ses soldats ont agi seuls et tué plus de 200 jihadistes.
Depuis la mi-janvier, après l’arrivée des premiers combattants russes au Mali, une large zone d’exclusion aérienne a également été établie et progressivement étendue dans le centre du pays. Ces limitations permettent à la Minusma, qui a relevé « une vingtaine de cas », selon un responsable de l’ONU, depuis janvier. Cette liste, provisoirement confidentielle, doit être communiquée au secrétaire général des Nations unies le mois prochain avant que ne soit discutée la prolongation du mandat de la Minusma.
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