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CM – Blob : Pourquoi envoyer dans l’espace ?

Le blob est un organisme pas comme les autres. Ni animal ni végétal et encore moins champignon, cette cellule géante est capable de se régénérer et d’apprendre. Le but du projet Blob ISS était d’observer les effets de l’apesanteur et des radiations sur le blob… avec le soutien des écoles !

Dès le 16ème siècle, des représentations de la tache (Physarum polycephalum) sont apparues, qui ont ensuite été classées comme une plante. En 1990, cet organisme étrange est compté parmi les champignons… avant que la génétique ne décide enfin. « Ce n’est rien! Il s’agit en fait d’une myxomycète amibienne », explique Audrey Dussutour, biologiste et directrice de recherche CNRS au Centre de recherche sur la cognition animale (CRCA). La goutte est jaune et collante et se compose d’une seule cellule géante avec plusieurs noyaux. Mais contrairement aux cellules « normales », qui mesurent entre 10 et 200 micromètres, la goutte est visible à l’œil nu et peut s’étendre sur près de 10 m2 ! N’ayant pas de forme spécifique, il crée des excroissances appelées pseudopodes qu’il utilise pour explorer son environnement. Parce que le blob montre un comportement complexe, peut apprendre et se régénérer… Envoyé à la Station spatiale internationale (ISS) et à d’innombrables écoles, quelles nouvelles surprises pourrait-il révéler ?

Développement du blob au vu des différentes protéines/sucre rapports. Il oriente ici son mouvement vers la source de protéines la plus riche (la plus opaque).

L’aventure commence par une conférence au CNES, que la biologiste anime sur le thème du blob. Les membres du service d’éducation des jeunes proposent avec enthousiasme un voyage dans l’espace pour la super cellule… Mais qu’est-ce qu’elle a de si spécial ? Premièrement, malgré son manque de cerveau, le blob peut apprendre en « se souvenant » de ses expériences passées. Ainsi, une goutte qui a croisé le sel – un composé qu’elle n’apprécie pas du tout – peut fusionner et transférer cette capacité au nouvel organisme. Une sorte de souvenir qu’il garde même après une période de repos. En effet, le blob peut entrer dans un état de stase biologique et y rester plusieurs années ! «Quand il sort, il est presque rajeuni. On parle d’immortalité biologique », explique Audrey Dussutour. Certains des spécimens en sa possession ont presque 70 ans… et sont en excellente forme !

>> A lire aussi : « Qui est ce ‘morceau’ qui va s’envoler dans l’espace avec Thomas Pesquet ? » < Quand le Le projet Blob ISS, auquel les écoles ont été invitées, a été annoncé, il y a eu un grand enthousiasme. Au total, plus de 4 500 écoles se voient attribuer quatre blobs chacune. Leur objectif : réaliser les mêmes expériences que l'astronaute français Thomas Pesquet à bord de l'ISS afin de montrer l'influence de l'apesanteur et des rayons cosmiques sur le comportement d'exploration du blob. Pour cela, Audrey Dussutour choisit une souche particulièrement résistante : la LU352. Mieux capable de survivre dans l'espace? "En fait, j'ai choisi Blobi Wan Kenobi (c'est comme ça qu'on l'appelle) à cause des conditions difficiles dans les écoles, par exemple à cause du manque de chauffage", explique le biologiste. Des écoles pour lesquelles deux permanents ont préparé plus de 25 000 blobs sur le CNRS pendant 6 mois ! Audrey Dussutour est à la disposition des professeurs depuis août…

En 6 mois, l’astronaute français doit réaliser près d’une centaine d’expériences scientifiques. Cela laisse peu de temps pour s’occuper des quatre blobs qui lui sont confiés. De l’utilisation d’une blob box – une box équipée d’un petit ordinateur et d’un éclairage automatique – à la stérilisation du blob, en passant par la colle nécessaire pour fixer la box au mur du module européen Columbus, le tout bien pensé à l’avance. Le 2 septembre 2021, Thomas Pesquet n’avait qu’à injecter de l’eau dans les blobs avec une seringue pour les réveiller, puis insérer la blob box et la fixer solidement. Le système automatisé a ensuite pris le relais et a pris des intervalles de 10 minutes pendant 7 jours. Mais la route vers les résultats s’annonçait longue…

Enfin, à partir du 11 octobre, les données collectées ont été envoyées aux établissements impliqués dans le projet à raison d’une journée de données par jour d’école. Et une surprise parmi les mesures de blob de l’ISS ! Près de 27 heures après son réveil, le blob numéro 1 a d’abord construit un pseudopode en trois dimensions… suivi 3 heures plus tard d’une seconde croissance élevée. Cela indique que la cellule géante a des capacités d’adaptation considérables. Pour tous ceux qui souhaitaient rejoindre le projet mais n’en avaient pas le temps, Audrey Dussutour a annoncé : « De mars à mai 2022 nous allons démarrer un nouveau projet qui traite des effets du réchauffement climatique sur le blob ». Même les personnes qui ne peuvent pas participer, comme B. Les résidents des EHPAD sont invités à participer. Cette fois plus de 50 protocoles seront réalisés, avec pour objectif ultime une publication scientifique participative. L’Aventure Blob est bien partie pour durer…

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