(Ottawa) « Lâheure nâest pas à lâaustérité ». Cette phrase du discours du Trône de résume assez bien à elle seule le contenu de lâallocution prononcée mercredi par la gouverneure générale du Canada, Julie Payette. Car le gouvernement libéral signale son intention de continuer à dépenser, avec une flopée de propositions aux allures de promesses électorales.
Mélanie MarquisLa Presse
Financer des places en garderie, créer un régime universel dâassurance-médicaments, prolonger la subvention salariale jusquâà cet été, bonifier le régime dâassurance-emploi, investir dans les technologies vertes, offrir « le plus grand investissement de lâhistoire canadienne en formation des travailleurs ». Les propositions sont nombreuses dans le texte qui tient sur 18 pages â et elles laissent présager quâon ne fermera pas de sitôt le robinet des dépenses.
Le gouvernement y formule aussi lâambitieux engagement de créer un million dâemplois, en grande partie via les mesures quâil a lâintention de déployer dans la lutte contre les changements climatiques. Et pour renflouer les coffres, les libéraux ont dans leur viseur les mieux nantis â on trouvera « de nouveaux moyens de taxer les inégalités extrêmes sur le plan de la richesse » â ainsi que les géants du web, qui « empochent lâargent des Canadiens et imposent leurs propres priorités ».
Le combat contre la COVID-19 et ses dommages collatéraux reste toutefois la « priorité absolue », et le plus important des quatre piliers autour desquels sâarticule le discours intitulé « Un Canada plus fort et plus résilient ». Dans un premier temps, il faut sâattaquer à lâenjeu de lâaccès aux tests de dépistage, et puisquâon ne devrait « pas avoir à faire la queue pendant des heures pour se faire tester », le gouvernement fédéral sera là pour aider les provinces à accroître leur capacité, signale-t-on dans le discours. On y retrouve aussi une petite flèche pour les provinces qui, comme le Québec, boudent lâapplication Alerte COVID.
Aux entreprises à qui les autorités locales ordonneraient de fermer temporairement leurs portes en raison dâune éclosion du virus, Ottawa promet « une aide financière supplémentaire directe ». Pour les petites et moyennes entreprises (PME) du pays qui ont été durement amochées, et qui redoutent ce que leur réservent les prochains mois, le compte dâurgence leur permettant dâassumer leurs coûts fixes sera étendu. Et aux industries les plus durement touchées, comme le tourisme ou encore la culture, on signale quâil y aura « dâautres mesures dâaide ».
Mis à part le « 19 » de COVID-19, on retrouve dans ce discours peu de chiffres susceptibles de donner une idée de lâampleur des dépenses du gouvernement fédéral, dont le déficit pour 2020-2021 a été évalué à 343 milliards de dollars en juillet dernier par lâancien ministre des Finances, Bill Morneau. Le prochain rendez-vous est fixé à lâautomne, alors que sa successeure, Chrystia Freeland, fera le point sur les finances publiques.
« Cet automne, le gouvernement rendra publique une mise à jour du Plan dâintervention économique du
Canada pour répondre à la COVID-19. Il exposera la situation économique et financière du
gouvernement, fournira des projections financières et présentera de nouvelles mesures visant à mettre
en Åuvre le présent discours du Trône », est-il spécifié dans le texte.
Les engagements de financer des places en garderie à travers le pays et de mettre en place un régime universel dâassurance-médicaments sont devenus encore plus pressants depuis que la pandémie a frappé, argue le gouvernement. Dans le premier cas, câest lâimpact disproportionné quâelle a eu sur les femmes qui est pointé du doigt. « Nous ne pouvons pas laisser la pandémie nous faire reculer dans le temps », insiste-t-on. Et pour ce qui est du deuxième engagement, qui plaira lui aussi au NPD, il revêt également un caractère urgent : « bien des gens qui avaient un régime dâassurance-médicaments à leur travail ont perdu cette assurance lorsquâils ont été mis à pied », souligne-t-on.
On y confirme par ailleurs la transition imminente de la très prisée Prestation canadienne dâurgence (PCU) au régime dâassurance-emploi. « Au cours des prochains mois, le régime dâassurance-emploi deviendra le seul mécanisme de distribution des prestations dâemploi, y compris pour les Canadiens qui nây avaient pas droit pendant la pandémie », précise-t-on en mentionnant que la crise a « montré que le Canada [avait] besoin dâun régime dâassurance-emploi adapté au XXIe siècle ».
