La fusion Gicam-Ecam : une manœuvre pour sanctifier l’hégémonie de Célestin Tawamba
Emmanuel Wafo, président de la commission économie et développement des entreprises du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam), a dénoncé l’accord de fusion entre le Gicam et l’Ecam (Société du Cameroun), signé le 5 avril 2023 à Douala. Selon lui, cette opération prévoit la dissolution du Gicam et la création d’une nouvelle organisation patronale, dont le but ultime est de sanctifier l’hégémonie de Célestin Tawamba sur le patronat camerounais. Les statuts du Gicam stipulent que le président ne peut être réélu qu’une seule fois pour un mandat de trois ans, mais le deuxième mandat de Célestin Tawamba expire en décembre 2023, ce qui le rend inéligible. Cependant, la fusion en cours lui ouvrirait la porte à un long séjour à la tête de l’organisation patronale.
Mobilisation des membres et guerre cachée
Emmanuel Wafo invite tous les membres du Gicam à se préparer à dire non en masse à l’assassinat du Gicam qui leur sera présenté lors de la prochaine assemblée générale extraordinaire de cette année. Il met en lumière les problèmes de forme et de fond qui, du point de vue de l’éthique et du droit, rendent la fusion nulle et non avenue. En effet, le traité de fusion entre le Gicam et l’Ecam a été signé sans l’approbation des membres. De plus, ce traité consacre explicitement la mort du Gicam, un patrimoine national que personne ne peut se permettre d’aliéner.
La guerre jusque-là cachée entre Emmanuel Wafo et Célestin Tawamba est désormais ouverte. Dans le contexte de ce qui a été une guerre froide entre ces deux acteurs économiques, chacun déterminé à contrôler ou reprendre le contrôle du patronat camerounais, il faut un projet de fusion entre le Gicam et l’Ecam.
Mise en lumière des conflits
Outre le conflit entre Emmanuel Wafo et Célestin Tawamba, il y a également le conflit entre le lobbyiste Rodrigue Soffo et Célestin Tawamba, autour d’un sondage destiné à recueillir l’avis des membres du Gicam sur l’action de l’actuel président. Les récentes cooptations de certains membres du conseil d’administration du Gicam ou encore des opérations discrètes pour séduire les protagonistes dans les membres du comité des sages sont également mises en lumière.
En somme, la fusion Gicam-Ecam est vue comme une manœuvre pour sanctifier l’hégémonie de Célestin Tawamba sur le patronat camerounais, ce qui a suscité la colère d’Emmanuel Wafo et la mobilisation des membres du Gicam.
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