Les autorités soudanaises ont saisi dimanche une importante cargaison d’armes en provenance d’Addis-Abeba, la capitale de l’Éthiopie voisine, à l’aéroport de Khartoum. Les douanes soudanaises ont reçu 72 cartons remplis de fusils, de munitions et de lunettes de vision nocturne, selon Suna, l’agence de presse officielle. La commission a ouvert une enquête sur le démantèlement du régime d’Omar el-Béchir. Mais cette découverte est déjà controversée.
Avec notre correspondant à Khartoum, Eliott Brachet
Selon la commission chargée de traquer les partisans du président déchu Omar el-Béchir, ces armes ont été expédiées de Moscou et livrées en Éthiopie en mai 2019. A cette époque, des milliers de manifestants soudanais continuaient d’exiger la chute du régime militaire.
La commission d’enquête considère qu’il est très probable que ces armes étaient destinées à soutenir l’ancien régime. dans le but d’empêcher la transition du pays vers un État démocratique ».
Ces armes et munitions auraient été sous le contrôle des autorités éthiopiennes depuis plus de deux ans, qui ont du jour au lendemain autorisé leur expédition vers Khartoum dans un avion de ligne.
Dans un communiqué publié lundi, Ethiopian Airlines nie formellement les allégations soudanaises. Ce serait une cargaison parfaitement légale, disent-ils, y compris de simples fusils de chasse. L’entreprise prétend avoir tous les documents pour le prouver.
Dans ce cas difficile d’y voir clair alors que l’enquête vient d’être ouverte. Ce qui est sûr, c’est que cette saisie d’armes controversée s’inscrit dans un contexte tendu entre le Soudan et l’Éthiopie. Les deux voisins sont en désaccord sur l’embouteillage du grand barrage Renaissance éthiopienne ou encore… contrôle du triangle al-Fashaga, une zone frontalière conquise par l’armée soudanaise.
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