CM – Pourquoi les jeux sont éternels

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Comment résumez-vous 32 Olympiades en 110 minutes ? Le défi était immense. Jean-Christophe Rosé et Benoît Heimermann, auteurs du documentaire L’Odyssée des Jeux Olympiques, diffusé sur France 3 à 21h05 ce mercredi, l’ont pris avec brio en mettant en place des lignes directrices fortes et pertinentes pour y arriver », pour échapper à ». d’un bout à l’autre, fil après fil d’images sans épine dorsale. Ces principes, les voici.

D’abord, la course au surplus dans la durée, qui a mis en œuvre économiquement la devise olympique « plus haut, plus vite, plus fort ». Tout a commencé en 1928 lorsqu’un stade a été construit à Amsterdam pour la première fois spécialement pour l’événement. On utilise aussi la flamme, symbole d’un Pierre de Coubertin malade, dont l’esprit souffle sur la jeunesse assemblée du monde. Un hymne est composé, les pigeons sont lâchés. Fini les jeux populaires, la religion olympique prévaut avec ses rituels et son utopie. En 1936, les Allemands mettent au point une innovation avec le relais de la torche qui généralise le parcours. En 1948, le neurologue Ludwig Guttmann a lancé les Jeux paralympiques de Londres. En 1960, l’indépendance de nouvelles nations annonce une forte augmentation du nombre de pays membres.

En 1976, le budget de la sécurité explose à Montréal après la prise d’otages israélienne aux Jeux olympiques de Munich. Montréal est la première ville, devant Athènes et Rio, à s’endetter dramatiquement pour répondre à des exigences de plus en plus exigeantes. En 1980 Moscou ouvre l’inflation des cérémonies d’ouverture qui vont dévorer des budgets colossaux qui seront bientôt confiés à des cinéastes de renom – Zhang Yimou à Pékin, Danny Boyle à Londres… En 1996, Coca-Cola remporte les Jeux Olympiques. Atlanta sanctionne la règle de la publicité et des promotions…

La résilience d’un événement planétaire reste cependant une caisse de résonance pour le monde et son chaos : Guerre mondiale, Guerre froide, terrorisme, corruption, dopage, pandémie.. .

Parce que les Jeux Olympiques sont plus grands qu’Hitler, qui était maître de cérémonie en 1936, et quand ils renaissent à Londres en 1948, nous rendons hommage au capital meurtri et résilient. A partir de 1952 et à partir d’Helsinki, première olympiade à accueillir l’URSS et ses satellites, l’affrontement Est-Ouest commence en toile de fond. Melbourne, Rome, Tokyo sont la vitrine de la modernité galopante de l’après-guerre. La ville de Mexico marque l’arrivée des pays en développement et la fin de l’innocence avec la protestation des athlètes noirs.

L’attaque contre les Palestiniens à Munich montre les années torrides du terrorisme. Les boycotts de Moscou et de Los Angeles, la division d’un monde qui se venge sur une trêve bimensuelle. L’arrestation de Ben Johnson après sa victoire à Séoul en 1988 témoigne d’un monde hautement dangereux. Les scandales entourant la récompense olympique à Salt Lake City ont jeté une ombre durable sur l’organisation. La suprématie du spectacle, incarnée par un Usain Bolt stratosphérique et pénétrant. Et pourtant l’institution demeure et nous serons encore des milliards à regarder les JO de Tokyo à travers des caméras d’autant plus omniprésentes et indispensables que les stades sont abandonnés. Une odyssée, oui, avec tout ce que ce terme implique, voyages, épreuves, rebondissements, survie…

Dernier principe : l’incarnation d’une olympiade par un athlète, un duel, un événement emblématique. Jesse Owens à Berlin, bien sûr. Micheline Ostermeyer, la pianiste lanceuse, ou Fanny Blankers-Koen, quadruple championne olympique, « la femme au foyer volante » à Londres, qui incarnent l’éruption des femmes aux JO. Zatopek et sa femme à Helsinki. Les joueurs de water-polo hongrois qui se sont vengés de l’invasion de Budapest en écrasant l’URSS en demi-finale en 1956. Les pieds nus du marathonien Abebe Bikila, qui venge ses compatriotes éthiopiens à Rome de la colonisation italienne. Anton Geesink, « la Montagne Blanche », qui a renversé tout un pays du judo à Tokyo en devenant champion olympique des poids lourds. Tommie Smith, John Carlos et leurs poings gantés de noir à Mexico. La machine à gagner Mark-Spitz à Munich. Le jeune Comaneci qui ramène un peu d’innocence à Montréal. Steve Ovett et Sébastien Coe, frères milieu de gamme hostiles qui s’opposaient au boycott Thatcher auraient tenté de s’opposer à eux…

L’Odyssée des Jeux Olympiques. Documentaire (110 min – inédit) de Benoît Heimermann et Jean-Christophe Rosé. Réalisé par Jean-Christophe Rosé, commenté par Philippe Torreton. France 3, mercredi 21 juillet à 21h05

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