Entre les banques commerciales du Cameroun et la banque des Etats de L’Afrique centrale(BEAC) règne un calme précaire, accusé par la suite de collecter plus de 1 milliard de francs Cfa par an sur les services rendus aux banques locales.
Cela a été révélé par le Président de L’Association des banquiers Camerounais(APECCAM), soulevé cette préoccupation lors de la session ordinaire de L’organisation patronale camerounaise(GICAM) le jeudi 16 mai à Douala.
M. Alphonse Nafeck a déclaré en raison du fait que les transactions de change prennent plus de temps et des procédures compliquées, certaines banques qui ont acheté de la monnaie d’autre où, sans informer BEAC, seulement retourné pour réaliser que la banque centrale a débité leurs comptes d’énormes sommes d’argent.
Il a accusé la banque centrale de travailler au détriment des banques locales, et a mis en œuvre les dispositions des nouvelles lois des changes sans consulter ces sociétés.
“La banque centrale prend une décision, fixe un délai sans informer les autres, et exécuter tous sur son on », a déclaré M. Nafeck
Le président du GICAM, Célestine Itawamba s’est également inquiété de cette crise, où il l’a soulevée dans son discours d’ouverture, en présence de la représentation du gouvernement, le ministre du commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana.
Il a regretté que la mise en œuvre de la nouvelle réglementation des changes il y a quelques mois, et malgré les assurances données par la BEAC quant à la disponibilité des devises, les hommes et femmes d’affaires aient plutôt été confrontés à un rationnement des devises.
M. Itawamba a expliqué que le rationnement prenait souvent de 2 à 3 jours et parfois des semaines ou plusieurs mois.
“ En outre, il y a des coûts supplémentaires liés aux frais de transfert, aux taux d’achat de devises et à divers frais bancaires. Enfin, les procédures sont devenues plus longues et plus complexes, et les entreprises sont souvent nécessaires pour produire une documentation volumineuse. D’ailleurs, suggère des tactiques dilatoires afin de gagner du temps avec pour conséquence l’allongement des délais de paiement. En fin de compte, ce sont les transferts en cours des banques qui s’accumulent, totalisant même plusieurs milliards de francs CFA pour certaines entreprises”, s’est écrié le patron de GICAM.
Au cours de la première semaine d’avril, le GICAM et L’APECCAM ont tenu une séance de travail sur les nouvelles lois sur les taux de change, en présence du vice-gouverneur de la BEAC. Le représentant de la BEAC, tout en réagissant aux préoccupations soulevées par les banques commerciales, a déclaré que les lois mises en œuvre n’étaient pas nouvelles pour eux et n’étaient pas aussi compliquées qu’il semblait.
“Nous assistons à une sorte de jeu de ping-pong dans lequel les banques commerciales et la BEAC se blâment toutes deux pour ces dysfonctionnements. Si l’on peut comprendre les motivations qui ont justifié la mise en place de cette nouvelle réglementation – les luttes contre le terrorisme et le blanchiment d’argent, l’obligation de rapatriement des devises par les banques -, il n’en reste pas moins que son application est un obstacle au déploiement de l’activité économique compte tenu des effets négatifs: ralentissement des activités commerciales, perte de crédibilité auprès des fournisseurs étrangers, menaces au risque pays, qui court constamment le risque d’une dévaluation de la FCFA”, a regretté M. Tawamba.
Les intervenants ont demandé au ministre du Commerce, de porter leurs préoccupations à la plus haute autorité du pays, afin qu’ils puissent poursuivre des relations cordiales avec la banque centrale.
Source: cameroon-info.net