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World news – EN DIRECT – Attentats de janvier 2015 : « J’ai eu du mal à croire qu’ils étaient impliqués »

#Justice : HISTORIQUE - Débuté pour deux mois le 1er septembre devant la cour d'assises spéciale de Paris, le procès des attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015 à Charlie Hebdo, Montrouge et à l'Hyper Cacher s'est poursuivi ce jeudi. Suivez l'audience en direct.

Me Coutant-Peyre: Amedy Coulibaly n’est jamais venu avec d’autres gens dans le snack (où A. travaillait)

Me Lévy, avocat de la défense : « Vous dites qu’Amedy Coulibaly vous a été présenté comme un frère, chez Mohamed Belhoucine.. »

A. : Je m’en souviens pas mais si j’ai dit ça c’était par rapport à la religion, comme un frère de religion. 

Me Lévy: les conversations avaient lieu plutôt chez Mohamed, ou plutôt au snack ou vous travailliez

L’avocate de l’association France Israël, Me Ouaknine Melki , interroge le témoin sur les conversations avec Amedy Coulibaly dans le snack notamment? 

A. : ce qui revenait régulièrement c’était la Syrie, la Palestine, c’était très rare. On parlait du droit du peuple palestinien à avoir son propre pays. 

A.: Je ne comprends pas pourquoi il est parti attaquer des personnes parce qu’elles sont de confessions juives. 

Me Marie-Laure Barré , avocate pc, demande à A. pourquoi l’adresse d’Amedy Coulibaly et d’Hayat Boumedienne figurait dans son GPS. 

Me Malka, avocat de Charlie Hebdo: Vous nous avez dit qu’Amedy Coulibaly était calme. Etait-il pieux, avait-il l’air d’un délinquant. 

A.: (témoin, proches des frères Belhoucine et qui a vu Amedy Coulinaly selon lui une dizaine de fois):  Coulibaly avait l’air d’une personne normale. il adhérait à l’idéologie. Mais il ne m’a jamais donné l’impression d’être un délinquant ou une personne pieuse. (…) Je l’ai pas assez fréquenté, je le voyais surtout au snack, et quand c’était chez Mohamed Belhoucine, c’est Mohamed qui parlait. 

Me Malka: Chez Monsieur Belhoucine, on ne parlait jamais de la façon dont l’islam était traité en France

A. : »si, on disait que les lois faites en France étaient de plus en plus faites contre l’islam. Les lois contre le voile, le niqab ». 

A. : « Coulibaly je l’ai vu 5 ou 10 fois maximum. Au snack, il mangeait et il repartait. Il était toujours calme, il parlait peu ». 

Me Cechman, avocate PC: « pourtant dans ces courts moments, avec quelqu’un qui ne parle pas, vous relevez sa sympathie pour l’Etat islamique »

L’assesseur; début janvier vous allez être informé de l’attentat de Charlie Hebdo, suivi le lendemain et le surlendemain d’autres attaques. Puis arrivent les noms des suspects. Coulibaly, on en parle assez rapidement… 

A. : Par rapport à l’attentat de Charlie, c’est des personnes, ceux qui ont fait ça, dont j’ai jamais entendu le nom. Le nom de Coulibaly n’est sorti que le 9 janvier. J’étais à la mosquée, l’imam nous a dit de ne pas aller du côté de la porte de Vincennes. Quand j’ai vu le nom de Coulibaly j’ai été surpris mais je n’ai pas pensé que Mehdi et Mohamed Belhoucine étaient impliqués. J’étais surpris, je comprenais pas. J’étais très choqué. Le soir même en allant au Snack (où il travaille), les personnes étaient très choquées et elles avaient peur.

L’assesseur : elle partage la vie d’Amedy Coulibaly pendant plusieurs années et vous ne l’avez jamais vue? 

A. : moi en y pensant j’ai eu du mal à croire qu’ils étaient impliqués dedans.(…) Amedy Coulybaly je l’ai rencontre une première fois chez Mohamed Belhoucine. J’étais avec Medhi notamment. Là Mohamed faisait des rappels. Il prenait des livres en langue arabe, il lisait des extraits. Parfois aussi, on allait juste là-bas pour manger. 

