Home Voici les dix (10) potentiels successeurs de Paul Biya

Voici les dix (10) potentiels successeurs de Paul Biya

Le Président Camerounais, Paul Biya conduit aux destinées du Cameroun depuis le 06 Novembre 1982, remplaçant à ce poste Ahmadou Ahidjo Babatoura, dont il était le successeur constitutionnel.

Après 38 ans de règne, des réalisations, des victoires politiques, mais également des échecs sur les plans socio-économiques et l’effritement du socle de la paix dont l’homme Lion s’était fait le chantre dès son accession au pouvoir, il est très peu probable qu’il se représente de nouveau au terme de son mandat actuel.

Dès lors, de nombreuses interrogations apparaissent quant à l’identité et au profil de son successeur. Newsclic énumère dans cet article, dix (10) potentiels successeurs du Chef de l’Etat avec les différents scénarios possibles :

1- Louis Paul Motaze

La presse et l’opinion publique camerounaises ne sont pas avares de surnoms à l’endroit de l’actuel Ministre des Finances, précédemment à la tête du MINEPAT. . Pour certains, il est « l’homme du Président », « l’architecte du pays », « le stratège » ; pour d’autres, c’est « Monsieur projets structurants », ou encore « le bâtisseur ». D’autres encore parlent de lui comme du « joker » du gouvernement. Et c’était déjà le cas lorsque nos confrères de CAPECO Africa dressaient son brillant portrait il y’a six ans… mais il ne s’est pas arrêté là .

Motaze

Major de sa promotion à École nationale d’administration et de magistrature (ENAM), section économie et finance, l’administrateur civil touche-à-tout semble avoir construit son parcours comme un parfait élève, accumulant les bons points que réserve la méritocratie. Il incarne désormais en même temps l’atout charme et la main de fer qui pilote les grands projets du pays. Quatre mots viennent à l’esprit le concernant. Technocrate, car jouissant d’une bonne maîtrise des dossiers et a participé à l’élaboration de la vision de développement du pays contenue dans le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE). Pragmatique ensuite, car homme de terrain, sa culture de l’efficacité est étroitement liée à l’extrême proximité qu’il entretient avec ses collaborateurs et les populations. Politicien ensuite, du fait qu’il est un militant très actif au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) – membre titulaire du Comité central et vice-président de la Cellule humanitaire du RDPC, il est par ailleurs une personnalité de ce grand parti politique œuvrant pour le compte du Dja-et-Lobo, dans le Sud. Ecrivain enfin, parce qu’il est l’auteur de l’ouvrage intitulé L’Afrique et le défi de l’extension de la sécurité sociale –L’exemple du Cameroun, paru en 2008 aux éditions Pyramide Papyrus Presse.

Sa marque dans les secteurs des transports et de la sécurité sociale

Dans l’administration, il débuta sa carrière en 1983 par un passage éclair à la Division des affaires économiques de la Présidence de la République. Son DESS en transport international obtenu en 1985 à l’Institut portuaire d’études et de recherche (IPER) du Havre lui ouvrit les portes de l’importante société de transport maritime Cameroon Shipping Lines (Camship), où il finit quatre ans plus tard comme directeur commercial. Toujours dans le secteur des transports, il intégra en 1989 la Camair, alors compagnie aérienne de l’État camerounais. Au sein de cette structure, fierté de l’économie nationale, il gravit presque tous les échelons. Il y fut tour à tour directeur commercial entre 1989 et 1993, directeur de l’audit et du contrôle de gestion entre 1993 et 1998, puis conseiller technique pendant un an.

Après dix ans de bons et loyaux services rendus à la Camair, le Chef de l’État lui confia la lourde et sensible charge de gérer le système de sécurité sociale du Cameroun, en le nommant à la tête de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS). En dépit d’une situation financière précaire, du malaise des retraités et de la grogne sociale grandissante, il réussit contre toute attente à inverser la courbe et mettre les comptes de cette entreprise au vert. Ce fut une grande révolution qui apporta une bouffée d’oxygène à la CNPS et redonna par conséquent le sourire aux retraités et pensionnaires. Le nombre d’assurés progressa, passant de 584 000 à 647 800, et la pension vieillesse s’éleva jusqu’à 74 % des prestations totales. De leur côté, les recettes de l’entreprise passèrent de 49 milliards de francs CFA en 1999 à 69 milliards en 2004, avant de pratiquement doubler en 2007, année au cours de laquelle Louis Paul Motaze fut appelé à s’occuper du portefeuille très stratégique du Minepat.

Au cœur des grands projets

Alors qu’il est au MINEPAT il déborde d’énergie, fait bouger les lignes, négocie des partenariats et va à la recherche de financements pour soutenir les chantiers lancés par le Président Biya. À la tête de l’un des plus gros départements ministériels, il détonne par son enthousiasme et son optimisme. Le Chef de l’État lui confie la présidence du Comité de pilotage du complexe industrialo-portuaire de Kribi et du barrage de Mékin, deux importants projets qui cristallisent les attentes des Camerounais.

En 2011, en constituant le gouvernement d’action pour son programme de « grandes réalisations », le Président de la République le nomme au poste convoité de Secrétaire général des Services du Premier ministre. Cette responsabilité lui assure une sphère d’influence élargie puisqu’il est alors le collaborateur le plus proche du Premier ministre, aux côtés de qui il est chargé de coordonner l’action du gouvernement. En octobre 2015, c’est un homme très expérimenté qui fait son come-backau ministère qu’il avait occupé quatre ans plus tôt, pour rebondir plus tard au Ministère des Finances où il permutera son poste avec Alamine Ousmane Mey.

Pourquoi lui ?

Proche de Paul Biya, et neveu de Jeanne Irene Biya, il fait assurément partie des dauphins sérieux à la tête de la République du Cameroun. Réputé fédérateur, travailleur et discret, il bénéficierait en cas de cooptation par le RDPC, de toute une base électorale acquise à sa cause.

