Au lendemain du coup d’État militaire qui a renversé le Premier ministre Abdallah Hamdok, l’incertitude règne au Soudan. Le général Abdel Fattah al-Burhan a pris la parole. Il est le chef de l’armée et du Conseil souverain de transition qui a dissous les autorités de transition mardi 26 octobre.
Lors de son discours, le général Abdel Fattah al-Burhan a imputé toute la responsabilité de ce coup d’État aux citoyens en raison de leur division. Il a expliqué que les divisions politiques qui ont dominé la période écoulée menaçaient la sécurité du pays. La semaine dernière, le nombre d’attaques contre l’armée a augmenté, y compris par un ministre. Il s’en prend à une section des Forces pour la liberté et le changement, l’accusant de vouloir s’emparer des décisions de tout un pays contre un parti politique. Selon lui, ils défendent toujours leurs intérêts politiques plutôt que ceux du pays.
Il a ensuite mentionné l’ancien Premier ministre Abdallah Hamdok : Il est à la maison, je mange, regarde avec lui. Nous l’avons fait sortir de chez lui pour le protéger. Les journalistes pourront bientôt s’approcher de lui et lui poser des questions, a-t-il précisé.
Quant aux autres prisonniers politiques, dont trois ministres et plusieurs responsables des Forces pour la liberté et le changement, Abdel Fattah al-Burhan a déclaré qu’ils seront interrogés et que ceux d’entre eux qui n’ont rien commis rentreront chez eux. En revanche, d’autres sont accusés de menacer la sécurité nationale.
Le général Abdel Fattah al-Burhan a réaffirmé son attachement à la charte constitutionnelle, alors que plusieurs mesures de la charte ont été suspendues lundi. Il a révélé que le Conseil souverain sera désormais composé de membres civils de divers États du Soudan en plus de membres militaires. Ces citoyens sont nommés après consultation des fonctionnaires de chaque État.
Les ambassadeurs soudanais condamnent le coup d’État
Dans le même temps, le nombre de défections d’ambassadeurs soudanais à l’étranger augmente. Après l’ambassadeur à Washington, les représentants soudanais à Paris, Bruxelles et Genève ont signé mardi 26 octobre une déclaration commune. condamner dans les termes les plus forts »La prise de contrôle forcée de l’armée.
Tous les trois crient de soutien » résistance héroïque Du peuple soudanais. Plus tôt dans la journée, une déclaration similaire au nom de « l’Association des ambassadeurs soudanais » a été publiée sur la page Facebook du ministère de l’Information, apparemment toujours sous le contrôle des partisans du gouvernement dirigé par Abdallah Hamdok jusqu’au lundi 25 octobre.
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Situation paisible à Khartoum
Dans la capitale, la situation est assez calme, décrit notre correspondant à Khartoum, Eliott Brachet. Dans l’est, les habitants sont descendus dans les rues de leur quartier. Ils sont plusieurs centaines et ils ont construit des murs de briques et mis le feu à des pneus ou à des branches. Sans réseau, ils ne pouvaient pas entendre le discours du général al-Burhan. Mais cela ne change rien pour eux, ils sont déterminés à poursuivre à tout prix, la désobéissance civile et la grève générale déclarée par les organisations de la société civile, les syndicats et les comités de résistance.
Depuis ce matin, toutes les entreprises, administrations, universités sont fermées. Il n’y a que des files d’attente de tuk-tuk dans les stations-service et aux intersections de grands contingents militaires. De nombreux militaires se sont assis à l’ombre de leurs véhicules, depuis ce matin plus aucun affrontement violent n’a été enregistré.
Les manifestants prennent le temps de s’organiser, la date du 30 octobre commence déjà à circuler. Les comités de résistance veulent rassembler le plus de personnes possible à cette date pour marcher contre le coup d’État militaire. Tout le monde se demande quelle sera la réponse de l’armée dans les prochains jours, alors qu’il y a encore un flou total autour de ce qui se prépare sur la scène politique nationale.
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