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Six mois pour quitter le Mali, pari fait pour Barkhane.

Les derniers soldats français de la force Barkhane ont officiellement quitté le Mali. Près de six mois après l’annonce du président Emmanuel Macron, ils ont traversé la frontière avec le Niger lundi matin 15 août, mettant fin à plus de neuf ans et demi de présence militaire française au Mali.

De notre envoyé spécial,

C’est à 10h15 TU (Temps Universel) que les derniers militaires français ont franchi le poste frontière de Labbézanga, qui sépare le Mali du Niger, lundi 15 août. Nous avons pu survoler ce dernier convoi de la Force Barkhane au Mali dans un hélicoptère de l’armée française, après son arrivée sur le territoire nigérien.


Un convoi d’une cinquantaine de véhicules blindés a quitté Gao dans la nuit, avant de franchir les 200 kilomètres séparant la grande ville du nord du Mali de la frontière. Composés d’environ 300, pour la plupart des légionnaires et des parachutistes du Groupement tactique du désert de Monclar, ces hommes étaient chargés de sécuriser la base de Gao jusqu’à sa remise aux Forces armées maliennes (FAMa). Un transfert désormais effectif depuis le 15 août.

Le capitaine Yann est l’un de ces soldats. C’est lui qui avait la tâche d’ouvrir la porte du fonder le Gao : « C’est spécial. Gao, nous sommes ici depuis huit ans. Et nous sommes au Mali depuis 2013. Nous sommes au bout d’une chaîne, puisque nous fermons Gao et quittons le Mali du même coup. On pense forcément à nos 59 camarades tombés ici. On laisse une partie de nous, une partie de la France ici. »

« Notre mission est de le fermer (ce camp, ndlr) proprement, avec honneur, pour achever le travail de ceux qui nous ont précédés. Avec honneur, cela signifie laisser une bonne image de la France, qui a une longue histoire avec le Mali. Une histoire qui n’est pas que négative. Nous avons apporté beaucoup de choses dans ce pays, nous le voyons tous les jours en patrouillant dans la ville. Les échanges avec la population sont assez simples et sains. Partir avec honneur, c’est rester fidèle à nos valeurs ajoute le capitaine Yann.

► À lire aussi : Départ des derniers soldats français de Barkhane au Mali, la France « s’occupe au Sahel »

Avec ce transfert, la présence de l’armée française au Mali depuis plus de neuf ans et demi prend fin. Militairement, le bilan de Barkhane est douloureux : 59 soldats sont morts au Mali, comme l’a rappelé le capitaine Yann. C’est aussi un équilibre financier qui se mesure en milliards d’euros : 5 milliards pour la seule période 2015-2020.

Ce sont aussi des succès militaires notables, comme l’élimination en juin 2020 deAbdelmalek Drukdelle chef d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), qui il y a tout juste un anAdnan Abou Walid al-Sahraouile chef du Groupe État islamique au Grand Sahara (EIGS).

Mais ces succès semblent être de l’histoire ancienne. Le Mali est aux prises avec une recrudescence des attaques djihadistes. Et pas plus tard que le samedi 13 août, dans la région d’Ansongo, des militaires de Barkhane ont abattu deux hommes armés qui avaient ouvert le feu dans leur direction. Sans doute l’une de leurs dernières missions dans ce pays.

Un homme était chargé de l’évacuation et du retour aux FAMA, les forces armées maliennes, de la base de Gao, la plus importante de l’armée française en Afrique : le colonel Yves Gastine. Il est le représentant à Gao du Commandant de la Force Barkhane. Il repart avec le sentiment d’avoir accompli sa mission, mais non sans s’inquiéter pour l’avenir du Mali.

« Le départ de Barkhane va créer un vide. Je n’espère qu’une chose : que le gouvernement malien puisse tout prendre en compte pour continuer à combattre le GAT [groupes armés terroristes, ndlr]. Mais force est de constater que notre départ ouvrira des couloirs aux djihadistes qui poursuivront leur œuvre diabolique. »

Ce sont aussi quelques succès militaires notables, avec l’élimination de plusieurs chefs jihadistes.

Mais le départ de Barkhane intervient aussi dans un climat anti-français inédit et dans un contexte de recrudescence des attentats de groupes terroristes armés.

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