2 – Ferdinand Ngoh Ngoh

Ferdinand Ngoh Ngoh

Secrétaire général de la présidence depuis 2011, il reste, quoi qu’on dise, l’homme de confiance de Paul Biya. Insaisissable mais omniprésent, il bénéficie de l’indéfectible soutien de la première dame, mais prend soin de n’afficher aucune ambition. Celà ne l’empêche pas pour autant de faire la une des tabloïds… à répétition.

Une puissance qui se déploie dans la discrétion

Les extraits du journal panafricain sont évocateurs : « Dans les entrailles de la colline d’Etoudi, qui abrite le palais présidentiel, Ngoh Ngoh a puisé les sources de sa puissance entre milieux économiques et milieux politiques. Le secrétaire général domine parce qu’il nomine, « sur hautes instructions du chef de l’État », dont il a en outre obtenu, le 5 février, la délégation de signature.

Louis Georges Njipendi, le directeur général de Camair-Co, est l’un de ses proches, tout comme Victor Mbemi Nyaknga (Société nationale de transport d’électricité), Bertrand Pierre Soumbou Angoula (École nationale d’administration et de magistrature), Antoine Félix Samba (inspecteur général des services administratifs et budgétaires), Joseph Ngoh (Agence de régulation des marchés publics) ou encore Jean-Paul Simo Njonou, ex-conseiller économique à la présidence (Société nationale de raffinage).

« Il ne faut pas le cantonner aux réseaux économiques, affirme toutefois l’un de ses collaborateurs. Il entretient des liens étroits avec la sécurité de l’État, de la gendarmerie au renseignement. » précisait un article de Jeune Afrique, en poursuivant : Au secrétariat d’État à la Défense (le fameux SED), c’est l’un de ses anciens collaborateurs au ministère des Relations extérieures (dont il a été le secrétaire général d’août 2010 à décembre 2011), en la personne de Galax Yves Landry Etoga, qui dirige les gendarmes. Ferdinand Ngoh Ngoh est également en bons termes avec les conseillers israéliens de Paul Biya en matière de sécurité et de surveillance, notamment l’officier Eran Moas.

Il était en outre précisé que seul Raymond Charles Beko Akondo, le commandant de la garde présidentielle, semblait encore lui « résister », étant plus proche d’un autre poids lourd d’Etoudi, le directeur du cabinet civil, neveu du chef de l’État et ancien ambassadeur du Cameroun en France, Samuel Mvondo Ayolo, qui, fort de sa quasi-filiation avec Paul Biya, bénéficie selon le journal panafricain, d’une influence non négligeable dans les milieux diplomatiques.

À Etoudi, les rivalités autour du chef de l’État ne sont pas nouvelles.
Depuis 2011, Ferdinand Ngoh Ngoh les expérimente, les observe, les influence. Le secrétaire général a été à bonne école?: après un court passage au cabinet civil en 1997 et 1998, le diplômé de l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric) avait mis le cap sur les États-Unis, rejoignant à la représentation camerounaise auprès des Nations unies un certain Martin Belinga Eboutou, directeur du cabinet civil de 1996 à 1997 et exilé à New York pour cause de conflit avec la première dame, Chantal Biya. Ngoh Ngoh, qui loge à l’époque dans le quartier de Yonkers, au nord de la mégalopole américaine, y fait ses armes.

Lorsque Belinga Eboutou est rappelé au cabinet civil à Yaoundé, en 2009, Ngoh Ngoh ne tarde pas à le suivre et à quitter New York – où sa famille dispose cependant toujours d’un « pied-à-terre » dans la banlieue huppée de New Rochelle. En 2011, à l’âge de 50 ans, il est nommé sur recommandation de son protecteur secrétaire général de la présidence.

« Ngoh Ngoh ne quittait pas son mentor, qui en a profité pour prendre le contrôle quasi total du Palais [par son intermédiaire] », se souvient un habitué d’Etoudi. « Belinga Eboutou a fait coup double. Il a retrouvé son poste de directeur de cabinet et a obtenu la nomination d’un proche, tout en assurant la paix avec Chantal Biya », ajoute un ancien de la présidence.

Pourquoi lui ?

Ferdinand Ngoh Ngoh n’est pas seulement diplomate?: il est aussi originaire de la Haute-Sanaga, comme la famille de la première dame, dont il est un cousin. Bien sûr, Chantal Biya est née à Dimako, dans l’Est. Mais sa mère, Rosette Ndongo Mengolo, est native de Nanga-Eboko, à une soixantaine de kilomètres de Minta, village d’origine de Ngoh Ngoh. Le secrétaire général est également proche des enfants du couple présidentiel, Paul Junior et Anastasie Brenda.

3 – Maurice Kamto

Maurice Kamto

Il a un CV plus long que la Sanaga… mais son parcours ne se limite pas à cela. Maurice Kamto, né en 1954, est un avocat et universitaire, ancien ministre délégué à la justice et homme politique camerounais.

Connu pour avoir fait partie de la délégation camerounaise lors des négociations pour la rétrocession de la presqu’île de Bakassi, territoire disputé avec le Nigeria voisin. En 2004, il quitte la société civile (n’ayant par le passé jamais milité dans aucun parti politique) pour rejoindre comme technocrate le gouvernement en tant que ministre délégué auprès du ministre de la Justice. Il présente sa démission en 2011. puis devient une figure de l’opposition au régime de Paul Biya. À la tête du parti MRC, il se présente à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 au Cameroun. Il est emprisonné en janvier 2019 pour des faits supposés de destruction de biens publics et Le 5 octobre 2019, il est libéré ainsi que plusieurs de ses co-accusés à la suite de la décision de Paul Biya de suspendre les poursuites judiciaires contre les militants du MRC et associés arrêtés dans le cadre de la contestation des résultats de l’élection présidentielle au Cameroun d’octobre 2018. Il sait drainer les foules et federer plusieurs sensibilités à sa cause. Le mois dernier, à l’issue de sa tournée internationale, il l’a encore démontré à Douala, ou plus récemment dans la Région septentrionale du pays. Réputé pour sa pugnacité, et fort d’une force politique indéniable , malgré son refus de participer au double scrutin électoral de Février 2020, il compte de nombreux réseaux en France et aux Etats-Unis, notamment au Sénat.

