Home Cameroun: Le magistrat Valentine Bumah donne (enfin) les raisons de sa révocation par Biya

Cameroun: Le magistrat Valentine Bumah donne (enfin) les raisons de sa révocation par Biya

Le magistrat en service dans la région du Nord-ouest qui vient d’être révoqué, réagit à la décision du président de la République.
La nouvelle est tombée lundi dernier, Chi Valentine Bumah n’appartient plus au corps de la magistrature du Cameroun. Le magistrat de 2ème grade en service dans le Nord-ouest vient d’être révoqué par le Président de la République Paul Biya, Chef de la magistrature suprême. Le décret présidentiel N°2020/ 398 du 27 juillet 2020 signé de Paul Biya qui annonce sa révocation, précise que cet ancien fonctionnaire du Ministère de la Justice qui annonce sa révocation du Corps des magistrats, souligne qu’il ne bénéficiera pas de sa pension retraite.

Comme motif de cette révocation, Chi Valentine Bumah, magistrat de 2ème grade, matricule 568-204-W, est coupable des faits d’abandon de poste qui lui est reproché. Selon le décret présidentiel, le magistrat en service dans la régiori du Nord-ouest, avait abandonné son poste de travail depuis le 15 juillet 2019. Il y a donc près d’un an selon des informations, que’ ce magistrat n’avait plus repris service. Les raisons d’abandon de poste jusqu’au moment où nous allions sous presse n’ont pas été évoquées.

Suspension
Selon des sources internes au ministère de la justice, la décision de révoquer Chi Valentine Bumah n’est qu’une suite logique de la mesure prise par son ministre de tutelle. Pour rappel, le magistrat Chi Valentine avait été suspendu le 5 octobre 2019 par le ministre de la Justiçe garde des sceaux, Laurent Esso. Le Minjustice dans le texte qu’il avait signé, indiquait qu’il s’agissait d’une suspension temporaire.

Dans la note de suspension de Laurent Esso, le juge en service à la Cour d’appel du Nord-ouest écopait de cette sanction pour « absence irrégulière» à son poste de travail. Des informations à l’époque des faits faisaient état de ce que ce dernier était taxé d’être proche des séparatistes. Lui-même victime d’un enlèvement par les sécessionnistes selon des informations concordantes, en date du 15 juillet. Celui qui, comme tous les fonctionnaires des régions anglophones en pleine crise sécuritaire recommandait un dialogue pour un éventuel cesser le feu. Une chose qui lui a certainement valu l’étiquette de pro sécessionniste , qu’on lui aurait collé.

« J’ai écrit ‘ dans les réseaux sociaux pour encourager les séparatistes et le gouvernement à dialoguer. Question de résoudre lé problème anglophone», avait-il déclaré à l’époque. Enlevé le 15 Juillet 2019 par les séparatistes, c’est de justesse que ce magistrat de 2ème grade avait été libéré.

Moquerie
Réagissant à cette décision du chef de l’Etat le révoquant du corps de la magistrature suprême, Chi Valentine Bumah s’est littéralement moqué de la sanction. Sur une vidéo sur facebook, le magistrat n’a pas eu le moindre regret et s’est plutôt estimé satisfait de cette décision. Car, cela le fait sortir d’un système autocratique et antidémocratique qui se nourrit du sang de ses populations.

«Mesdames et messieurs. Cela fait longtemps que vous ne m’avez vu ni entendu. J’ai décidé de faire cette , vidéo pour appeler à mes détracteurs qui me croyaient mort que je suis vivant. Je suis au courant de cette décision du ministère de la justice de ce système où régnent une justice incompréhensible, une certaine justice. Tout ce qu’on a dit de moi est amusant. On m’a taxé de sécessionniste au Cameroun et d’Ambazonien.

Dans cette vidéo, je voudrais affirmer que oui je suis sécessionniste. Je suis sécessionniste d’un système autocratique, d’un système corrompu, sécessionniste d’un système dénué de justice, sécessionniste d’un système barbare. Sécessionniste d’un système d’oppression. Je suis surpris que dans un pays comme le Cameroun que ceux qui se disent intellectuels ne maîtrisent pas l’histoire, l’histoire de leur pays.

Quand je travaillais encore pour le système colonial, leur comportement m’a fait comprendre un certain nombre de chose. Je m’adresse particulièrement à mes collègues des systèmes judiciaires. On ne peut pas continuer à supporter l’injustice, on ne peut pas continuer à supporter le système. Merci au ministre de la justice. Je suis sécessionniste, un grand sécessionniste.

Je ne suis pas camerounais et je ne l’ai jamais été. Je suis vivant et vis l’un des meilleurs moments de ma vie que je n’ai jamais vécu. Je n’ai plus rien à faire avec ce système sanguinaire qui tue son peuple et le sang de ses populations», a déclaré entre autre cet ancien magistrat dans la langue de Shakespeare.


SOURCE: https://www.w24news.com

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