Home Cables diplomatiques: graves révélations sur la guerre des clans à Etoudi Voici les details

Cables diplomatiques: graves révélations sur la guerre des clans à Etoudi Voici les details

La situation politique du Cameroun se dégrade chaque jour davantage que le précédent. Les observateurs s’accordent à dire que la glissade du pays vers l’abîme et l’inconnu est effrayante. Tout comme la passivité populaire, que tentent de briser l’initiative de solidarité SCSI du Chef de l’opposition, le Président élu Maurice Kamto, et la pétition citoyenne pour le départ immédiat de l’ambassadeur de France du Cameroun, qui approche désormais les 70 000 signataires.

Le président camerounais, Paul Biya, est porté disparu depuis début mars 2020. Après avoir tenté de nier cette évidence, après l’avoir ressuscité le 16 avril 2020 par le montage d’une audience fictive avec l’ambassadeur de France au Cameroun, l’aventurier Christophe Guilhou, le régime RDPC et sa tutelle française sont définitivement aux abois. Ce qui reste de monsieur Biya se trouve sans doute aujourd’hui dans une chambre froide toute spéciale, ou dans une tombe secrète, au cas où il serait notamment décédé du Covid 19. Ce qui laisse penser que le régime et sa tutelle française étudient actuellement le moment le plus opportun pour annoncer la disparition de l’autocrate et mettre en œuvre la solution successorale qui convient à leurs intérêts mutuels. On veut prolonger le régime néocolonial, à la barbe du peuple camerounais. Comme depuis 1960. En vue, des obsèques officielles en grande pompe sans le corps de l’autocrate, ou avec une momie de cire, en stricte imitation de la méthode employée en Italie pour le corps du Padre Pio. On verrait débarquer à Yaoundé pour l’occasion, toute la crème de la Françafrique, comme pour le père Bongo en 2009. Puissance non décolonisée de sa dépendance envers ses ex-colonies et territoires sous tutelle, la France macronienne a entièrement reconduit l’archaïsme des réseaux laissés par Jacques Foccart sous De Gaulle. L’Afrique-vache-à-lait de l’industrie française demeure le paradigme intellectuel de l’élite politique blanche de France.

Trois clans principaux se disputent la succession du disparu au moment où l’opposition est dans un certain attentisme tout aussi inquiétant, relativement justifié par les risques de contamination de masse dûs à la pandémie du Covid 19 dont le Cameroun est la nation africaine la plus infectée.

Le Clan de l’Est dit de Nanga Eboko, avec à sa tête Chantal-Pulchérie Biya s’accroche au pouvoir par le biais du Secrétaire Général actuel de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, qui prend tous ses ordres chez Madame et contrôle une bonne partie du gouvernement où il multiplie depuis plusieurs mois des nominations stratégiques pour préparer le duel final.

Le Clan du Sud dit de Mvomeka’a, avec à sa tête Frank-Emmanuel Biya, envisage une succession patriarchale à la gabonaise ou à la togolaise à la tête de la République du Cameroun. IL contrôle notamment l’unité combattante la plus importante de l’armée, le BIR, et des ministères clés comme la défense, la sécurité et les finances.IL montre actuellement ses muscles en menaçant de fondre comme un aigle d’acier sur les positions militaires et institutionnelles du clan de Nanga-Eboko.

Le 3ème clan du régime en embuscade est constitué de prisonniers de luxe de Kondengui, anciens ministres de la défense et des finances détenteurs de moyens faramineux planqués dans le pays et en dehors, qui possèdent leurs relais dans l’armée et ambitionnent d’orchestrer une contre-révolution interne au régime contre les clans de Mvomeka’a et Nanga-Eboko. La bande à Ze Meka, Aba’a Aba’a et consorts, est loin d’avoir renoncé au complot du G11 qui les a conduits en geôle.

