En recevant le 11 mai dernier la bandoulière du grand cordon national, le patriarche de Bandjoun a une fois de plus affiché aux yeux de l’opinion nationale et internationale son indéfectible loyauté à l’endroit du théoricien du Renouveau et son régime. Même si celui qu’il présentait jusqu’à un certain moment tâte la paille fraiche au pénitencier de kodengui, à son indifférence totale.
Depuis le 1er décembre 2010 qu’il a été arrêté et embastillé, Yves Michel Fotso n’a pas bénéficié du soutien de son géniteur. Bien au contraire, il a à plusieurs reprises fait l’objet de railleries et autres quolibets de la part de ceux qui sont censés le soutenir. Les mémoires individuelles et collectives se rappellent encore, comme si c’était hier la fameuse pique balancée par le maire de Bandjoun en plein meeting de campagne en octobre 2011. « Que celui qui a volé apprenne aussi de rester en prison.» Il répondait ainsi sèchement à ceux qui proposaient que la libération de Yves soit l’un des préalables au déroulement de la campagne à Bandjoun. Depuis lors, un épais rideau de nuages enveloppe les rapports conflictuels entre le père et le fils.
Retour d’ascenseur…
Comme Abraham de la bible qui avait décidé d’offrir en sacrifice son unique pour louer l’Eternel, Fotso Victor a voulu prouver à Paul Biya qu’entre son fils et lui, le choix est très vite fait. C’est cette reconnaissance que le locataire du palais de l’unité a voulu récompenser en lui décernant une distinction pour l’honorer. Au cours de la messe d’action de grâce, le Patriarche FOTSO Victor a remercié Dieu de l’avoir maintenu en vie, face à l’épreuve de la maladie. Le Maire de Pété Bandjoun a dit merci au Président Paul Biya, d’abord, pour s’être fait personnellement représenter par le Secrétaire Général du comité central du Rdpc, M. Jean Nkuete, ensuite, pour l’honneur qui lui est accordé à travers son élévation à titre exceptionnel à la dignité du grand cordon du mérite.
Plusieurs autres pontes du régime ont pris part à cette messe d’action de grâce. Madame Célestine Ketcha Courtes, messieurs Nganou Djoumessi et Jacques Fame Ndongo étaient bien présents à la paroisse Christ-roi de Mbouo Bandjoun construit par les bons soins du maitre de céans qui a encore proposé de soulager son porte-monnaie d’un milliards de francs Cfa pour la construction de la cathédrale de Bafoussam
L’inextricable infanticide…
Rarement en pays bamiléké on a vu une mère poule abandonner son poussin à l’épervier (au propre comme au figuré) comme l’a fait l’auteur de « Sur le chemin de Hiala » vis-à-vis de celui qu’il avait l’habitude de présenter officiellement comme étant son successeur. D’ailleurs il dira de sa propre bouche lors des obsèques de sa mère qu’il garde le coffre-fort et Yves détient les clefs. Mais depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Entre le père Victor et le fils Yves-Michel, c’est un froid glacial. L’importante mobilisation qu’on a observée à Bandjoun l’autre jour devait être une excellente occasion au patriarche de sceller une réconciliation au sein de sa famille biologique suffisamment désagrégée de son vivant. Ce n’est pas seulement la construction des églises et autres lieux de culte qui constituent la clef du Ciel Victor Fotso…
Journaliste: Éric Vareni/Camerounweb.com