Marché de la BEAC : L’émission obligataire camerounaise déclarée infructueuse pour la première fois en 12 ans

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Marché de la BEAC : une émission d’obligations du Cameroun déclarée infructueuse pour la 1ère fois depuis 12 ans

Au cours de la semaine du 26 au 30 juin 2023, le Trésor Public camerounais a procédé à deux nouvelles émissions de Bons du Trésor assimilés (OTA) de maturités 2 ans et 4 ans sur le marché des titres publics, la Banque Centrale États africains (Beac), émetteur des six pays de la CEMAC (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale).

Selon le rapport opérationnel hebdomadaire publié par la banque centrale, tout en sollicitant auprès des investisseurs une enveloppe de 20 milliards de FCFA sur ses OTA à 2 ans, avec une commission de 4,75%, le pays n’a collecté que 15 milliards de FCFA auprès des investisseurs. Les deux émissions d’OTA, quant à elles, portant sur des titres d’une maturité de 4 ans, assortie d’un taux d’intérêt de 5 %. « L’émission a été déclarée infructueuse par le Trésor » rapporte la Beac dans son rapport hebdomadaire.

Austérité de la politique monétaire

Au ministère des Finances, cette situation qui arrive au Trésor public camerounais pour la première fois depuis le lancement du marché des titres publics de la Beac en décembre 2011 (soit il y a 12 ans), s’explique par le faible taux de souscription et le taux d’intérêt élevé. Les investisseurs se sont concentrés sur les obligations minimise une source autorisée au ministère des Finances.

Une lecture plus fine des caractéristiques des deux opérations suggère également que les investisseurs ont pu préférer investir dans l’obligation Bvmac plutôt que dans l’émission OTA sur la Beac, tant par sécurité que par retour sur investissement. Alors que les deux opérations se sont déroulées simultanément, le Trésor camerounais a rémunéré les titres à 4 ans de son emprunt obligataire à 6%, avec un différé d’amortissement de 2 ans, à seulement 5% pour l’opération sur le marché des titres de la Beac. De plus, le mécanisme de compte séquestre auquel est soumise l’obligation est plus sécurisant et garantit davantage le remboursement du prêt que les opérations sur le marché de la Beac, où les défauts de paiement sont possibles, même si le Cameroun ne l’a pas su depuis 12 ans.

Cependant, malgré ces éléments explicatifs, l’opération déclarée échec par le Cameroun indique des difficultés croissantes auxquelles sont confrontés les demandeurs de marché de capitaux dans la zone CEMAC. Ces difficultés résultent des politiques d’austérité monétaire mises en place par la banque centrale pour lutter contre l’inflation galopante (estimée à 6,1%, soit deux fois le seuil de tolérance communautaire, NDLR) dans cet espace communautaire.

Pour ce faire, la Beac a relevé à plusieurs reprises ses taux directeurs ces derniers mois, tout comme elle a suspendu les injections de liquidités dans le système bancaire sous-régional puis intensifié les opérations de drainage des liquidités des banques. Il s’agit de les assécher et donc de rendre plus difficile l’accès aux financements, également pour les États. En quittant le comité de politique monétaire de la Beac le 26 juin 2023, le gouverneur de la Beac, Abbas Mahamat Tolli, n’a pas exclu la possibilité de mettre davantage en lumière les retraits des banques.

Il explique que malgré le durcissement de la politique monétaire ces derniers mois, les transactions interbancaires en zone CEMAC ont augmenté.

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