Pourquoi lui ?

Maurice Kamto peut accéder au pouvoir dans le cas de plusieurs scénarios envisageables, notamment dans le cas d’une nouvelle élection présidentielle anticipée sous le regard bienveillant de la communauté internationale. Même ses opposants politiques lui vouent un respect, et s’adressent à lui avec prudence… Ayant récemment eu un entretien avec le Sultan Roi des Bamouns, il a également été aperçu proche de Gregoire Owona lors des obsèques de Me Souop ; Cette proximité qui est loin d’être affective ou politique dénote au moins une chose : Le respect, car en politique, nul ne peut jamais prédire avec exactitude de quoi demain sera fait.

Fort d’une aura incontestable, il peut assurément être coopté par un parti politique dans le cadre d’une coalition avec le MRC et se présenter comme candidat à cette élection. Il pourrait aussi bien bénéficier des suffrages de certains bastions du parti au pouvoir, comme l’Extreme-Nord , dans le cadre d’un vote sanction; Exténués par les clivages et l’accès aux services sociaux les plus basiques dont leur région est victime depuis déjà trop longtemps. Selon Me Emmanuel Sihm, « Malgré le boycott, les gens continuent à nous faire confiance et à venir dans nos rangs. J’étais personnellement à l’Est Cameroun pour expliquer le boycott à nos militants et je peux vous dire que cela s’est transformé en une tournée d’adhésion au MRC. Les Camerounais nous font confiance. Maurice Kamto fonde la confiance des Camerounais. Je pense que ces meetings à l’étranger et au Cameroun montrent que le MRC est le parti leader. Je demande aux Camerounais de bonne volonté, y compris même ceux du RDPC de se rendre à l’évidence et de rejoindre le combat de la résistance et de la renaissance ».

4 – Frank Biya

Frank Biya

Régulièrement présenté comme un successeur possible de son président de père, Franck Biya cultive la discrétion. Mais il est loin d’être inactif dans le monde des affaires.

Douala, le 14 novembre. Le président camerounais, Paul Biya, lance en grande pompe la construction d’un pont. Mais de la cérémonie, les médias ne retiendront que l’arrivée tardive de Franck Emmanuel Biya – après le président du Sénat et juste avant son père, bouleversant ainsi les sacro-saintes règles du protocole – ainsi que l’extrême déférence des ministres venus le saluer. “Ce n’était qu’une maladresse”, dédramatise l’entourage de “Franck”. Il n’empêche : le fait, rarissime, a relancé les conjectures qui prêtent au père le projet de préparer son fils pour lui succéder.

A priori, l’idée paraît saugrenue, d’autant qu’à ce jour peu d’indices l’accréditent. Franck Biya ne semble intéressé ni par la politique ni par les affaires publiques. Son nom n’apparaît nulle part dans l’organigramme officiel de la présidence. Il ne s’est jamais présenté à une élection, fuit les journalistes et n’a jamais donné d’interview. Peu de personnes le connaissent vraiment, d’autant qu’il a conservé le même entourage depuis ses années de lycée, passées dans des établissements catholiques de Yaoundé. Beaucoup moins encore savent la vérité sur les circonstances qui le poussèrent, dans les années 1990, à interrompre ses études universitaires aux États-Unis pour se lancer dans l’exploitation forestière au Cameroun.

Très souvent pressenti au gouvernement

Depuis, il a élargi son champ d’activité. Meilleur intermédiaire pour obtenir l’imprimatur présidentiel, il a une influence considérable. On le retrouve donc au coeur de projets impliquant des investisseurs désireux de s’implanter au Cameroun dans le secteur minier, le transport aérien, l’énergie et les télécommunications. Le jeune homme aurait, depuis, décliné une nomination à la direction du cabinet civil de son père tout en restant, malgré tout, régulièrement pressenti au gouvernement.

Pourquoi lui ?

Éloigné de l’exposition excessive des médias , différent du genre enfant gâté , image lisse, coupé des querelles de succession entre la tribu Nnanga dont est issue la Première dame et la tribu Bulu dont est originaire le chef de l’Etat, le fils de Paul Biya apparaît comme le Joker des temps futurs pour la France. Après avoir jeté l’opposition dans tous les tourments et l’élimination de tous les maillons forts du régime, Paul Biya peut, s’il le souhaite laisser un boulevard à Franck Biya pour présider aux destinées du Cameroun… comme Omar Bongo l’a fait au Gabon. Encore faudrait-il que le principal concerné soit intéressé

5- Cabral Libii Ngue Ngue

Cabral Libii Ngue Ngue

Cabral Libii Li Ngué dit Cabral Libii, né le 29 mars 1980 à Ekoamaen (Région du Centre, Cameroun), est un journaliste, enseignant-moniteur de droit et une personnalité publique camerounaise. Il est sorti officiellement 3e de l’élection présidentielle de 2018, député de la nation et est élu homme politique africain de l’année 2019 au GIFA D’OR de Paris.

En 2011, Cabral Libii et Richard Ma Mbeb Makon cosignent un manifeste avec quatre-vingts jeunes Bassa – Mpo’o- Bati contre l’élite politique du peuple Bassa. Ils regrettent alors ” le recul, le refus, le manque de volonté, et/ou l’incapacité de [leurs] élites (ministres, députés, directeurs généraux, ambassadeurs,…) à pouvoir rassembler leurs intelligences dans une dynamique de solidarité, capable d’exercer une magistrature d’influence, nécessaire pour la défense et la prise en compte des préoccupations et intérêts locaux à l’échiquier national “.

