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CM – Bicentenaire de Napoléon: un empereur passionné de science

L'empereur, passionné de physique, de mathématiques et d'innovations dans tous les domaines, accordera aux scientifiques une priorité élevée pendant son règne.

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Par

Bernadette Arnaud

le 5 mai 2021 à 11h37

8 min de lecture

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L’empereur, passionné par les techniques, la physique, les mathématiques et les innovations dans tous les domaines, donnera aux savants une place d’honneur le 5 mai 2021 à l’occasion de son bicentenaire sous son règne.

Cet article vient du magazine Sciences et Avenir – La Recherche n ° 891, mai 2021.

« Beaucoup de science, tellement d’intelligence et trop de courage, voilà une mauvaise esquisse de cet officier rare. » Ce sont les termes employés par le général du Teil de Beaumont lorsqu’il parle aux Anglais du jeune Bonaparte au lendemain de la conquête de Toulon en décembre 1793. Toute sa vie et dans l’armée dès son plus jeune âge Napoléon, le collège de Briennele-Château (Aube), s’est passionné pour les sciences et leur potentiel à une époque qui leur était particulièrement favorable. «La France napoléonienne est un domaine de la science qui domine l’Europe à un point difficile à imaginer aujourd’hui», écrivait le chimiste et historien Eric Sartori dans son livre de 2015 Le royaume de la science, Napoléon et ses savants. La nation était l’héritière des Lumières et de grands noms régnaient sur son élève: Pierre-Simon de Laplace (1749-1827), sur l’astronomie, la physique et les mathématiques; Le père René Just Haüy (1743-1822) sur la minéralogie et la cristallographie; François Arago (1786-1853) sur la lumière et le son; tandis que Bernard-Germain de Lacépède (1756-1825) et Louis Jean-Marie Daubenton (1716-1799) poursuivirent l’œuvre du naturaliste Buffon. Et tous ont été soutenus par Napoléon.

Lorsqu’il suit de près les progrès de recherche de ses amis dans le domaine des physiciens et des mathématiciens, il est également attentif aux innovations. La construction d’un tel moulin, d’une machine minière ou d’un travail de cartographie attire son attention. L’abrogation du plan Bouche de Kotor au Monténégro en est un bon exemple. Pour savoir si les navires de guerre pouvaient jeter l’ancre sur la côte adriatique, Napoléon demanda aux ingénieurs des ponts et des routes, ainsi qu’aux ingénieurs militaires, de réaliser des plans d’une précision extraordinaire. La carte de 4 x 2 mètres est admirablement préservée. Il récupère les données topographiques obtenues par les ingénieurs hydrographiques à partir de l’exploration du fond océanique. « Un bon croquis vaut mieux qu’un long discours », dit l’homme pressé. En témoigne les plans et cartes, qui sont conservés dans les ressources du Secrétariat d’État impérial et font l’objet de l’exposition «Dessiner pour Napoléon», qui se tiendra aux Archives nationales à Paris jusqu’au 19 juillet 2021 partie de la commémoration du bicentenaire de l’empereur / p> Sous la direction de Hugues-Bernard Maret (1763-1839), duc de Bassano, le ministre des Affaires étrangères fait partie intégrante de l’administration napoléonienne. Tous les projets liés à la communication, à la croissance économique et au développement urbain sont stockés ici. Ceux qui mettent en œuvre ou envisagent de libérer la France des guerres et de la révolution. Pleines d’innovations, elles sont toutes inévitablement présentées à Napoléon. Rien n’échappe à l’empereur à la tête d’un État centralisé à organisation pyramidale. « On sait qu’il dormait peu, qu’il était informé de tout et que tous ces plans passaient entre ses mains. Même lorsqu’il était sur le champ de bataille. Y compris pendant la campagne de Russie! L’Europe pour les lui amener! », Raconte Marie Ranquet , commissaire de l’exposition. Hugues-Bernard Maret, puis son successeur Pierre Daru (1767-1829), recueillit toutes les informations des quatre coins de l’empire pour l’empereur. La même chose était vraie pour ses lectures académiques. Alors que Napoléon était à Vitebsk (Biélorussie) au début de la campagne de Russie en juillet 1812, il reçut son calcul de probabilité de son ami Laplace. Cependant, Napoléon n’a jamais voyagé sans ses «bibliothèques volantes».

L’une des innovations que l’empereur peut utiliser et développer est, par exemple, le télégraphe optique de Claude Chappe (1763-1805), le 1794 entre Lille et Paris a été établi. Grâce à un réseau de sémaphores, il était possible de transmettre rapidement des informations aux régions les plus reculées de l’empire.

Chappes Telegraph a permis de relier les régions les plus reculées de l’empire. (PVDE / BRIDGEMAN IMAGES / LEEMAGE)

On peut également citer son intérêt pour les aérostats (voir encadré ci-dessous) apparus en 1783. La maquette d’un projet de machine aérostatique, avec ses couvertures et ses nacelles, a également été reconstituée par l’atelier Pras, spécialisé dans le retour de prototypes, dans le cadre du salon parisien, à partir des mesures très précises effectuées par les ingénieurs de l’époque. « Personne n’a été retouché, souligne Marie Ranquet. Tous les éléments du ballon reconstruit en 3D sont parfaitement coordonnés! » Partout où il est allé, Napoléon s’est entouré de scientifiques, et les scientifiques n’ont jamais été aussi honorés (et pas aussi bien payés) qu’ils l’étaient sous son règne. «Il pensait que les découvertes étaient un moyen de faire briller la France et que la science et la technologie étaient un moyen d’améliorer la vie des Français», explique Marie Ranquet. En effet, de nombreux chercheurs sont à l’origine de la puissance industrielle de la France post-révolutionnaire, où les récompenses récompensent l’innovation financière. En 1801, la Société d’encouragement pour l’industrie nationale a été fondée dans le but de rassembler les élites savantes pour un projet de développement industriel.