A. poursuit; « Coulibaly je l’ai vu chez lui. On a fait connaissance mais sans plus. Il venait manger de temps en temps dans le Snack où je travaillais. » 

A. : quand le califat a été proclamé, le discours de Mohamed et Mehdi revenaient de plus en plus souvent. Moi je me voyais pas y partir. Il y avait plusieurs groupes là-bas, on ne comprenait plus rien. En fait, avec du recul, j’ai vu c’était les gens d’un même peuple qui s’entretuaient entre eux.

Le témoin indique , dans une déposition, que Mehdi lui avait parlé du réseau Tor, et lui avait dit que pour consulter ce type d’actualité, Syrie, Irak, il était préférable d’anonymiser les consultations. 

A., autre témoin est à la barre. C’est un ancien camarade de Mehdi Belhoucine, à l’université. « J’ai connu Mehdi Belhoucine à l’université Pierre et Marie Curie. En 2011, il y a eu la guerre en SYrie et il a commencé à avoir des discours en faveur du peuple opprimé en SYrie. Jusqu’en 2014, je connaissais leur discours, je savais qu’ils voulaient partir mais j’ai jamais cru qu’ils allaient le faire.(…) »

Il a appris la mort de Medhi Belhoucine en Algérie sur Viber par un ami commun. « Un mois après être revenu d’Algérie j’ai été interpellé et en garde à vue » 

L’assesseur : le départ en Syrie vous le liez avec des idées qu’ils ont très vite, très tôt. 

Me Lévy : Qu’est ce qui fait que dans un parcours de cette nature, à un moment donné, sur le territoire de la République, on fait passer les lois de l’Islam avant celle de la République? 

Je pense qu’il y a différentes manières de le faire et de manipuler les personnes. Ca peut être la culpabilité, on peut jours là-dessus. Dire qu’on en fait pas assez pour la religion… Il y a des personnes qui savent bien manipuler les gens. Personne ne nait en se disant : « je vais aller dans un pays en guerre avec ma famille ».

L’assesseur indique que l’oncle de A.Belhoucine qui devait être entendu s’est présenté en début d’après-midi mais est reparti. « Je n’ai pas son numéro je peux pas le joindre », indique A.Belhoucine.

L’oncle des frères Belhoucine s’était présenté à la police le 11 janvier. L’assesseur lit sa déposition. 

Me Coutant-Peyre, « Quand vos frères partent pour ce « voyage spécial » et vous demandent de prendre soin de la famille, vous ne vous êtes pas dit qu’ils partaient sur une zone de guerre civile ? Rien ne vous a alerté? 

Me Jean Chevais : Vous avez dit que votre grand-frère vous donnait des conseils. Quel genre de conseil? 

A. Belhoucine :C’est plus par rapport aux études. Moins par rapport à la religion. IL me demandait de ne pas oublier de faire mes prières, de demander des choses à Dieu si j’en avais besoin… 

Une avocate PC à A.Belhoucine : « on a tous envie de comprendre comment avec un tel niveau d’étude on peut commettre des actes comme ceux-là, comment on peut trouver le temps d’avoir une pratique aussi assidue de la religion. ( Les deux frères sont des ex-étudiants de l’école des mines d’Albi et de l’université Paris 6). Monsieur vous n’allez pas nous faire croire qu’en 6e année de médecine, vous n’avez pas réfléchi à tout ça ». 

A. Belhoucine: « J’ai traversé une période difficile. Bien sûr que dans ma tête je me suis posé des questions mais dans la mesure où je n’ai pas de réponse, je ne vais pas passer ma vie là-dessus. J’ai envie de passer à autre chose. Si j’avais des réponses à vous apporter je vous les apporterai, je n’en ai pas, il y a des choses qui ont été faites, des erreurs commises mais ce ne sont pas  les miennes ».

A. Belhoucine a reçu un sms de Mohamed après le départ des deux frères. Y était écrit, selon lui : « Salam on a rejoint le califat, on va bien ». 

