La Société nationale des hydrocarbures (SNH) du Cameroun, qui est l’organe de l’État chargé de l’exploration et de l’exploitation pétrolières et gazières, remet en question la régularité de l’assemblée générale de la Cameroon Oil Transportation Company (Cotco), qui s’est tenue le 24 mai 2023 à Paris. Cette société est responsable de la gestion de la partie camerounaise de l’oléoduc Tchad-Cameroun. La SNH s’interroge sur la légitimité de cette assemblée générale, car elle n’a pas reçu de convocation signée du président du conseil d’administration de Cotco. De plus, les résolutions qui en ont résulté violent les règles légales de Cotco en matière de convocation et de tenue des assemblées générales.
La SNH demande également la rétrocession de 20% des 53,77% des actifs que le Tchad détient actuellement au capital social de Cotco. Cette demande est conforme à la participation initiale du Tchad (5%) et du Cameroun (8,5%) dans le projet de construction de l’oléoduc Tchad-Cameroun. Selon les précisions dévoilées par Adolphe Moudiki, directeur général de la SNH, un tel scénario devrait permettre à la SNH de détenir 35,17% des parts de Cotco, contre 33,77% pour la République du Tchad et en principe 41,06% pour Savannah Energy.
Depuis le 24 mai 2023, le climat social chez Cotco s’est détérioré. Lors d’un conseil d’administration à Paris, Savannah Energy a procédé à la nomination de Nicolas de Blanpré au poste de PDG de Cotco. Le nouveau promu n’est autre que l’ancien PDG de la filiale tchadienne de Savannah Energy, expulsé de N’Djamena en décembre 2022 à la suite du conflit avec le Tchad pour le rachat des actifs d’Exxon Mobil dans le pays.
La SNH demande à la partie tchadienne de veiller à ce que Cotco opère de manière sereine, afin d’éviter qu’une éventuelle crise actionnariale n’affecte gravement le fonctionnement de cette entreprise stratégique pour le Tchad et le Cameroun.
Mots clés: Pipeline, SNH, Tchad, Cotco, rachat de parts.
Laisser un commentaire