Le vol des ballons
Avec le vol en montgolfière des frères Montgolfier en 1783, les gens s’élevèrent pour la première fois. Les scientifiques essaieront très rapidement d’améliorer les montgolfières. Les projets de machines volantes se multiplient, alimentés par les avancées scientifiques. Dès 1784, un jeune ingénieur, Jean-Baptiste Meusnier de La Place, offrit à l’Académie des Sciences une machine en forme de ballon de rugby, équipée d’une gondole et d’hélices pour contrôler ses mouvements. Les montgolfières, les premiers aérostats, sont en effet difficiles à manœuvrer (en fait, c’est leur principal problème), ce qui affecte leur utilisation comme moyen de transport. Gaspard Monge déconseilla donc à Napoléon de poursuivre le projet irréaliste d’envahir l’Angleterre en 1808 avec 100 aérostats proposés par l’ingénieur Nicolas Lhomond. Les applications militaires de l’invention se réduiraient à l’utilisation de ballons captifs pour observer le champ de bataille. Les premières manœuvres de dirigeables et la naissance réelle de l’aviation ne furent vécues qu’à la fin du XIXe siècle.

Cette « machine aérostatique », présentée par Jean-Baptiste Meusnier de La Place en 1784, fut l’un des documents de la Secrétariat d’État impérial. Une maquette a été réalisée pour l’exposition «Dessiner pour Napoléon» aux Archives nationales. (ARCHIVES NATIONALES – ATELIER PRAS)

C’est donc tout naturellement que Napoléon a confié les plus hautes fonctions politiques à l’élite scientifique. Le chimiste Antoine-François Fourcroy (1755-1809) devient directeur général de l’instruction publique et conseil d’État; Jean-Antoine Chaptal (1756–1832), également chimiste, ministre de l’Intérieur sous le consulat; Le mathématicien Joseph Fourier (1768-1830), connu pour ses «transformations» (la représentation fréquentielle des signaux non périodiques) et désigné pour accompagner l’expédition en Égypte (1798-1801), est nommé préfet de l’Isère en 1802 , où il devient créer l’Université de Grenoble. Cette campagne est aussi l’une des expéditions scientifiques les plus extraordinaires de France, dont l’échec militaire relatif est éclipsé par le nombre incroyable de découvertes faites par les 167 scientifiques français de la Commission des Sciences et des Arts qui accompagnent le général Bonaparte sur les rives du Nil. Le tout est rassemblé dans les 23 volumes de Description de l’Égypte, l’une des œuvres les plus monumentales jamais produites.

167 scientifiques accompagnent l’armée lors de l’expédition en Égypte (1798-1801) sous la direction du général Bonaparte. Les mesures sont ensuite liées dans les tombes et les temples. La découverte de la pierre de Rosette et son décryptage ultérieur par Champollion marquent ainsi les débuts de l’égyptologie. (JOSSE / LEEMAGE)

Un partisan de la vaccination
Si les mathématiques étaient la grande passion de Napoléon, l’empereur était aussi très ouvert à la médecine. Il n’avait pas peur des pestiférés: on dit qu’il s’est tourné vers des patients gravement malades sans la moindre hésitation. Il soutient ouvertement la vaccination: en 1811, il fait vacciner son fils, le roi de Rome, à peine âgé de deux mois, contre le fléau de la variole de l’époque.

Démographie, géographie, ressources agricoles et minières … « Napoléon voulait tout savoir et tout contrôler », poursuit Marie Ranquet. Pas seulement par le calcul politique. Principalement insipide. Et pour lui, gouverner n’est possible qu’avec une bonne connaissance du territoire. Pour que les armées puissent passer, il marque ou améliore des routes comme celles du col du Simplon dans les Alpes, construit des ponts, creuse des tunnels ou des canaux et suit personnellement tous les travaux. Certains plans conservés à Paris ont encore des notes entre les mains de Napoléon: « Demande de devis », on peut lire sur l’un d’eux.

L’urbanisme et l’architecture ne sont pas oubliés. Plusieurs cartes montrent comment certaines villes devraient être complètement repensées. Alors Pontivy dans le Morbihan, rebaptisé Napoléonville! Selon l’historien Eric Sartori, « après la chute de l’empire, Napoléon rêvait d’aller en Amérique pour commencer une carrière de géophysicien itinérant comme celle d’Alexandre von Humboldt. Mais pour Sainte-Hélène, il finira ses jours, non sans. » Après avoir suivi l’histoire naturelle de Buffon, l’astronomie de Delambre, les traités de cosmogonie de Haüy, la chimie de Fourcroy et le cours de Lacroix, qu’il annotait de sa main.

La Roche-sur-Yon, la capitale de la Vendée, a été fondée par Napoléon en 1804. La ville a été construite selon un plan en échiquier avec une préfecture, des lycées, des casernes et un hôpital. (RÉMI CHAMPSEIT / ARCHIVES NATIONALES)

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