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La pression fiscale au Cameroun devrait augmenter à 13,55% entre 2022 et 2024

(Investir au Cameroun) – Le gouvernement camerounais s’apprête à augmenter la pression fiscale (ratio des recettes fiscales fiscales sur le PIB) sur les contribuables (entreprises et particuliers) à partir de l’année 2022. Selon les prévisions du ministère des Finances, cette augmentation de la pression fiscale dans le pays devrait s’accentuer jusqu’en 2024. « L’objectif est de porter la pression fiscale à 12,5 % en 2022, de 11,80 % en 2021 et à 13,55 % en 2024 », peut-on lire dans le rapport d’analyse du document de programmation économique et budgétaire déposé par le gouvernement à l’Assemblée nationale le 4 juillet 2021, en prélude au débat d’orientation budgétaire en amont de la préparation du budget de l’Etat pour l’année 2022.

Par ailleurs, les taux d’imposition annoncés pour la période 2022-2024, de l’avis de la Direction Générale des Impôts (DGI) du Ministère des Finances, restent toujours en deçà de la moyenne africaine de 17,2%, ainsi que « aux normes internationales ».  » Il est généralement admis que la part des impôts obligatoires dans la richesse nationale doit être d’au moins 25 % pour être significative et générer un réel développement. », nous soutenons la DGI. Cependant, il faut dire que le taux d’imposition figurant dans le rapport de l’Assemblée nationale n’inclut pas tous les impôts obligatoires, mais uniquement ceux qui rentrent dans le budget de l’État central.

Selon un expert, le principal problème de la fiscalité au Cameroun est moins de pression, mais plus de justice fiscale. Un avis partagé par la Commission financière de l’Assemblée nationale, pour qui l’augmentation annoncée de la pression fiscale dans le pays à partir de 2022 donne  » l’impression d’un manque d’équité fiscale En effet, au Cameroun, la charge fiscale est principalement supportée par un petit nombre de contribuables, notamment les grandes entreprises, tandis qu’un grand nombre de contribuables potentiels échappent au fisc.

Question d’équité

Il s’agit par exemple de la taxe foncière, dont la contribution à l’assiette fiscale est restée insignifiante pendant de nombreuses années, malgré l’immensité du patrimoine de nombreux camerounais. Certains observateurs n’hésitent pas à regarder derrière le laxisme affiché autour de la perception de la taxe foncière, sorte de cadeau fiscal en faveur des plus fortunés. Ceci dans la mesure où l’accès à la propriété foncière au Cameroun, notamment en milieu urbain, n’est pas à la portée des premiers.

On ne sait pas encore si cette augmentation d’impôt sera obtenue en augmentant les impôts existants, en introduisant de nouveaux impôts, en élargissant l’assiette fiscale ou en combinant les trois scénarios. Globalement, cette dynamique sera notamment critiquée par les milieux d’affaires du pays, qui ont accusé à plusieurs reprises l’Etat d’étouffer les entreprises. Pour Célestin Tawamba, le président du Groupement Inter-employeur du Cameroun (Gicam), première organisation patronale du pays, la fiscalité au Cameroun est carrément « confisquerUne thèse qui semble accréditer le classement Doing Business publié annuellement par la Banque mondiale en rapport avec le climat des affaires dans les pays.

Au cours des cinq dernières années, ce rapport a dénoncé le niveau des droits et taux d’imposition sur les bénéfices des sociétés opérant au Cameroun, qui a culminé à 57,7%. Cet indicateur est supérieur à la moyenne en Afrique subsaharienne, à 47,3 %, apprend-on. Mais, soutient la direction générale des impôts, cette évaluation des experts de Doing Business est plus que parfaite. Car, soutient un directeur de la DGI, elle semble avoir contourné la baisse de cinq points du taux de l’impôt sur les sociétés, de 38,5% à 33% au Cameroun, grâce à la loi de finances 2015 et à d’autres exonérations. En 2019, par exemple, les dépenses fiscales du pays ont dépassé 584 milliards de FCFA.

Brice R. Mbodiam

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