En 2015, au journal Le Monde, Cabral Libii impute la responsabilité de la situation catastrophique du Cameroun au président Paul Biya. « Nous assistons aux dérives d’un groupe de vieillards ayant pris le pays en otage », dit-il. Il ajoutera par ailleurs que cette situation est « la conséquence de l’usure et d’une présidence qui n’a jamais eu de cap ». Il s’insurge également contre le Code électoral camerounais, code qui ne prive point Paul Biya d’une septième candidature à la magistrature, car dit-il, « la vérité, c’est qu’on en est à attendre que le système se désagrège tout seul».

Dernier meeting de Cabral Libii avant l’élection présidentielle, à Yaoundé le 6 octobre 2018.
En 2017, alors âgé de 37 ans, ce militant camerounais, qui jouit d’une forte popularité sur les réseaux sociaux, se positionne comme candidat à l’élection présidentielle camerounaise de 2018. Dans un communiqué, il lance la campagne “11 millions d’inscrits” en affirmant : « Des milliers de mes compatriotes m’ont appelé à présider à leurs destinées. Cet authentique « appel du peuple » m’honore. Je sens sur mes épaules la lourdeur de la responsabilité d’un élu des cœurs et de raison. Merci en toute humilité. Le triomphe électoral d’idées nouvelles sur lesquelles nous nous accorderons le moment venu et d’hommes nouveaux lors des échéances à venir, nous impose dès maintenant à tous, un profond engagement. L’objectif au 1er janvier 2018 est de disposer d’un corps électoral de 11 millions d’inscrits au moins. Mettons-nous donc au travail ». Il revient plus tard dans plusieurs médias sur sa candidature pour l’élection de 2018. Il obtient 6,28% des voix, dans un scrutin sans surprises qui voit la réélection de Paul Biya.

Porté à la tête du PCRN, Cabral Libii sera élu député de la nation lors du double scrutin municipal et législatif au Cameroun le 09 février 2020.

Pourquoi lui ?

Malgré un échec ( A relativiser ) à la présidentielle de 2018, il construit doucement mais très sûrement son ascension politique et demeure très populaire notamment auprès des jeunes. En outre ses partisans voient en lui l’incarnation de la prophétie de Ruben Um Nyobe dans un entretien qu’il aurait eu en 1957 avec le Msr Thomas Mongo :

“Je ne peux accepter en l’etat, une prise du pouvoir dans le seul souci de protéger les intérêts du colon tout en trahissant, le pacte patriotique et républicain qui lie tous les fils de notre cher pays ceci par la dissolution pure et simple du nationalisme.

Le faisant, le peuple Bassa dont je suis issu jouira alors de tous les privilèges du colon mais qu’adviendra t-il des autres membres de notre collectivité? Je ne peux l’accepter, car ceci ne fait pas partie de la destinée prophétique de notre cher et beau pays. En effet, comme le veut le Cameroun mystique et profond, le premier règne ira chez les longues robes (Grand Nord) leur règne sera long. Ensuite, viendront les feuilles de manioc (Fang-Beti-Ekang), leur règne sera plus long que celui des longues robes. Il y aura beaucoup de souffrance en cette période… beaucoup de désordre. On vous vendra des vêtements, de la nourriture et bien d’autres choses dans les maisons, mais il n’y aura pas d’argent pour en acheter. Il y aura une faiblesse remarquable du pouvoir d’achat des citoyens, la misère sera ambiante et quelques privilégiés du système de prévarication mis en place auront droit au soleil, ce qui créera un profond malaise social.

De ce malaise social, émaneront des marres de sang, créant de brefs affrontements fratricides (l’abandon du Nord et la malicieuse création de Boko-Haram, puis la révolte des régions d’expression anglaise sous fond de tribalisme).
Malheur à ce moment pour ceux qui seront dans les métropoles (le manque de solidarité, et le mépris de la souffrance des autres).

Puis apparaîtra aux yeux de tous, celui qui viendra restaurer le développement durable, la souveraineté de notre Nation pour laquelle nous posons ici les jalons.

Cet homme providentiel qui viendra de nulle part (Non pas de l’establishment politique),
Il viendra du ventre de l’oiseau (de l’avion), il sera, vêtu d’un court pagne blanc, tenant un chasse mouches, jeune, philosophe, intellectuel, magicien et polyglotte. Aimé et accepté par tous, il conduira alors notre grande nation dans la concorde.

Semblant bénéficier de l’onction ecclésiastique, le Cardinal Tumi a récemment déclaré : « La relève est assurée avec Cabral Libii… prochainement au Cameroun, lui Cabral sera président ici, au Cameroun, j’en suis convaincu ! » . Possibilité sérieuse toutefois ? L’avenir nous le dira … la suite de notre classement avec d’autres poids lourds, potentiels dauphins du Président Paul Biya, même s’ils restent invisibles… ou oubliés…

6- Oswald Baboke

Oswald Baboke

Déjà présenté par nos confrères de Journal du Cameroun en 2018 comme une tête pensante du pouvoir, le discret diplomate, réputé proche de la Première dame Chantal Biya, directeur général adjoint du Cabinet civil de la présidence de la République est un sérieux dauphin à la Présidence de la République.

Son nom évoque très peu de choses au sein de l’administration camerounaise. Il est pourtant depuis de nombreuses années, l’une des figures de la présidence de la République et dont l’influence croît au fil des années.

Diplomate, formé à l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric), ayant fait l’essentiel de sa carrière à la présidence de la République, on lui prête une certaine proximité avec la Première dame, dont il serait l’un des plus fidèles conseillers.

Originaire de la région de l’Est. C’est un père de cinq enfants, ancien et leader de la chapelle de la gloire de Christ, une église chrétienne dite de réveil. Il n’est pas rare de l’apercevoir au quartier Fouda, où se trouve l’un des temples de cette communauté. Sur le site internet de ladite église, Oswald Baboke affirme avoir donné sa vie au seigneur en février 2001, chez l’apôtre Etienne Konguep. Il y ajoute que son ambition est de porter l’évangile dans les hautes sphères du pouvoir.

