Budget 2023 : vers la création d’un fonds pour la reconstruction des zones économiquement dévastées du Cameroun

(Investir au Cameroun) – Le Cameroun envisage de mettre en place une loi spéciale pour la reconstruction des zones jugées économiquement dévastées (Extrême-Nord, Nord-Ouest et Sud-Ouest).

En effet, on apprend qu’au conseil des ministres présidé le 27 octobre à Yaoundé par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a annoncé qu’une des innovations du budget 2023 concerne la mise en place de ce compte spécial à destination . « Au terme du débat qui a suivi […]le Conseil a entériné la loi de financement pour l’exercice 2023. Le Chef du Gouvernement a demandé au Ministre des Finances de le consolider, en vue de sa soumission, à la très haute opinion du Président de la République», apprend-on du communiqué final.

Les sources de financement et le montant de ce compte en fidéicommis ne sont pas divulgués. Mais si le projet de loi y afférent est validé dans sa forme actuelle, les trois zones économiquement sinistrées déjà ciblées devraient bénéficier de ressources dédiées en dehors d’autres initiatives.

Selon une décision rendue publique le 2 septembre 2019 par le Premier ministre Joseph Dion Ngute, les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont officiellement déclarées « zones économiquement endommagées ». Ce statut, selon les textes en vigueur dans le pays, permet à l’Etat d’offrir diverses incitations aux entreprises qui veulent s’implanter dans ces zones où règne l’insécurité. En effet, depuis 2013, la région de l’Extrême-Nord du Cameroun est victime d’attaques de membres de la secte islamiste nigériane Boko Haram, dont les raids meurtriers ont pratiquement anéanti le maigre tissu économique de cette partie du Cameroun.

Depuis fin 2016, les régions du nord-ouest et du sud-ouest du pays ont été incendiées, suite aux revendications corporatistes d’avocats et d’éducateurs anglophones. Ces sautes d’humeur ont ensuite dégénéré en revendications d’indépendance à partir de 2017, faisant de ces deux régions anglophones du Cameroun un théâtre d’affrontements entre l’armée régulière et les milices séparatistes.

SA