A. Belhoucine: J’ai connu Hayat (Boumedienne) par les médias. Quand mon frère est parti, il m’a pris dans ses bras, il m’a dit qu’il partait avec des amis. 

Me Malka à A. Belhoucine : Vous avez un trés haut niveau d’éducation manifestement et quand on vous interroge, on entend un peu un discours désincarné. Vous ne pouvez pas avoir analysé ce parcours familial. Où est la faute? Où est ce que ça a dérapé. 

A.Belhoucine: les événements sont aussi durs pour nous. J’ai eu des problèmes à cause de ça. J’aimerais que ça se termine. Bien sûr que ça me rend triste. 

A. Belhoucine: « je n’analyse pas ce parcours. J’ai juste envie d’oublier. Ca ne m’apportera rien, c’est trop tard. J’ai perdu mes frères, les événements sont passés. J’ai envie de passer à autre chose ».

A. Belhoucine : Pour Medhi, c’est la police qui nous a prévenu. Pour Mohamed, c’est un soir on regardait la télévision, et le présentateur a dit que l’on venait d’apprendre que Mohamed Belhoucine était mort mais que ça n’était pas sûr à 100%.

Mehdi Belhoucine, né le 02/08/1991 est visé par un mandat d’arrêt en date du 26/09/2018. Il encourt 20 ans de réclusion criminelle pour participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle. 

Mohamed Belhoucine, né le 26/06/1987, est visé par un mandat d’arrêt en date du 26/09/2018. Il lui est reproché 2 infractions pour lesquelles il encourt la réclusion criminelle à perpétuité :la complicité des crimes et délits commis par Amedy Coulibaly et la participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle. 

A.Belhoucine : » Medhi avait tout son temps à consacrer à la religion. Mohamed avait une femme et deux enfant ». 

 eA Belhoucine a expliqué que son frère Mehdi était un musulman très pratiquant, depuis la fin de ses études secondaires. Mohamed  Belhoucine avait suivi de près l’intensification de sa pratique religieuse.Mehdi Belouchine était très exigeant sur le plan de la pratique religieuse, faisant ses prières quotidiennes, le jeûne les lundi et jeudi, et se rendant fréquemment à la mosquée.

A. Belhoucine a déclaré aussi que son frère Mohamed faisait également des rappels religieux aux membres de sa famille.

Mehdi a fait deux années de license à Jussieu. « Après ça ne l’intéressait pas, il était de plus en plus imprégné par la religion » avait dit son frère A. Belhoucine aux enquêteurs. Il avait précisé: « Mes deux frères ont essayé de convaincre ma jeune soeur de porter le foulard ». 

L’assesseur  lit la déposition d’A. Belhoucine « c’est la famille qui est la source de l’enseignemnt en matière religieuse. Le désaccord est sur le djihad ». 

A. Belhoucine: j’ai pas en tête discussion sur le jihad, c’est pas un sujet qu’on abordait à la maison. 

L’assesseur; vos frères avaient un intérêt à aller dans un pays où l’on applique la charia.

Assesseur : Je pense que vous avez des choses à  nous dire sur ce qui le préoccupe à cette époque là. L’assesseur lit la déposition d’A.Belhoucine: « il a arrêté ses études. Après il a été interpellé en 2010 pour association de malfaiteur en lien avec une entreprise terroriste ». C’était quoi cette affaire? (Mohamed Belhoucine a été condamné à deux ans de prison, dont un avec sursis, en 2014 dans ce dossier. Il faisait la traduction de textes de vidéos incitant à aller faire le djihad).

A. Belhoucine : « je suis au courant qu’il y avait une histoire de traduction mais je ne sais pas ce qu’il traduisait ». 

Assesseur : quelques mois plus tard, vos frères vous disent qu’ils sont sur zone et qu’ils ne rentreraient pas tout de suite. Mehdi parlait pas à ce moment de la Syrie mais de l’Egypte. 