L’inconnue de toute la situation, c’est l’attitude de l’opposition politique véritable, incarnée par le leader Maurice Kamto, l’ensemble des partis politiques et ONG de la société civile réellement opposés au régime, les classes populaires, moyennes et l’élite intellectuelle anti-régime Biya. En ce mois de mai 2020, la lisibilité de la stratégie de lutte du peuple camerounais pour la prise en main de sa souveraineté à travers la libération de tous les prisonniers politiques, la fondation d’une nouvelle république fédérale, la mise en place d’une vraie commission électorale indépendante, la tenue de véritables élections démocratiques, cette stratégie, disons-nous, demeure illisible et invisible. L’opposition semble s’empêtrer dans trois limites: 1) L’attentisme, qui consiste à croire que le régime s’effondrera tout seul à l’annonce officielle de la disparition du tyran Biya; 2) L’opportunisme, qui consiste à vouloir que d’autres se sacrifient dans la lutte pour la reconquête de la souveraineté populaire, afin que certains viennent récupérer les dividendes sans avoir pris de risques; 3) Le déficit de vision dû à une faible marge théorique d’action, s’expliquant par l’insuffisante mise en place d’un cerveau collectif de la résistance, en raison de la persistance des réflexes de management pyramidal des organisations citoyennes.

Au total, on s’accordera à reconnaître trois évidences:

– IL n’y a rien à attendre d’un régime incapable de reconnaître la vacance du pouvoir à son sommet. Plus tôt le peuple camerounais se mobilisera pour revendiquer le changement, plus il aura des chances de profiter de la désorganisation actuelle du régime pour atteindre ce but. Les policiers, gendarmes et militaires camerounais se battront très difficilement contre des millions de citoyens, maintenant qu’ils savent qu’un cadavre ou mieux, une momie, hantent le sommet de l’Etat du Cameroun.

– L’opportunisme politique ne sauvera aucun groupe de l’opposition camerounaise, car au final, seules de nouvelles élections anticipées établiront des institutions légitimes et légales au Cameroun. Tous ont intérêt à se battre pour la naissance de la démocratie et de l’Etat de droit au Cameroun. L’échec d’une partie de l’opposition véritable entraînera forcément celui des autres, car l’affaiblissement pénalisera comme toujours en chaîne, toutes autres les forces. Ceux qui, prétendument opposants, rêvent donc de voir le MRC de nouveau décapité sont des antipatriotes, des antirépublicains, des ennemis de l’émancipation du peuple camerounais.

– IL est temps de sortir, dans les organisations citoyennes transversales, du management pyramidal de l’opposition politique pour pratiquer un management collaboratif actif, déterminé, créatif. Seule cette démarche fédérera efficacement les énergies disponibles pour produire une force de changement qui contrecarrera les calculs criminels des trois principaux clans du régime Biya et de leur tutelle française corruptrice. Il est temps de sortir du faux temps des intrigues quotidiennes et autres bisbilles avec tel ou tel officiel du régime pour prendre en main le temps véritable de l’action de masse. Avant le temps, ce n’est pas le temps. Après le temps, ce n’est pas non plus le temps. Donc, il faut penser, choisir, en cerveau collectif, le temps d’agir. Pour cela, concevoir et pratiquer une alchimie nouvelle des ressources humaines extraordinaires disponibles dans ce pays.

L’enjeu final pour le peuple camerounais est clair: se mobiliser par millions, submerger l’armée, la gendarmerie et la police du régime, afin d’obtenir au plus tôt la libération des prisonniers politiques anglophones et francophones, l’ouverture d’assises nationales pour la fondation de la république démocratique fédérale, une nouvelle constitution fédérale qui garantira une vraie commission électorale indépendante et permettra l’organisation de nouvelles élections présidentielles, législatives, municipales véritablement démocratiques. De toute évidence, cette vaste mobilisation nationale, parfaitement compatible avec le port de masques anti-Covid 19, peut et doit commencer, maintenant, sans délai, dans toutes les grandes villes et dans la diaspora du du Cameroun. Now and not tomorrow. Et pour cela, des mots d’ordre précis, cohérents, fermes et déterminés seront absolument indispensables, tout comme la diversité des formes de manifestations populaires à lancer. Le génie du changement politique des Camerounais est convoqué, plus que jamais, au Tribunal de l’Histoire.


SOURCE: https://www.w24news.com/cables-diplomatiques-graves-revelations-sur-la-guerre-des-clans-a-etoudi-voici-les-details/?remotepost=392112

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