RDC: l’opposant Jean-Marc Kabund placé en résidence surveillée

Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa

L’audience s’est déroulée à huis clos entre le détenu, ses avocats, les juges et le procureur. Ce fut de courte durée. Le procureur voulait garder l’opposant en prison, car les accusations étaient graves. Le tribunal ne l’a pas suivi et a décidé de commuer la détention en résidence surveillée.

« Les juges ont juste appliqué la loi », estiment ses avocats, qui se sont dits scandalisés par la détention du député. Des conditions sont attachées à cette assignation à résidence qui n’ont pas été rendues publiques. A l’issue de l’audience, Jean-Marc Kabund, tout sourire, a été reconduit en prison. Il pourrait la quitter demain, le temps pour le greffier de notifier le verdict à l’administration pénitentiaire.

L’opposant a été inculpé de quatre chefs d’accusation, dont celui d’outrage au président Félix Tshisekedi, dont il était le bras droit. Des propos qu’il avait tenus lors d’une conférence de presse annonçant son départ du camp de l’opposition radicale au pouvoir.

Le parquet près la Cour de cassation, qui a inculpé le député, a également saisi la Cour avant le début du procès. La date devrait être fixée dans les prochains jours. L’opposant et candidat déclaré à la présidentielle l’an prochain risque jusqu’à cinq ans de prison. Sa défense dit qu’il attend le procès avec impatience.

Son parti, Alliance pour le changement, n’a cessé de dénoncer l’instrumentalisation des institutions pour régler des comptes. Des personnalités de l’opposition telles que Martin Fayulu et Adolphe Muzito ont également critiqué cette arrestation.