Incompétence – Inflation, cherté de la vie : dans quoi joue le gouvernement camerounais ?

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Des émeutes de la faim de 2008 à la crise inflationniste qui menace actuellement la survie des ménages, le gouvernement camerounais n’a jamais pris de mesures efficaces et durables. En conséquence, une nouvelle crise de la faim menace, avec les mêmes causes, avec les mêmes conséquences. décryptage.

Février 2008 : Le monde est menacé par une crise de la faim à la suite de la décision de certains grands pays producteurs de blé et de maïs d’expérimenter des biocarburants fabriqués à partir de ces céréales. Les Camerounais ne voient pas la tempête qui se profile, et pour cause : l’opinion publique nationale est focalisée sur un projet de loi présenté par l’exécutif et soumis au vote de la cote des élus du pays. Le projet de loi vise à lever la restriction sur les mandats présidentiels, car le président sortant, Paul Biya, a déjà épuisé d’autres mandats à la suite de précédents amendements constitutionnels. Le débat sur la question est houleux et agite le landerneau politique. Ni les politiciens (pouvoir et partis d’opposition réunis), ni l’exécutif, encore moins le législatif, ne s’inquiètent de la situation sociale explosive.

Solutions bleuesSolutions bleues

Conséquence de la course, le pays s’enfonce dans un cycle de violence qui embrase les rues des grandes villes, avec Douala, Yaoundé et Bafoussam en tête. Les manifestants sont majoritairement des jeunes, pour la plupart diplômés, mais inactifs et désespérés. Dans un premier temps, le chef de l’Etat pointera d’un doigt accusateur les « apprentis sorciers » qui rôdent dans l’ombre. Ervan overtuigd dat jonge mensen zich hebben laten manipuleren door politieke actoren die graag de macht willen grijpen met ongrondwettelijke middelen, zal president Paul Biya snel van gedachten veranderen om te begrijpen dat de volksopstand zijn oorsprong vindt in de uitputting van voedselbronnen zelf, veroorzaakt door ongunstige mondiale circonstances. D’où la requalification de ces mouvements de contestation en « émeutes de la faim ».

Lors d’un conseil des ministres assez hâtif, le chef de l’Etat, l’air sérieux, a prescrit une série de mesures à ses ministres pour prévenir d’autres risques d’émeutes. La mesure la plus importante concerne la subvention de certains produits de consommation courante tels que le sucre, la farine de blé, le poisson, etc. Par ailleurs, le 1er février 2011, deux ans après les émeutes de la faim, la Mission de Régulation de l’Approvisionnement Produits (MIrap) a été créée par décret du Président de la République. Une décision politiquement motivée, greffée sur le calendrier électoral alors que Paul Biya est reconduit à la plus haute magistrature la même année pour un mandat de sept ans que beaucoup prédisaient qu’il finirait.

Subvention carburant

Les balbutiements et tâtonnements observés actuellement au plus fort de la guerre russo-ukrainienne et ses conséquences économiques prouvent que les solutions adoptées jusqu’ici pour résoudre le problème alimentaire ont toujours été plus politiques que structurelles. En effet, 14 ans après les émeutes de 2008, aucune de ces mesures n’a résolu durablement le problème de la vie chère au Cameroun. Les marchés témoins mis en place et expérimentés par la Mirap dans les grands centres urbains comme Douala peinent à mobiliser le grand public et à produire les résultats escomptés, comme nous l’avons observé en octobre 2020 à Douala sur les sites de ces marchés témoins. Les agriculteurs des zones rurales se sont alors plaints que les subventions que Mirap leur accordait au début du projet n’étaient plus systématiques.