A. Belhoucine : »Mohamed a fait deux ans de prépa et a fait une école d’ingénieur à Alger, il a fait deux ans là-bas. Je crois qu’il a arrêté parce que finalement ça ne l’intéresait pas. Je crois qu’il n’a pas repris d’étude après ça. Après il s’est marié;.. Jusqu’aux événements. Moi j’ai compris qu’ils étaient partis en Syrie pour s’installer là-bas et vivre là-bas. Pour nous ce départ a été une grande surprise. »

A. Belhoucine a reçu après un message de ses frères, qui lui disent qu’ils voulaient partir vivre dans un « pays musulman ». 

A. Belhoucine né le 14 avril 1995 étudiant en médecine est à la barre. C’est le frère de Mehdi et Mohamed Belhoucine, deux accusés dans ce procès et qui sont visés par un mandat d’arrêt. 

Le jeune homme porte une veste sombre, une chemise blanche. Il a les cheveux bruns, ondulé. «  »Ils sont considérés comme des terroristes mais moi c’était juste mes grands frères, C’était des grands frères. J’étais assez proche d’eux, c’était des personnes normales. Ils ont toujours été là pour moi. (…) Je ne les reconnais pas dans ces actions, dans les accusations. C’est eux qui m’ont dit de faire des études. Mon grand-frère m’a dit de faire médecine. A l’époque j’étais jeune, je pensais à m’amuser. Il m’a dit de trouver un métier qui ‘allait pouvoir me permettre de faire ça. QU’il ne fallait pas que je pense qu’à moi. (il précise qu’il parle de Mohamed). A ce moment-là de ma vie, Mehdi il vivait au Maroc. »

L’audience se poursuit avec l’audition de témoins. Trois devaient être entendus mais l’un d’entre eux est reparti en début d’après-midi, indique le premier assesseur. 

Amar Ramdani, accusé est invité par le président à commenter s’il le souhaite, ce que vient de dire Romain D. à la barre. 

Amar Ramdani debout dans le box et s’adressant à Romain D.  » Je sais pas trop comment réagir à ça. J’ai de la compassion pour vous. Ça doit être triste et douloureux. Mais si lui il est sûr à 80 % que c’est moi, moi je suis sûr à 100 % que c’est pas moi. J’ai jamais tiré sur un être humain. ».

Il ajoute : »Juridiquement j’ai rien à voir. Mais humainement.. (…) Moi ce reportage de Sept à Huit, ça m’a causé beaucoup de dégâts ».

Me Daphné Pugliesi : dans quel contexte avez-vous reconnu Monsieur Amar Ramdani qui est mon client? 

Me Daphné Pugliesi : Quand ce reportage passe, nous sommes quelques semaines après? c’est en février 2015, vous êtes encore très affaibli. Quand on vous présente l’album photographique, vous connaissez ce visage, vous l’avez vu dans le reportage. Votre témoignage a été pris en considération par les policiers. Pourtant, mon client au moment des faits est en communication avec une amie, celle-ci l’a confirmé et sera entendue par la cour.Un policier a confirmé cela ce matin. Mr Ramdani est à Garges-lès-Gonesse 

Me Daphné Pugliesi : Non ça a été prouvé, il y est. Ma question est la suivante : Votre agresseur n’a à ce jour pas été identifié. Comment le vit-on? 

Romain D. : On le vit mal. Qu’est ce que vous voulez que je vous dise d’autre? On n’est pas bien

Me Nathalie Senyk: Au moment des attentats le 13 novembre, vous étiez à l’hôpitak pour des opérations. Ca vous a fait quoi?

Romain D. Ca m’a replongé dans l’horreur. J’ai rencontré des gens du Bataclan, ils ont perdu des gens.

