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Mali : Voici ce qui se passe à l’après-Barkhane…

Les derniers soldats de la force Barkhane ont quitté le Mali hier matin pour le Niger, leur nouvelle base arrière. Ce départ signifie-t-il la fin des attentats terroristes au Mali ? Vraiment, non! C'est ce qu'on attend des autorités maliennes pour créer un climat de paix et de coexistence au Mali.

Les derniers soldats de la force Barkhane ont quitté le Mali hier matin pour le Niger, leur nouvelle base arrière. Ce départ signifie-t-il la fin des attentats terroristes au Mali ? Vraiment, non! C’est ce qu’on attend des autorités maliennes pour créer un climat de paix et de coexistence au Mali.

Premier tour remporté. Dans ces conditions, on peut qualifier le retrait de la force antiterroriste française, stationnée au Mali depuis près d’une décennie, à la demande de la transition malienne dirigée par le professeur Dioncounda Traoré.

De la lueur d’espoir de l’époque à la colère générale unanimement partagée par les Maliens, les forces spéciales françaises ont fini par porter le germe, la malédiction, car leur présence n’a pas servi à en finir avec le terrorisme ou, à défaut, à le contenir. Toute la région du Sahel a été incendiée depuis le Mali. Jusqu’à présent, aucune méthode efficace n’a été trouvée.

Alors ce constat drastique entraînera un sentiment de rejet et conduira les Maliens à exiger le départ de la France, considérée comme la source du malheur malien.

Un affrontement diplomatique entre les autorités maliennes et françaises conduira à la décision de Macron de faire ses valises. Le processus de désengagement a été largement médiatisé et conduira même à l’effondrement des partenariats militaires entre les deux pays, puisque le Mali finira par se diriger vers la Russie, pays « hostile » de la France.

Les conditions sont donc réunies pour pousser la France à partir.

Aujourd’hui l’objectif a été atteint avec le départ du dernier convoi des forces françaises.

La question à se poser est donc de savoir s’il existe un lien entre ce retrait français et l’éradication du terrorisme au Mali.

L’atteinte des objectifs est, à mon humble avis, partielle.

Il est vrai que la seule mission de Barkhane était de lutter contre le terrorisme. Mais dans le nord du Mali, ce n’était pas la seule force. Et les groupes armés pour lesquels l’Etat malien s’apprête à ouvrir la porte au grand silence en intégrant 26 000 ex-combattants ? Ont-ils rempli leur part du contrat dans le cadre des accords d’Alger ? Tout en reconnaissant le Mali comme un et indivisible, ils n’ont rien pu faire de bon dans la lutte contre le terrorisme. Le nord est leur pays. Groupes terroristes, ils sont à la base de leur arrivée dans le nord du Mali. Malgré leur nombre, leur arsenal de guerre sophistiqué, leur parfaite connaissance du terrain, les choses n’ont fait qu’empirer. Et malgré la politique de l’État malien qui lui a rendu service dans le cadre du retour de l’autorité de l’État dans cette partie du pays, le fléau du terrorisme a jusqu’à présent pris « l’ascenseur » au lieu de diminuer. Ce qui signifie bien sûr qu’ils portent plus de responsabilité dans l’aggravation de la situation que les partenaires qui ont été appelés au chevet du Mali.

Le centre, le vrai problème

En matière de terrorisme ces jours-ci, le centre du Mali est le véritable nid des forces du mal. Barkhane avait-il la plénitude des opérations à ce niveau ? Le Gourma a encore vu l’intervention française, mais la zone qui n’était pas sur le terrain lorsque les opérations ont commencé est devenue une base confortable pour les terroristes après leur défaite sous les tirs de barrage des forces maliennes, françaises et d’autres partenaires au début des opérations conjointes il y a des années.

Aujourd’hui, la principale préoccupation est de savoir comment gérer efficacement la crise dans le centre du pays. Les choses ne cessent d’empirer; ceci malgré les efforts des FAMa et des Dozo.

Si les Maliens ont voulu laisser le champ libre aux FAMa, rien ne s’oppose aux nouveaux gouvernants au vu de la nouvelle orientation politique.

Ce sont des soldats qui sont à tous les niveaux de décision et l’armée a reçu de nouvelles pièces de combat adaptées aux défis. De ce fait, il n’est plus acceptable de défendre des arguments tels que : « Nous attendons des ordres de la hiérarchie » ; « nous n’avons pas de matériel de guerre » ; « on ne va pas bien ». Tout cela n’est plus qu’un lointain souvenir. Les FAMa doivent être les seigneurs de la terre et du ciel. Et ils doivent le prouver à temps face aux attaques répétées des djihadistes qui laissent toujours derrière eux des orphelins et des veuves.

Barkhane est parti, saluons ce jour. Mais montrons que nous sommes capables de défendre et d’honorer dignement notre propre pays.

ref: koulouba

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