Le retrait de la mission de l’ONU au Mali laisse un vide sécuritaire
Vendredi, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté à l’unanimité pour entériner le retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Cette décision laisse un vide sécuritaire qui sera comblé par les djihadistes ou les mercenaires russes, derniers partenaires de ce pays en guerre. Depuis 2013, la Minusma était présente au Mali pour assurer la protection des civils et la restauration de l’État dans les zones occupées par les groupes terroristes. Cependant, le ministre des Affaires étrangères du Mali a déclaré que le mandat de la mission ne répondait pas au défi sécuritaire et engendrait un sentiment de méfiance des populations.
Les partenaires internationaux du Mali se retirent les uns après les autres
Le retrait de la Minusma fait suite à une série de ruptures avec les partenaires internationaux du Mali. En août 2020 et mai 2021, un quarteron de colonels a pris le pouvoir au Mali à la faveur de deux coups d’État, ce qui a conduit à des tensions avec les forces internationales présentes dans le pays. Les forces françaises Barkhane et Takuba ainsi que la force africaine du G5 Sahel ont également été congédiées. Aujourd’hui, ce sont les soldats de la paix de l’ONU qui doivent quitter le pays. Cette situation laisse un vide sécuritaire que les mercenaires russes auront du mal à combler face aux djihadistes dont les actions se multiplient au nord et au centre du Mali.
Le départ de la Minusma fragilise l’accord de paix et laisse craindre un réengagement armé
Une fois le dernier Casque bleu hors du pays, il ne subsistera de la vaste architecture sécuritaire internationale bâtie sur dix ans qu’une armée malienne en reconstruction et la société militaire privée Wagner. Ce retrait laisse craindre un réengagement armé et fragilise l’accord de paix d’Alger entre Bamako et les indépendantistes du nord. En dix ans d’intervention, la Minusma a coûté la vie de 186 Casques bleus, établissant ainsi le triste record du plus grand nombre de pertes humaines parmi toutes les missions de l’ONU.
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