Me Nathalie Senyk, avocate de Romain D.  » Les faits ont eu lieu le 7 janvier 2015 au soir. Vous avez été admis à l’hôpital et placé en réanimation jusqu’au 16 janvier 2015 au soir. Une balle a traversé votre cuisse droite. A votre avis on vous tire dans la cuisse pour vous mettre au sol et vous arrêter, vous couriez vite. Vous avez été opéré une fois tous les deux jours pendant un mois et demi. Vous avez eu une plaie de la veine et de l’artère fémorale superficielle responsable d’une ischémie aiguë de jambe. Vous avez été atteint au bras… (…) Vous avez été hospitalisé jusqu’en juin 2015, puis hôpital de jour jusqu’en septembre 2015 et la fin des interventions intervient en janvier 2016. 

Romain D. C’est difficile, je suis tout seul dans cette histoire. Soit on se laisse crever, soit on garde la tête haute. ce procès, tous les soirs j’ai mal à la tête, h’avais pas envier de venir

A l’hôpital, j’avais peur que d’autres terroristes viennent me tuer. Surtout qu’à côté de ma chambre, il y a avait un détenu, il y avait des flics, j’avais peur.

Romain D. « Je peux faire un peu de sport, courir des petites distances mais à la fin de la journée, j’ai mal à a jambe. Pareil quand je marche. J’ai mon orteil en crochet. Mon intestin, ils m’ont retiré deux mètres d’intestin, il m’en reste un. Cet évènement a eu un impact professionnel aussi. je travaille dans l’intérim. C’est extrêmement physique. Aujourd’hui c’est pas possible; Au niveau psychologique aussi, ça m’a touché.Et au niveau social »

Romain D. explique qu’il a suivi une formation dans la photo et qu’il voudrait en faire son métier. 

Le président : »Ces deux photos sont celles qui vous semblaient le plus en rapport avec la personne qui vous avez agressé ». 

Romain D. face à une photos d’Amar Ramdani projetée à l’écran. « On m’a toujours demandé si j’étais sûr à 100 % de savoir qui était mon agresseur j’ai dit non mais aujourd’hui je suis sûr à 80% que c’est lui »

Voici quelques noms des personnes figurant dans l’album photographique présenté à Romain D. après les faits pour lui permettre d’identifier, peut-être son agresseur: 

Le président lit un nouvel extrait de la déposition de Romain D. dans lequel il dit: « j’ai toujours été sûr que ça n’était pas un noir ». 

Le président insiste et lit encore la déposition cette fois devant le juge d’instruction où Romain D. dit encore une fois que son agresseur n’était pas noir. 

Plusieurs photos ont été préséntées après les faits à Romain D. Dans cet album figurent notamment les photos d’Ali Riza Polat ou d’Amar Ramdani, tous deux accusés aujourd’hui. Romain D. a cru reconnaître Amar Ramdani (qui est sur les photos 14, 22 et 30). Ce dernier comme l’a rappelé plus tôt son avocat Me Saint-Palais, a bénéficié d’un non lieu dans cette affaire.

Romain D. a été touché à la jambe, au bras, aux intestins. Au départ, son pronostic vital était engagé. il a été opéré tous les deux jours pendant un mois et demi. « Ca c’était uniquement pour la jambe », précise Romain D. 

Le président à Romain D.: vous n’êtes pas policier, vous n’êtes pas de confession juive, vous n’avez pas de problème avec quiconque. On l’a dit, c’est un mobile totalement inexpliqué.

Le président rappelle que l’arme qui a servi a blessé Romain D. est la même que l’arme qui a été trouvée à l’Hyper Cacher. 

Il ajoute : « une arme peut passer entre diverses mains mais il y a un lien avec cette arme et Coulibaly. C’est l’arme qui parle ».

Le président, vous avez dit « il était peut-être black ou Antillais », au sujet de votre agresseur. Coulibaly il est noir profond. Vous dites ‘Black’ mais vous voulez dire sombre ? Il y a des nuances.. 

Romain D. « vous voulez que je vous dise comment s’est passée cette audition. Moi j’appelle ça un interrogatoire. Ils (les enquêteurs) sont venus le lendemain de mon coma à 10 heures. Ils n’ont pas arrêté de me demander si c’était pas Amedy Coulibaly qui m’avait tiré dessus. J’ai dit non. ‘T’es sûr que c’est pas un noir qui t’a tiré dessus’. J’ai dit :’Non ». Ca a duré deux heures comme ça.J’en pouvais plus.

