Il paraît que « cycling is the new golf ». C’est le « New York Times » qui le dit. Et Geoffroy Roux de Bézieux, le patron du Medef, adepte de longue date de la petite reine, qui le répète à l’envi. Cette pensée me revient en tête alors que j’entame la longue rampe à 10 % qui s’ouvre devant moi à la sortie du village de Barèges. Je me sens bien, flottant, fluide, mécanique, comme je l’ai déjà été plus jeune, lors de mes randonnées solitaires en montagne. J’ai même le droit à trois gros frissons d’endorphine, la drogue gratuite des sportifs. Je visualise Geoffroy R de B et me dis que, finalement, ça ne doit pas être si mal d’être un winner de la nouvelle économie.
Bon, Bruno Valcke nous a conseillé de ne pas nous enflammer. 19 kilomètres et 1 400 mètres de dénivelé, c’est long. Et les traversées de village, même inconsciemment, stimulent l’hubris des coureurs. Avec les risques de suffocation que cela comporte. Bruno est mon guide, je l’aime beaucoup, il est mon modèle. C’est un cycliste social-démocrate qui pédale sans à-coups et préfère la synthèse effort-contemplation à la consommation frénétique des sommets.
Nous voilà donc au col du Tourmalet (2 115 mètres), le géant des Pyrénées, « un défi pour beaucoup, une formalité pour d’autres », avance la petite brochure éditée par l’office de tourisme, avec un sens très pyrénéen du relativisme. D’ailleurs, ma femme ne connaît pas. Ce qui a beaucoup choqué mon ami Géry, à qui je dois
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