Quelques points retiendront davantage lâattention au Québec, notamment lâengagement de compenser pleinement les producteurs laitiers sous le système de gestion de lâoffre, et lâintention quâannonce le gouvernement Trudeau de se mêler du dossier du transport aérien régional « pour assurer les liaisons régionales des compagnies aériennes ». Le secteur battait déjà de lâaile, mais il a été encore plus mis à mal en raison des conséquences de la pandémie.
Et alors même que trois provinces contestaient ces jours-ci la taxe fédérale sur le carbone, les libéraux préviennent quâils nây renonceront pas. « Le gouvernement maintiendra sa politique de tarification de la pollution et continuera de redonner cet
argent aux Canadiens. Il ne devrait pas être permis de polluer gratuitement », tranche-t-on. Les mots « pétrole » et « oléoduc » ne se trouvent dâailleurs nulle part dans le texte préparé par le gouvernement, mais lu par Julie Payette, comme le veut la tradition.
Quelques minutes après lâallocution, la cheffe adjointe du Parti conservateur Candice Bergen a annoncé en conférence de presse que sa formation « ne pouvait lâappuyer ». à ses côtés, son collègue Gérard Deltell a critiqué ce discours « typiquement libéral » parsemé dâ« images » destinées à marquer lâimaginaire, et qui « piétine » les compétences des provinces et des territoires.
Le premier ministre François Legault, qui est en isolement volontaire, a dit son mécontentement sur Twitter. Il a parlé dâun exercice « décevant », a dénoncé une ingérence dans les champs de compétence des provinces, et a dit son intention dâen discuter avec ses homologues provinciaux et territoriaux.
Rappelons que le Conseil de la fédération a fait front commun pour exiger une hausse des transferts en santé. Le premier ministre Legault sâest pointé à Ottawa la semaine dernière avec trois de ses compagnons (Doug Ford, Jason Kenney et Brian Pallister) pour accentuer la pression dans ce dossier. Or, il nây a aucune mention de cet important dossier dans le discours qui a été lu mercredi.
Le chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet, lui aussi en isolement, car atteint de la COVID-19, a ajouté sa voix à celle de François Legault en relayant son micromessage sur le même réseau social, mercredi.
Le discours du Trône donne le coup dâenvoi à la reprise des travaux parlementaires de la deuxième session de la 43e législature. Il fera lâobjet dâun vote de confiance. Pour éviter dâêtre renversé, le gouvernement de Justin Trudeau doit sâassurer de lâappui dâau moins un des partis de lâopposition à la Chambre des communes. La mise aux voix peut cependant mettre plusieurs jours, voire des semaines.
Et comme en témoigne son titre, lâun de ses fils conducteurs était la résilience, la capacité dâaffronter lâadversité. « Comme un roseau par grands vents, nous serons secoués, mais nous ne céderons pas. Parce que nos
racines sont fermement en place, nos objectifs sont clairs, et parce que nous avons lâespoir â un espoir qui illumine notre âme lors des jours sombres et qui nous permet de demeurer tournés vers lâavenir », a offert la gouverneure générale Julie Payette â elle-même au cÅur dâune controverse entourant le climat de travail à Rideau Hall.
â Apporter des modifications au Code criminel afin de sanctionner de manière claire les personnes qui négligent et mettent en danger les aînés dont ils prennent soin.
â Collaborer avec les provinces et les territoires pour établir de nouvelles normes nationales pour les soins de longue durée.
â Mettre sur pied une équipe dâintervention en matière de dépistage pour répondre rapidement aux besoins urgents à cet égard, notamment dans les communautés éloignées et isolées.
â Investir dans tous les types dâinfrastructure au cours des deux prochaines années, dont le transport en commun, les rénovations écoénergétiques, lâénergie propre et le logement abordable.
â Lancer un nouveau fonds pour attirer les investissements dans la fabrication de produits zéro émission et réduire de moitié le taux dâimposition des sociétés pour ces entreprises afin de créer des emplois.
â Accélérer le calendrier de mise en Åuvre de la connectivité et revoir à la hausse les ambitions du Fonds pour la large bande universelle afin que les Canadiens de toutes les régions aient accès à Internet haute vitesse.
â Adopter des mesures législatives et réaliser des investissements pour lutter contre les inégalités systémiques dans toutes les phases du système de justice pénale.
â Moderniser la formation à lâintention des policiers et des agents responsables de lâapplication de la loi, notamment en ce qui concerne les normes pour le recours à la force.
