Le dernier numéro du magazine conservateur a fait une nouvelle fois polémique. Dans son dernier numéro, l’hebdomadaire consacre un épisode de sa « politique-fiction de l’été » à Danièle Obono, députée La France insoumise de Paris. En illustration de l’article, intitulé « Danièle Obono au temps de l’esclavage ! » en couverture, la femme politique franco-gabonaise est représentée en esclave avec une chaîne autour du cou.
Il paraît ‘Qu’on-Peut-Pu-Rien-Dire’ #BienPensance. Heureusement on peut encore écrire de la merde raciste dans un torchon illustrée par les images d’une députée française noire africaine repeinte en esclave… L’extrême-droite, odieuse, bête et cruelle. Bref, égale à elle-même. pic.twitter.com/EupKSXZ207
Puis, dénonçant « une insulte à (ses) ancêtres, sa famille » et « à la République », Danièle Obono a dit samedi soir sur BFMTV « réfléchir » à porter plainte. Cette publication est selon elle « une souillure qui ne s’effacera pas », mais surtout « l’aboutissement d’un acharnement médiatique » contre elle.
La députée demande « des actes ». « Ça fait trois ans qu’on alerte sur le fait qu’il y a un processus de racialisation, de racisme dans ce pays », a-t-elle ajouté.
Danièle Obono sur Valeurs actuelles: « Aujourd’hui j’ai mal à ma République, j’ai mal à ma France » pic.twitter.com/CWJVUOny7Y
dans la journée, le magazine s’est défendu, en assurant qu’il « s’agit d’une fiction mettant en scène les horreurs de l’esclavage organisé par des Africains au XVIIIème siècle… »
« Merde raciste » ? Il s’agit d’une fiction mettant en scène les horreurs de l’esclavage organisé par des Africains au XVIIIème siècle… ➡️ Terrible vérité que les indigénistes ne veulent pas voir et qu’apparemment, chère @Deputee_Obono, vous ne voulez pas lire. pic.twitter.com/aHC16cu1KP
Dans l’après-midi, le directeur adjoint de la rédaction a pris la parole sur BFMTV : « On s’excuse à titre personnel auprès de Danièle Obono, je regrette qu’on ait pu penser qu’on soit raciste ».
Plus tard, le directeur de la rédaction Geoffroy Lejeune ajouté, sur la même chaîne: « On ne voulait pas qu’elle se sente blessée ». « Cette fiction avait pour objectif l’inverse de ce qui nous est reproché. Elle racontait une réalité choquante: celle des atrocités de l’esclavage au XVIIIe siècle. L’esclavage commis par des Africains sur d’autres Africains. »
Geoffroy Lejeune (Valeurs Actuelles): « Cette fiction avait pour objectif l’inverse de ce qui est reproché » pic.twitter.com/vMHr6mJ1fB
Cette représentation avait été vivement critiquée au sein de la classe politique française, de LFI au RN, et Danièle Obono a reçu de nombreux messages de soutien. Tout d’abord, du chef de file de son parti, Jean-Luc Mélenchon.
Valeurs actuelles ? Non valeurs d’un autre temps, celui abject où une femme noire ne méritait que le mépris et des chaînes. @Deputee_Obono pic.twitter.com/4Qn2lG11s8
La majorité a aussi affiché son soutien à la députée. Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, a dénoncé une « ignoble représentation d’une parlementaire ».
Ignoble représentation d’une parlementaire. À ses côtés pour lutter contre le racisme et pour le respect dû à tous les élus de la République.Tout mon soutien personnel et celui de l’Assemblée nationale face à ces abjections. https://t.co/PfAMU30wFY
Tandis que la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, lui a affiché « tout (s)on soutien », le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti a précisé : « On est libre d’écrire un roman nauséabond, dans les limites fixées par la loi ».
.@Deputee_Obono On est libre d’écrire un roman nauséabond, dans les limites fixées par la loi. On est libre aussi de le détester. Moi je le déteste et suis à vos côtés.
Les réactions au sein du gouvernement se multiplient : « Soutien à @Deputee_Obono, au nom des principes et des valeurs de la République française qui doivent plus que jamais rester au cœur de notre vie politique », a tweeté le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Puis, c’est au tour de Jean Castex, le Premier ministre de réagir : « Cette publication révoltante appelle une condamnation sans ambiguïté ».
Cette publication révoltante appelle une condamnation sans ambiguïté.Je partage l’indignation de la députée Danièle Obono et l’assure du soutien de l’ensemble du Gouvernement.La lutte contre le racisme transcendera, toujours, tous nos clivages. https://t.co/ybRKO4DJP3
Un responsable du Rassemblement national, Wallerand de Saint-Just, a également condamné la publication, « d’un mauvais goût absolu »: « le combat politique ne justifie pas ce type de représentation humiliante et blessante d’une élue de la République », selon lui.
La couverture de @Valeurs est d’un mauvais goût absolu, le combat politique ne justifie pas ce type de représentation humiliante et blessante d’une élue de la république @Deputee_Obono
Le secrétaire général de la CFDT a, quant à lui, tweeté : « Honte absolue à ce journal qui propage la haine. »
« La couverture de Valeurs actuelles est humiliante et méprisante pour madame Obono », a réagi Wallerand de Saint-Just, conseiller régional RN d’Île-de-France, sur BFMTV. Et d’ajouter : « Ce sont des représentations de mépris envers les noirs, ce n’est pas la France, ce n’est pas nous ».
Selon Libération et BFM TV, le président de la République Emmanuel Macron a appelé au téléphone Danièle Obono pour lui apporter son soutien et condamner la publication de Valeurs actuelles – magazine auquel il avait accordé une interview exclusive en octobre dernier.
Selon nos informations, Emmanuel Macron a appelé au téléphone Danièle Obono, représentée en esclave un hebdomadaire, pour lui apporter son soutien https://t.co/N1NMKN3bBl
SOURCE: https://www.w24news.com
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