Cameroun – Décret présidentiel: Les DG travailleront désormais dans la sérénité les détails

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    La récente décision du Chef de l’Etat permet aux gestionnaires des entreprises publiques de s’affranchir des pressions de leur tutelle.

    A la faveur de trois décrets signés 18 juin 2019, Paul BIYA a sifflé la fin de la recréation. Les textes publiés clarifient sans ambiguïtés les relations entre le PCA, la tutelle technique ou financière et les directeurs généraux. « La tutelle n’a pas vocation de s’ingérer dans la gestion quotidienne des entreprises publiques et des établissements publics», peut-on lire à l’article 3. En revanche, la tutelle devra s’abstenir d’entreprendre des manœuvres de déstabilisation qui plomberaient les initiatives du Directeur Général. Ainsi, la tutelle est tenue entre autres à accompagner les Directeurs généraux à travers le suivi de la performance et du maintien d’un climat de confiance entre les directeurs généraux et les organes sociaux. Pour ce qui est du conseil d’administration, le nouveau texte est clair sur la qualité des membres.

    Dans l’article 10, il est établi qu’aucun membre de cet organe ne peut excéder 3 mandats et que toute session tenue avec un membre dont le mandat et achevé n’a aucune valeur. Du coup, les regards sont portés vers les entreprises où les conseils d’administration comptent des membres dont les mandats sont forts clos et qui siègent toujours. Cette disposition va forcément provoquer un branle-bas au sein de certaine instances dirigeantes des sociétés d’Etat. Les innovations contenues dans ce décret du Chef de l’Etat vont favoriser davantage la pratique de la bonne gouvernance dans les entreprises publiques.

    Il ne sera plus question de répondre aux injonctions des ministres ou du président du Conseil d’Administration qui ont pris pour habitude de s’ingérer dans la gestion quotidienne des sociétés sous leur coupole. Ce format a transformé les entreprises à capitaux publics en un terreau de conflits d’intérêts avec au bout du compte, l’amoindrissement des performances de ces structures. Cette ambiance délétère est observée dans la plupart des sociétés d’Etat. Des tutelles qui veulent jouer les rôles de gestionnaires, des Présidents de Conseil d’Administrations qui exigent le paiement de factures et des indemnités inappropriées, en menaçant au passage de démettre les directeur généraux qui ne s’exécutaient pas. Cet atmosphère de quasi guerre permanente édifie à quel point, il est difficile pour les directeurs généraux d’exercer leur mission sans faire face à ces interventions intempestives qui impactent sur la gestion de la société.

    Tous reconnaissent l’immixtion sans réserve de leur tutelle respective pour des besoins de paiement de facture, de recrutement de personnel et la sollicitation des faveurs, sans aucun encadrement juridique. Toute chose qui plongent les Dg dans un stress permanent, les obligeant à s’occuper plus des désidératas de leur tutelle, aux dépends de l’accomplissement des missions qui leur ont été dévolues.

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