Dans son ministère, le pasteur Baboke est entouré de son épouse Crescence Baboke, pasteur elle aussi, ainsi que de ses enfants notamment sa fille Indira Baboke, par ailleurs artiste musicienne de gospel. Oswald Baboke est également proche d’un certain Antoine Samba, ex-directeur général du budget, mis en lumière dans les médias il y’a quelques années par la sombre affaire de sa résidence au luxe insolent.

Pourquoi lui ?

Parce que personne ne s’y attend… et comme semble le révéler l’hymne national « Du Nord au Sud… de l’Est à l’Ouest »… prémonitoire ? Just wait and see

7- Marafa Hamidou Yaya

Marafa Hamidou Yaya

On ne le présente plus… Détenu depuis 2012, Marafa Hamidou Yaya, ancien secrétaire général de la présidence et proche collaborateur de Paul Biya, a été placé le 25 mai dernier sous surveillance renforcée. Sa cellule a été fouillée, des documents ont été saisis et des brouilleurs ont par ailleurs été installés dans cette prison située au sein du secrétariat d’État à la Défense, où il est détenu depuis 2012.

Sur la liste américaine des prisonniers politiques

Pressenti depuis 2011 comme le dauphin le plus sérieux à la Présidence de la République, Niels Marquardt (ambassadeur des USA) révélait à son sujet : « Il est propre , compétent, et bien placé. Son intelligence et son efficacité font de lui le meilleur de tous les possibles candidats ».

Accusé d’avoir détourné 29 millions de dollars pour l’achat de l’avion présidentiel, Marafa Hamidou Yaya a finalement été condamné pour complicité intellectuelle. Selon plusieurs indiscrétions, son arrestation fait suite à la rencontre secrète qu’il aurait eu avec l’ambassadeur des États unis au Cameroun de l’époque Robert P. Jackson.

En outre, il a récemment rompu un silence de deux ans pour s’adresser aux élus de la Nation à Yaoundé le 20 février 2020.

« Et puis je pourrais vous inviter à aller plus loin. A accorder vos actes publics à vos convictions profondes. A vous battre pour faire adopter les bonnes mesures, les bonnes lois. A vous assurer par votre contrôle de l’action de l’Etat que ces mesures et ces lois soient suivies d’effet. A œuvrer pour une politique de décentralisation effective, ancrée dans les réalités locales, assise sur la commune comme niveau d’exécution et de responsabilité. A combattre l’instrumentalisation de notre justice, qui prononce des condamnations politiques. »

Pourquoi lui ?

Réputé proche des milieux politiques américains, son droit de visite est réduit à ses enfants et à ses avocats, et la surveillance militaire, renforcée. Condamné à vingt ans de prison ferme, l’ex-ministre d’État chargé de l’Administration territoriale n’a jamais renoncé à briguer la présidence du Cameroun… Il existe bien de scénarios où il pourrait recouvrer la liberté… et avec le poids politique incontestable du Septentrion dont il est originaire, ses concurrents ne feraient assurément pas le poids.

8- Joseph Dion Ngute

Joseph Dion Ngute

Généralement souriant, charmant et posé, Dion Ngute pourrait bien être le point ultime de réconciliation des ex-Camerouns francophones et anglophones. N’ayant jamais affiché une quelconque ambition présidentielle, il pourrait bien être malgré lui, au regard de la conjoncture socio-politique, porté à ces responsabilités suprêmes eu égard à ces dix atouts de taille dont il jouit et qui le distinguent assurément de ses potentiels concurrents :

1. Enraciné

Il est issu d’une famille de notables du Sud-Ouest anglophone, où il est né il y a soixante-cinq ans. Chef traditionnel attaché à ses racines sawas, il garde un lien très fort avec sa région, tout en menant une carrière – administrative et politique – dans la capitale.

2. Enseignant

Formé dans les facultés de Yaoundé puis de Londres, titulaire d’un Ph.D de l’université de Warwick (Grande-Bretagne), ce juriste en droit des affaires a lui-même été professeur à Yaoundé II, dans les années 1980.

3. Prestige

En 1991, il devient directeur général de l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam), un établissement très en vue de Yaoundé.

4. Inoxidable

Entre décembre 1997 et mars 2018, il est ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures, chargé du Commonwealth. Il sera ensuite ministre chargé de mission à la présidence de la République. Fidèle de Paul Biya, il est membre du comité central du RDPC (parti au pouvoir).

5. Diplomate

Il a représenté le Cameroun au Conseil des droits de l’homme des Nations unies, à Genève, ainsi qu’à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, à Banjul (Gambie). Il a également conduit la délégation camerounaise aux négociations qui ont abouti à la création de l’UA et été le principal représentant de son pays au sein de la Commission du Golfe de Guinée.

6. Bakassi

Membre de la Commission mixte Cameroun-Nigeria placée sous l’égide des États-Unis, il a participé aux négociations qui ont abouti à la mise en œuvre de la décision de la Cour internationale de justice de La Haye concernant le différend frontalier de Bakassi.

7. Démineur

En mai dernier, il a sillonné pendant près d’une semaine les provinces du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, multipliant les rencontres avec autorités locales, responsables politiques, chefs religieux et représentants de la société civile. Chaque fois, il a expliqué être porteur d’une offre de dialogue de Paul Biya.

8. Au charbon !

Ce très discret homme du sérail sera le maître d’œuvre du grand dialogue national, au Palais des congrès de Yaoundé. À l’ordre du jour?: le bilinguisme, la décentralisation, le retour des déplacés, la démobilisation et la réinsertion des anciens combattants.

9. Diaspora

Pour sortir de la crise anglophone, il a reçu mandat de mener de larges consultations, afin de recueillir les avis et doléances de tous les Camerounais. Dans les prochains jours, des délégations seront envoyées à la rencontre de la diaspora.

10. Pondéré

Diriger le grand dialogue national était une tâche délicate. Il l’a fait avec agilité. En outre, son tempérament aux antipodes du MINAT Paul Atanga Nji; Plus sulfureux et baroudeur, fait en sorte qu’il soit inévitablement préféré, lorsqu’on évoque un potentiel remplaçant anglophone à la tête du Cameroun.

