Pourquoi Nîmes a (cette fois) ses chances de toucher le jackpot à l’Unesco
Après avoir laissé passer sa chance au début des années quatre-vingt, la « Rome française » présente son dossier pour intégrer, grâce à la Maison carrée, la liste des biens inscrits au patrimoine mondial de l’humanité. Quarante-deux ans après ses voisines d’Arles et Orange, 28 ans après Avignon, Nîmes va-t-elle à son tour intégrer le cercle des cités inscrites à l’Unesco ? La « Rome française », comme elle est parfois surnommée pour ses nombreux vestiges romains, défend en ce début de semaine, sa candidature pour le précieux sésame lors de la 45e session du Comité du patrimoine mondial, en Arabie saoudite. « Nous sommes confiants mais prudents », précise le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier (LR).
Une candidature en bonne voie
Prudents, parce qu’en 2018, la candidature de la préfecture du Gard avait été retoquée par le comité. Confiants, parce qu’elle s’est recentrée sur la seule Maison carrée. Ce temple romain est l’un des mieux conservés au monde. Edifié sous le premier empereur, Auguste, il a connu de nombreux usages au cours des siècles, avant d’être restauré, notamment en 2006 et 2010. En 2018, l’Icomos, l’organisation consultative sur laquelle s’appuie généralement le comité de l’Unesco pour décerner le précieux label, avait conseillé à Nîmes de différer sa candidature. Elle portait alors sur l’ensemble de la cité. Cette fois, l’Icomos est beaucoup plus enthousiaste et a décerné un avis positif qui change beaucoup de choses. La candidature de Nîmes pour obtenir, enfin, ce précieux label est en bonne voie. Mais pas tout à fait acquise pour autant.
Un enjeu touristique majeur
Depuis 1994, l’Unesco rééquilibre les biens reconnus au patrimoine mondial. « Son objectif est de s’assurer que la liste reflète bien la diversité culturelle et naturelle des biens de valeur universelle exceptionnelle », souligne l’Unesco dans sa convention. Depuis, les représentants du Vieux Continent, jusqu’alors surreprésenté au patrimoine mondial, doivent présenter des dossiers très solides pour rejoindre le cercle des sites déjà labellisés. « Nous allons continuer de tout faire pour convaincre jusqu’à la dernière minute, du bien-fondé de notre démarche et des arguments de la Maison carrée car rien n’est encore fait », a expliqué Jean-Paul Fournier. Une inscription sur la liste de l’Unesco permettrait de partager à l’humanité tout entière cet héritage exceptionnel et donnerait un sacré coup de pouce au tourisme. Des études estiment à 30% la hausse du flux touristique lorsque les villes (ou les monuments qui les composent) sont reconnues au patrimoine mondial.