Depuis le 26 mars, le village de Moura, cercle de Djenné, dans la région de Mopti, est la cible d’une opération militaire malienne d’envergure, dans une zone où le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Jnim ), lié à Aqmi, est notoirement actif. Si les populations demandent une réponse militaire pour rétablir la sécurité, cette intervention semble pourtant tourner au calvaire pour les habitants, dont le village a été comme assiégé par l’armée et par les combattants russes qui les justifient.
† On m’appelle pour me demander d’arrêter le massacre, mais que faire ? » La détresse du responsable d’une ONG malienne, qui s’efforce, comme beaucoup d’humanitaires, les représentants communautaires ou les défenseurs des droits de l’homme, d’éviter le pire à Moura, s’il en est encore temps .
L’armée malienne a indiqué le mardi soir dans un communiqué que des opérations aéroportées étaient prévues depuis le 26 mars dans ce village, considérées comme « au cœur du dispositif terroriste † Aucun détail supplémentaire, aucun bilan, meme provisoire et, depuis, plus aucune information officielle.
Mais les témoignages recueillis par RFI auprès des sources civiles et sécuritaires, locales et internationales sont nombreux à faire état de violences indiscriminées contre les habitants. Selon ces sources, le village aurait été encerclé par les soldats maliens et leurs supplétifs russes, déployés en très grand nombre. Plusieurs sources affirment même que les effectifs russes déployés au sol sont plus importants que les soldats maliens.
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Plusieurs dizaines de personnes auraient été tuées ou portées disparues, du fait notamment de bombardements. On parle d’une fosse commune et de corps brulés. Il est aussi question d’arrestations massives.
Au cours de ces dernières semaines, les allégations de violations, notamment des exécutions extrajudiciaires, ont augmenté. Le droit international humanitaire n’est pas quelque chose de négociable.
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Ousmane Diallo, chercheur sur le Sahel au bureau d’Amnesty International et Afrique de l’Ouest
† Le plus terrible, commente une source, c’est que les gens ont peur de ceux qui doivent les protéger. » Selon plusieurs sources, les forces maliennes auraient commencé à se désengager jeudi 30 mars des alentours du village.
La lutte antiterroriste conduite par l’armée malienne est une priorité des populations, notamment dans les zones qui, comme le cercle de Djenné où se trouve le village de Moura, subissent au quotidien la présence des terroristes du Jnim. Mais les sources jointes par RFI dénoncent une « punition collective » qui, plutôt que d’affaiblir les jihadistes, pourrait contribuer à grossir leurs rangs.
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