9 – René Emmanuel Sadi

René Emmanuel Sadi

Tout le monde… ou presque l’attendait à la tête de la République en 2011… le scénario évoqué était alors un retrait volontaire du Président Paul Biya, au profit d’un homme réputé calme, discret , et non originaire d’un groupe ethnique dominant. L’homme du milieu, pour tout dire. Il n’en a rien été… Toutefois, la magistrature suprême a t-elle définitivement échappée à l’homme qui ne l’a jamais sollicité ? Il n’en est pas certain …

L’homme de la Nation toute entière ?

Né à Maroua le 21 Décembre 1948, l’actuel MINCOM n’est plus le secrétaire général du RDPC, poste tenu par Jean Nkuete depuis fin 2011. Pourtant, René Emmanuel Sadi reste le véritable patron du parti au pouvoir au Cameroun, et c’est bien souvent dans sa résidence de Biyem Assi, à Yaoundé, que se pressent les ténors de la majorité.

Le RDPC n’est toutefois qu’une des cordes à l’arc du Ministre de la Communication. Ancien diplomate conseiller du président Ahmadou Ahidjo, ex-directeur adjoint du cabinet civil et secrétaire général adjoint de la présidence sous Paul Biya, René Emmanuel Sadi a étendu ses réseaux dans tous les secteurs, y compris dans l’armée. Proche du lieutenant-colonel Émile Bamkoui, directeur de la sécurité militaire, comme le révèle Jeune Afrique, il l’est également du ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo.

Membre de l’ethnie Baboute , minoritaire, il a l’avantage de ne pas effrayer les grands groupes du pays, mais peut représenter une alternative pour les Bassas du Centre et du Littoral, dont son épouse, magistrate, est issue. Né à Maroua, dans l’Extrême-Nord, et ayant fait ses études à Ngaoundéré, dans l’Adamaoua, ce bilingue français-anglais de 72 ans, fils d’infirmier, père de préfet et frère d’entraîneur de football, parlant le fulfudé et le bassa, peut espérer rassembler. Comme le précisait encore Jeune Afrique.

Homme écouté

Il est très apprécié de Paul Biya, qui l’a déjà choisi pour effectuer des missions délicates. En 2013, il a ainsi été envoyé à la Fifa pour tenter de résoudre la crise qui touchait la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et qui avait abouti à la suspension du pays de toutes les compétitions internationales.

REDOUTÉ ET RESPECTÉ, RENÉ EMMANUEL SADI ENTRETIENT UNE RÉPUTATION D’HOMME INTÈGRE, JAMAIS ATTEINT PAR LES AFFAIRES, ET QUE PEU OSENT CONTRARIER

Proche d’Ibrahim Talba Malla, directeur de la Société nationale de raffinage (Sonara), de Dieudonné Bougne, son beau-frère, PDG de Bocom, ou encore de Paul Célestin Ndembiyembé, membre du comité central du RDPC et rédacteur de ses discours, il disposerait de relais dans la presse, notamment au sein du journal Le Détective, de Patrick Tchouwa, ou de l’organe du RDPC, L’Action, de Benjamin Lipawing.

Enfin, dernier atout, René Sadi est un ami du sultan des Bamouns, Ibrahim Mbombo Njoya, qu’il a connu en Égypte et qui est lui-même très écouté par Paul Biya. Redouté et respecté, il entretient une réputation d’homme intègre, jamais atteint par les affaires, et que peu osent contrarier. Il a tout pour être le prochain Président de la République du Cameroun. Alors que plusieurs semblaient croire à une perte d’influence suite à son départ de l’Administration Territoriale pour la Communication, il apparaît désormais clair que Paul Biya, visionnaire voulait lui éviter de s’enliser dans un bourbier.

10- Edgard Alain Mebe Ngo’o

Edgard Alain Mebe Ngo’o

Comment ne pas évoquer le très puissant Mebe Ngo’o dans la liste des dauphins potentiels de Paul Biya ? Habitué des colonnes du journal de Bachir Ben Yahmed, notamment lors de sa descente aux enfers , force est de constater que ses démêlées judiciaires n’ont rien enlevé à cette aura de dauphin potentiel. Les derniers développements de l’affaire semblent en outre militer en sa faveur.

Dans la peau du Président… beaucoup trop tôt

Jusqu’au bout, Mebe Ngo’o, a espéré que Paul Biya mettrait un terme à ses ennuis judiciaires. En pleine tourmente, il aurait adressé deux courriers au chef de l’État, dont on ignore s’il les avait véritablement reçu.

Préfet du Mfoundi avant d’être propulsé au cabinet civil (de 1997 à 2004), puis à la Sûreté nationale (2004-2009), au Ministère de la Défense (de 2009 à 2015) et enfin des Transports (de 2015 à 2018), il était le dauphin idéal … jusqu’à sa chute surréaliste.

De la lumière à l’ombre …

La voie lui semblait toute tracée. Son étoile a pourtant brillé si tôt?! Rien n’avait semblé pouvoir freiner son ascension depuis que le destin lui avait fait rencontrer Paul Biya, au début des années 1990. Ce jour-là, le jeune administrateur civil frais émoulu de l’ENAM doit remplacer le gouverneur du septentrion, Fon Fossi Yakun Taw, cloué sur un lit d’hôpital, et accueillir le président, alors en tournée provinciale. Il se présente, prenant soin de rappeler qu’il est le fils de Ngo’o Mebe, un ancien député que Paul Biya avait bien connu. Ce bref échange changera sa vie.

Devenu préfet de la capitale, il se mêle du psychodrame déclenché par la brouille entre le président et son ami Titus Edzoa, rappelant au prolixe ex-secrétaire général de la présidence son devoir de réserve. « Lui au moins a le courage de me défendre », commente Biya, appréciant la loyauté de ce jeune loup originaire de Zoétélé, dans le sud du Cameroun. En 1997, il lui confie la direction du cabinet civil. Plus tard, il prendra la tête de la Police nationale.