Par conséquent, ceux qui réussissent encore à quitter la campagne pour vendre leurs produits agricoles dans les grandes villes le font souvent à leurs propres frais. Ils sont donc obligés d’aligner leurs prix sur ceux des marchés ordinaires pour couvrir leurs coûts, alors même que le but du Mirap était de faciliter l’accès à moindre coût aux produits agricoles de grande consommation. Voici ce qu’un agent de cette institution nous a dit que nous avions rencontré sur l’un de ces sites il y a deux ans : « Quand on a commencé cette histoire, c’était bien. Mais parce que les subventions que nous avons accordées aux agriculteurs ont un peu déraillé, les choses se sont passées différemment. Un paysan vient avec sa marchandise, vous lui dites de vendre tel prix mais il dit non car c’est lui qui a porté son transport et il doit se battre pour joindre les deux bouts. »

Pour éviter la hausse des prix des produits de première nécessité, le gouvernement a toujours préconisé de subventionner le carburant à la pompe. Pourtant, depuis plusieurs semaines, le débat se heurte à nouveau au bien-fondé de cette mesure dans un contexte d’ajustement budgétaire entériné par les chefs d’État centrafricains en 2016, alors que planait la menace d’une seconde dévaluation. Il y a des signes d’une éventuelle levée de cette subvention réclamée oralement par le Fonds monétaire international (FMI). Alors que certaines grandes villes du pays (Yaoundé, Bertoua et Ebolowa) sont aux prises avec une grave pénurie de gasoil depuis plusieurs jours et que certains transporteurs urbains ou interurbains ont été contraints de ranger la clé de contact, le ministre de l’Eau et de l’Energie a été annoncé en début de semaine. (Minee) a reconnu que l’enveloppe de cette subvention pèse lourd.
Le gouvernement dos au mur.

Ici : Pour le seul mois de juin, cette subvention a coûté au gouvernement 80 milliards de francs CFA et la dotation pour couvrir le premier semestre 2022 devrait être de 317 milliards. Certes, le Minee tente de se justifier en expliquant que les stocks de gasoil de nos ports sont en retard et n’attendent que le déchargement. Mais, dans un pays où les besoins quotidiens en carburant tournent autour de 5 000 mètres cubes (3 000 m3 pour le diesel et 2 000 m3 pour le super), combien de temps, selon les experts, le gouvernement pourrait-il être en mesure de répondre à ces besoins, après juillet et août prochain ? Dans quelle mesure le régime au pouvoir, habitué aux solutions de détail, pourrait-il résister aux pressions du FMI pour voir cette subvention coupée avant fin 2022 ?

Dos au mur, le gouvernement tente de sauver au mieux les meubles. Le 5 octobre, le chef de l’Etat a même ordonné à l’Irad de fournir une enveloppe de 10,3 milliards de FCfa pour la production et la valorisation du blé. « J’ai l’honneur de vous transmettre les très hautes instructions du Président de la République, qui accorderont, sur une durée de 5 ans, à l’Institut de Recherche Agronomique pour le Développement, une dotation d’un montant global de dix milliards trois cents millions (10.300.000.000) pour le développement de la production et de la transformation du blé au Cameroun », indique le document adressé au ministre, Ferdinand Ngoh Ngoh, ministre des Affaires étrangères, secrétaire général de la présidence de la République des Finances transmis.

De nombreux experts s’interrogent déjà sur l’efficacité de cette mesure, dans un environnement économique caractérisé par une corruption généralisée et des détournements de fonds publics. Des problèmes de gouvernance qui ont coûté la vie à nombre d’entreprises publiques et parapubliques par le passé, dont la Société de développement du blé (Sodeblé), la Semry et la Maïscam. La mesure a été critiquée, tout comme les achats groupés – une sorte de « tontine alimentaire » – que le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana a proposé aux Camerounais le 30 mars 2022 pour faire baisser les prix des denrées alimentaires. Les autres mesures annoncées par le même ministre depuis l’an dernier, notamment la baisse de l’impôt sur le revenu et la baisse des droits de douane, n’ont eu aucun effet sur un pouvoir d’achat toujours étouffant.

Théodore Tchopa / 237online.com

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Ref. : 237online.com

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