Un condensé dâactualités pour ne rien manquer, chaque matin dans votre courriel, du lundi au vendredi.
(Ottawa) Les députés fédéraux pourront participer aux travaux parlementaires à distance cet automne.
(Ottawa) Lâavocate montréalaise Meryam Haddad fait appel de son expulsion de la course à la direction du Parti vert du Canada.
(Québec) Le gouvernement Legault a revu sa copie et a déposé mercredi une nouvelle mouture du projet de loi 61, qui avait fait craindre le retour de la collusion. Il place 181 projets dâinfrastructures sur une voie rapide, en allégeant les règles concernant les expropriations, les autorisations environnementales et municipales.
(Ottawa) Le chef du Parti conservateur, Erin OâToole, en isolement parce quâil est atteint de la COVID-19, ne donnera pas la réplique au premier ministre Justin Trudeau après son discours à la nation mercredi soir.
(Ottawa) Le commissaire à lâéthique a rejeté les allégations de conflit dâintérêts soulevées par des députés conservateurs contre la chef de cabinet du premier ministre Justin Trudeau et son mari.
(Ottawa) Des leaders autochtones, des groupes dâintérêts et dâautres provinces, dont le Québec, doivent être entendus par la Cour suprême, mercredi, dans le cadre du deuxième jour dâaudiences visant à déterminer si la taxe fédérale sur le carbone est constitutionnelle.
(Québec) Les candidats à la course à la direction du Parti québécois (PQ) ont joué le tout pour le tout mardi afin dâinfluencer la réponse à la question que se poseront les militants péquistes au moment de choisir leur nouveau chef. En ce dernier débat de la course, Guy Nantel en a profité pour rappeler quâil était le mieux connu du public, ce qui est, a-t-il plaidé, un avantage pour reconquérir lâélectorat.
(Ottawa) Alors qu’une deuxième vague de cas de COVID-19 frappe déjà deux provinces au pays, le premier ministre Justin Trudeau prononcera un discours à la nation mercredi, le jour même où son gouvernement doit présenter son discours du Trône.
(Ottawa) à 24 heures de lâouverture dâune nouvelle session parlementaire, les élus fédéraux ne se sont toujours pas entendus sur la forme que prendront leurs réunions en ces temps de pandémie et une répétition générale dâun vote à distance, lundi, a été critiquée par les députés conservateurs.
(Ottawa) Les sénateurs indépendants renouvellent leur appel au gouvernement libéral pour quâil adopte un projet de loi modifiant officiellement le fonctionnement du Sénat.
(Ottawa) Depuis quelques semaines, un nouveau mot a fait son apparition dans le vocabulaire des économistes, des gens dâaffaires et des dirigeants politiques à Ottawa comme dans la plupart des provinces : She-cession. Ce terme unique vise à illustrer que la récession provoquée par la pandémie de COVID-19 a frappé plus durement les femmes que les hommes. Et que la crise économique actuelle creuse de nouveau les inégalités entre elles et eux.
(Ottawa) La Chambre des communes procède actuellement à des essais visant à permettre aux députés de voter à distance en vue du retour au parlement prévu mercredi pour le discours du Trône.
(Langford) Le premier ministre de la Colombie-Britannique a annoncé lundi la tenue dâélections anticipées le 24 octobre, un an avant la date prévue et en pleine pandémie, affirmant que des périodes sans précédent exigent des actions sans précédent.
(Québec) Québec crée 50 nouveaux postes à lâOffice québécois de la langue française (OQLF), ciblant entre autres les efforts en francisation dans les petites et moyennes entreprises, et double le nombre dâinspecteurs qui travaillent à faire respecter les obligations de la loi 101.
(Québec) Tout, absolument tout, lui avait réussi. Pour les libéraux fédéraux, John Napier Turner était le chef idéal. Pendant des années, le réseau du « golden boy » parti à Toronto après sa rupture avec Pierre Elliott Trudeau sâactivait dans les cercles libéraux. Ses apparitions comme simple militant aux réunions du Parti libéral du Canada (PLC) étaient publicisées, un essaim de caméras le suivait. En coulisses, le caucus de Trudeau était divisé. Après 16 ans de gouvernement, hormis une parenthèse de neuf mois aux conservateurs de Joe Clark, les libéraux voyaient en John Turner le sauveur capable de les maintenir au pouvoir.
Quand il marche dans les corridors de lâAssemblée nationale, Pascal Bérubé doit trouver que le temps passe et que les gens changent.
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SOURCE: https://www.w24news.com