En 2008, c’est Paris qui le remarque, à la suite du dénouement heureux de la prise en otage de dix marins du groupe remorqueur français Bourbon Sagitta dans les eaux du delta du Niger. L’Élysée propose alors de le décorer de la Légion d’honneur. Mebe Ngo’o est ambitieux mais prudent. Il a donc soin de demander à Biya l’autorisation d’accepter la breloque. Puis, pour ne pas le brusquer, il insiste pour qu’elle lui soit remise non pas à l’Élysée, mais place Beauvau, chez Brice Hortefeux, avec lequel il soigne ses liens, comme le précise Jeune Afrique.

Légion d’honneur …

Et de fait, parmi les prétendants à la succession, Mebe Ngo’o a quelque chose en plus. Charismatique et sûr de lui, portant beau le costume, il suscite l’admiration autant que la jalousie. N’a-t-il pas pendant longtemps bénéficié d’un accès direct au président, qui n’est pourtant pas réputé proche de ses ministres?? Et il n’est pas le seul à croire en ses chances?: Yaoundé le courtise, une partie de la hiérarchie militaire aussi.

Dans la capitale, le ministre pouvait compter sur le soutien de son collègue au gouvernement, Basile Atangana Kouna (aujourd’hui également incarcéré), de Paul Atanga Nji, alors chargé de mission à la présidence (et devenu depuis ministre de l’Administration territoriale), et même du contre-­amiral Joseph Fouda, l’aide de camp du chef de l’État. Mais toujours il veille à réaffirmer sa loyauté à l’égard de Paul Biya. « Je suis au service du président », avait-il répondu il y a quelques mois, alors que nos confrères de Jeune Afrique l’interrogeaient sur ses intentions.

Mebe Ngo’o a beau savoir ce qu’il peut en coûter d’afficher trop clairement ses ambitions, il ne peut s’empêcher d’y voir un signe. Cette Légion d’honneur, il la voit comme un adoubement de la France, et c’est en dauphin qu’il rentre à Yaoundé. Fasciné par le président Sarkozy, dont il est convaincu d’avoir indirectement reçu l’onction, il pousse le fétichisme jusqu’à louer un appartement lui ayant appartenu, sur l’île de la Jatte, à Neuilly-sur-Seine. Il le confiera d’ailleurs plus tard à l’un de ses interlocuteurs?: si Sarkozy était parvenu à se faire réélire en 2012, alors il serait déjà à Étoudi…

Rédemption prochaine ?

Le Quotidien « Le Messager » est récemment revenu sur son affaire, affirmant que la justice cherche encore des preuves contre l’ancien homme fort du sérail.

Dénonçant des « Messes noires et guerres de clan » sur un sujet qui piétine, il n’est pas exclu que « Bébé Dog » rebondisse de manière retentissante… et au plus haut sommet…

Dans les coulisses, on parle de plus en plus de la succession qui est ouverte à Etoudi « Mebe Ngo’o est le dauphin du père » Le quotidien Le Messager révèle que « Des informations difficilement vérifiables sur les réseaux sociaux qui faisaient état des messes noires organisées par certaines personnalités du régime de surcroit ressortissants de la même région que le chef d’état et Mebe Ngo’o. Tous solidement engagés dans le cadre de la lutte sans merci qui se déroule à huis clos dans le sérail pour la succession du président de la République »

Vraie ou fausse allusion, toujours est-il que le clou est enfoncé. Pour sans doute le mettre définitivement hors d’état de nuire. Avec des raisons-prétextes, croit-on fallacieux. Dans un sortilège d’accusations. Pour Le Messager « D’autres détracteurs de l’ancien DCC [Mebe Ngo’o] l’accuseraient de financer les activités du très redouté Sissiku Julius Ayuk Tabe, interpellé et écroué depuis bientôt deux ans pour apologie d’actes terroristes, sécession, financement d’actes terroristes, révolution, insurrection et hostilité contre la patrie ». Ainsi, son sort serait-il définitivement scellé ?

Parfois la case prison est le cimetière des politiques, mais dans bien de cas elle s’avère être l’incubateur de la fonction présidentielle. Nelson Mandela, Jacob Zuma, Moncev Marzouki ( Tunisie ), Lech Kaczynski ( Pologne) et Laurent Gbagbo sont quelques cas édifiants …

10+ 1 ( Coup de cœur ) : Laurent Esso

Laurent Esso

On ne le présente plus… on le surnomme à raison : « Le cœur du pays », d’un calme olympien, voire effrayant, Laurent Esso pourrait bien être le prochain President de la République du Cameroun …

Depuis 1982, l’inamovible Laurent Esso évolue dans les allées du pouvoir, toujours sous l’aile de Paul Biya. Et de protégé à potentiel héritier, il n’y a souvent qu’un pas.

Laurent Esso n’a peur de rien. Les nuits de ce pilier du régime de Paul Biya ne sont pas troublées par le spectre des remaniements ministériels. À 77 ans, dont trente passés au sein du gouvernement, il en a vu d’autres. Le 2 mars 2018 a eu lieu l’un de ces séismes annonçant la sortie du gouvernement et la descente aux enfers des personnes limogées. Mais cette fois encore Esso a conservé son titre de ministre d’État tout en étant maintenu à la tête du département de la Justice.

Il reste donc le grand accusateur de l’opération Épervier, avec en cette fin mars une nouvelle campagne d’arrestations. Le dossier brûlant d’alors : l’ancien ministre de l’Eau, Basile Atangana Kouna, tout juste remercié, était interpellé le 22 mars de la même année au Nigeria et renvoyé manu militari à Yaoundé où son procès se poursuit.

Le pouvoir dans l’ombre

Le sénateur des Français de l’étranger, Jean-Yves Leconte, l’a rencontré à plusieurs reprises lorsqu’il s’efforçait de faire libérer l’avocate franco-camerounaise Lydienne Yen Eyoum. « Je l’ai ressenti exactement comme on le décrit », confirme-t-il.