Le président : le nom de Coulibaly ne vous est pas connu à ce moment, ils vous montrent des photos? 

Romain D. : oui plein de photos et moi je répète Non c’est pas Coulibaly. J’ai craqué un peu. J’ai fini par dire c’est peut-être un noir qui m’a tiré dessus. Mon combat là c’était pas ça, c’était de sortir de l’hôpital.

Romain D. a été entendu le 14 janvier 2015, une semaine après les faits. Son pronostic vital a été engagé un temps. IL a été placé dans un coma artificiel pour éviter les douleurs. « Les enquêteurs sont venus m’interroger dès que je suis sorti du coma ». 

Romain D. ‘J’ai vu son visage entre une et trois secondes maximum ». « J’ai remarqué qu’il avait une parka avec de la fourrure »

« J’ai dit que j’ai entendu « prends ça enfoiré » ou « prends ça enculé » mais j’en suis pas sûr, j’avais un casque. c’est possible que j’ai entendu ça ». 

Le président: cette phrase elle est caractéristique dans même et vous dites « J’en suis pas sûr ». Qu’est ce qui vous fait dire que vous n’êtes pas sûr. 

Romain D: « Je faisais mon jogging, quand je suis passé près du petit parc, il y avait un homme assis avec une capuche sur la tête. J’ai continué à courir, quand je suis repassé près de lui, j’ai senti un tir dans mon bras. Je savais pas ce qu’il se passait. J’ai continué à courir, je tenais mon bas. Je sentais la poudre. (…)Je me suis retrouvé au sol, je n’arrivais pas à me relever. Le mec il était comme ça, il me braquait (il mime). On s’est regardé. Le temps s’est figé, j’ai senti une hésitation. J’ai senti aussi qu’il voulait terminer le travail. Je me suis dit il faut que je me sauve. Je ne sais pas si je me suis pris une balle dans le ventre à ce moment-là. J’ai couru. Il m’a retiré dessus. J’ai senti une douleur aux fesses et à la jambe ».

Le président appelle à la barre Romain D. le joggeur qui a été victime de la tentative d’assassinat le 7 janvier 2015 vers 20h30 sur la coulée Verte à hauteur de Fontenay-aux-Roses (94). Romain D. a un polo gris et blanc, les cheveux poivre et sel. Il porte un pantalon gris et des baskets.

Un procès « pour l’Histoire », hors normes et intégralement filmé. Du mercredi 2 septembre 2020 au mardi 10 novembre 2020, 14 accusés doivent répondre d’avoir apporté un soutien aux frères Saïd et Chérif Kouachi ainsi qu’à Amédy Coulibaly pour les aider à perpétrer les attaques perpétrées à la rédaction de Charlie Hebdo, Montrouge et l’Hyper Cacher, les 7, 8 et 9 janvier 2015. 

Parmi eux, trois sont visés par un mandat d’arrêt international depuis leur fuite commune en Syrie dans les jours précédant les attaques : Hayat Boumeddiene, 32 ans, épouse d’Amedy Coulibaly, et les frères Mohamed et Mehdi Belhoucine, 33 et 29 ans. Parmi les onze accusés présents, un seul, Ali Riza Polat, 33 ans, encourt la réclusion criminelle à perpétuité, pour complicité des crimes et délits commis par les trois terroristes, neutralisés par les forces de l’ordre à l’issue de trois jours d’horreur. 

Dans l’enceinte du tribunal judiciaire des Batignolles, pas moins de quatre salles d’audience, une principale et trois pour les retransmissions, sont mobilisées pour pouvoir accueillir pas moins de 200 parties civiles, 94 avocats et 90 médias accrédités, dont une trentaine d’étrangers. Le public, lui, peut aussi assister à l’audience, depuis l’auditorium, également réquisitionné pour ces 49 jours de ce procès « pour l’Histoire ».

Suivez le procès en direct dans le fil en tête de cet article grâce à nos journalistes présents sur place.

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SOURCE: https://www.w24news.com

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