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CM – Ysaora Thibus, la « note française »

Sera-t-elle la première fleuriste française à remporter une médaille olympique depuis le titre de Pascale Trinquet à Moscou en 1980 ? A 29 ans, Ysaora Thibus a tout ce que l’héritière attendait. Vice-champion du monde 2018 et troisième au classement mondial, la Guadeloupe dispute sa troisième olympiade consécutive (après Londres 2012 et Rio 2016) avec l’ambition de monter pour la première fois sur le podium et peut-être de remporter le titre. La compétition débute dimanche pour les fleurettistes féminins et les épéistes masculins.

L’escrime française compte de belles lames dans ses rangs et peut être ambitieuse aux Jeux de Tokyo, où elle espère voir sa performance à Rio (trois médailles une de chaque couleur et tous les hommes) et retrouver sa gloire d’antan. Parmi les grands espoirs de médaille, Ysaora Thibus est sans doute la meilleure joueuse de fleuret française depuis près d’une décennie. Et l’octuple tenante du titre entre 2011 et 2019 a récemment prouvé qu’elle n’avait rien perdu de son escrime lors du seul événement controversé de Coupe du monde depuis le début de la pandémie en mars 2021 à Doha (Qatar). Malgré une année sans duel, le fleuret a pris la troisième place. Un résultat qui fait suite à une bonne saison 2019-2020, qui se caractérise notamment par deux podiums en Coupe du monde et une victoire au Grand Prix de Turin. L’escrimeuse antillaise signe en toute confiance ses débuts à ces 32e JO modernes.

Originaire des Abysses en Guadeloupe, la rayonnante Ysaora a découvert l’art du toucher sur l’île aux papillons. Un beau matin en accompagnant son petit frère à un cours d’escrime, la jeune danseuse de ballet est tombée amoureuse de la discipline qu’elle pratique depuis l’âge de quatre ans. Elle s’inscrit à son tour (à 7 ans), remporte ses premiers duels, et développe le goût de la compétition. Déjà adolescente, Ysaora Thibus a reconnu l’étendue de son talent, fleuret en main. Mais pour avancer, elle doit quitter son île natale.

Déterminée à être la meilleure sur la piste, elle s’est retrouvée dans la métropole française à l’âge de 17 ans pour rejoindre l’Insep (Institut national du sport et de l’éducation physique) à Aix-en-Provence et rejoindre l’équipe de France l’année suivante. Comparée à la légendaire épéiste Laura Flessel, la prometteuse joueuse de fleuret se qualifie pour ses premiers Jeux Olympiques à Londres en 2012. En escrimeuse accomplie, Ysaora se sent aussi bien au fleuret qu’à ses études : Diplômée de l’ESC Paris, la jeune femme a reçu en 2013 le prix Bernard Destremau de l’Académie des sciences morales et politiques qui récompense un athlète qui concilie compétition et enseignement supérieur.

Malgré son élimination en huitièmes de finale des Jeux de Londres à l’âge de 21 ans, Ysaora s’est rapidement imposée comme la meilleure joueuse française de fleuret, remportant le titre de championne de France dans cette discipline sept fois de suite (entre 2013 et 2019). Pourtant, aux jeux de Rio 2016, la jeune femme a terminé cinquième. Un moment douloureux pour une grande compétitrice en quête du podium olympique qui l’amène à tourner la page de huit ans à l’Insep. Ysaora Thibus décide alors de perturber son entourage et sa préparation pour suivre son compagnon, le fleuriste américain Race Imboden, en Californie (USA).

Un pari réussi qui lui a permis de gagner 2017 à Leipzig (Allemagne) pour décroche son premier podium mondial individuel avec une troisième place, puis en 2018 à Wuxi (Chine), où elle décroche l’argent. Sur la scène européenne, Ysaora a depuis décroché deux fois de bronze (2017 et 2019) et une médaille d’argent (2019) afin de s’imposer comme la meilleure chance pour un tricolore au fleuret féminin. Pour la Française en revanche, la tâche s’annonce particulièrement difficile au vu de la terreur des femmes, la Russe Inna Deriglazova (31 ans). La numéro un mondiale, championne olympique en titre et triple championne du monde, écrase tout ce qui se présente sur son chemin avec une constance exceptionnelle, ce qui fait logiquement d’elle une grande favorite à Tokyo.

« J’aime l’escrime en tant que française car elle est un art national est un fruit de la terre comme la conversation », écrit Ernest Legouvé (Soixante ans de souvenirs, 1886). Et l’auteur ne s’est pas trompé. Car c’est tout simplement le sport qui a donné aux bleus le plus de médailles dans l’histoire des Jeux Olympiques. Au total, ils ont remporté 119 : 42 en or, 41 en argent et 36 en bronze. Une histoire d’amour qui commence en 1920-1930 avec les pionniers Philippe Cattiau et Roger Ducret qui en remportent huit chacun. L’escrimeur Christian d’Oriola, élu au XXe siècle, a été triple champion olympique dans les années 1950, Laura Flessel reste la meilleure escrimeuse avec cinq récompenses, dont deux titres. Autre grand nom à retenir, Jean-François Lamour, double médaillé d’or au sabre en 1984 et 1988.

L’escrime française, grand pourvoyeur de médailles aux Jeux Olympiques, présente donc ce dimanche ses foilers femmes et ses hommes épéistes sur le marché. Ysaora Thibus, Pauline Ranvier et Anita Blaze ainsi que Yannick Borel peuvent activer le compteur tricolore après les trois médailles ramenées de Rio. D’autant que la France est le deuxième plus médaillé de l’histoire olympique après l’Italie. Et à Tokyo, les escrimeurs français figurent une nouvelle fois parmi les favoris de la discipline.

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