Mais qui connaît vraiment cet homme secret?? Un constat s’impose?: il est fait du même bois que son mentor, le président Paul Biya. D’une discrétion remarquable, aimant exercer le pouvoir loin de la lumière. Comme le chef de l’État, Esso est peu mondain.

Mais le nom de Laurent Esso n’a jamais été associé aux noceurs du gouvernement – étonnant pour un Sawa; Groupe ethnique de la côte camerounaise dont il est originaire et qui est réputé pour son goût de la fête.

Tout comme Paul Biya, Esso n’est pas un tribun. C’est un bureaucrate peu à son aise dans le domaine politique, incapable d’assouplir la raideur juridique qu’il a héritée de sa formation de magistrat. Le déclenchement de la crise anglophone en est l’exemple le plus récent. Celle-ci fut, à l’origine, un mouvement d’humeur des avocats auquel le garde des Sceaux n’a pas su apporter de réponse.

« Monsieur Propre »
Sur le modèle de Biya, toujours, Esso entretient ­­– ou met en scène – une distance vis-à-vis du monde de l’argent. Son nom a été cité dans l’affaire Albatros, liée à l’achat avorté d’un avion présidentiel. Un procès à tiroirs qui a emporté Marafa Hamidou Yaya et Jean Marie Atangana Mebara, deux de ses prédécesseurs au secrétariat général de la présidence. Mais, vérification faite, aucune charge n’a été retenue contre Esso.

On lui attribue par ailleurs des prête-noms, à l’instar de son ami Amougou Belinga, un patron de presse proche du parti au pouvoir. Mais là aussi, rien n’a jamais pu accréditer cette allégation. Il faut dire que « Monsieur Propre » est procédurier. Il n’hésite pas à déposer plainte contre ceux qui menacent sa réputation de probité.

A L’INSTAR DE SON MENTOR PAUL BIYA, ESSO EST UN HOMME CRAINT, DANS SA GESTION DES AFFAIRES DE L’ÉTAT, IL N’A AUCUN ÉTAT D’ÂME

Ainsi a-t-il attaqué en justice feu Emmanuel Etoundi Oyono, alors directeur du Port autonome de Douala, pour « complicité de faux et usage de faux ». Il a obtenu sa condamnation à trois ans de prison avec sursis après que des journalistes ont tenté de lui extorquer de l’argent sur la base d’un faux document l’incriminant dans une affaire de rétrocommissions – un document qui aurait été fabriqué par Etoundi Oyono.

Enfin, à l’instar de son mentor, Esso est un homme craint. Dans sa gestion des affaires de l’État, il n’a aucun état d’âme. Il n’y a qu’à lire certaines correspondances administratives. Lorsqu’il était ministre de l’Agriculture, Essimi Menye l’avait saisi à propos d’un questionnaire que lui avait adressé un enquêteur de la police judiciaire.

La réponse d’Esso tenait en cinq lignes. Dans un style télégraphique et très sec, le garde des Sceaux le renvoyait dans ses cordes. Limogé en 2015, Essimi Menye s’est depuis exilé aux États-Unis.

Depuis le début du mois de mars, le traitement des affaires en instance devant le Tribunal criminel spécial s’est accéléré. Et cela pourrait bien avoir un lien avec la nomination au Conseil constitutionnel de Jean Foumane Akame, jusqu’alors conseiller juridique du chef de l’État. Le départ de ce proche du président accroît de fait le pouvoir d’Esso, désormais débarrassé d’un filtre qui entravait, parfois, la décision de poursuivre ou non un haut commis de l’État.

« Les urgences, c’est à l’hôpital »

Mais que peut bien trouver Biya à cet homme pour lui accorder un bail à durée indéterminée au gouvernement?? Esso est arrivé à la présidence dès 1982, quelques semaines avant qu’il accède à la magistrature suprême, occupant les postes de conseiller technique puis de conseiller spécial. Il a quitté un temps Etoudi pour prendre la direction de l’université de Yaoundé.

Mais en 1988 il est revenu à la présidence comme secrétaire général adjoint puis directeur du cabinet civil – il le restera pendant sept ans. Il a ensuite enchaîné les ministères (Justice, Santé, Défense et Relations extérieures) avant de faire son retour auprès de Paul Biya, en septembre 2006, comme secrétaire général de la présidence, où il officiera jusqu’à ce qu’il soit à nouveau nommé à la Justice, en décembre 2011.

Sans doute le président apprécie-t-il sa conception de l’homme d’État, faite de distance et de hauteur. Laurent Esso ne traite aucun dossier sous pression, rembarrant ses collaborateurs avec une formule désormais culte?: « Les urgences, c’est à l’hôpital. »

Popularité et succession

Populaire, le ministre n’en a pas véritablement besoin… « Le sel ne fait pas de publicité » dit-on.

Aristocrate issu d’une grande famille du canton Deido, dans le 5e arrondissement de Douala, il paie son hésitation à mettre les mains dans le cambouis politique. Son frère aîné, René Esso Elokan, décédé en avril 2013, était plus apprécié?: diplômé des Ponts et Chaussées de Paris, il avait introduit en 1972 le chant polyphonique au Cameroun en fondant le célèbre Chœur madrigal.

Depuis quelques années, Esso essaie malgré tout de rattraper son retard en multipliant les sorties sur le terrain. Conscient du fait que, pour avoir une chance de sortir victorieux de la bataille de succession qui va inéluctablement s’engager à la tête de l’État, il doit consolider sa base politique.

Selon une théorie largement partagée, la stabilité de ce pays aux 260 langues serait mieux assurée si le prochain président était issu d’un groupe minoritaire et non de l’un des grands blocs ethno-régionaux qui se regardent en chiens de faïence. Esso le sait, il a indubitablement une carte à jouer.


SOURCE: https://www.w24news.com

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