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Sosucam, filiale du français Somdiaa, licencie 250 salariés pour « insuffisance professionnelle »

(Investir au Cameroun) – A partir du 8 juin 2021, la Société sucrière du Cameroun (Sosucam), filiale du groupe français Somdiaa, va licencier 250 salariés permanents du 1117 (près d’un quart des effectifs en soirée), pour « défauts professionnels ».

«La nouvelle est tombée dans la soirée du 7 juin. La haute direction a appelé les représentants des salariés à leur dire que 250 salariés seront licenciés pour manque de productivité», a rapporté une source au sein de l’entreprise. A cet effet, une note de la Direction des Ressources invite les personnes concernées à se présenter le 9 juin pour un « entretien » muni de leur carte nationale d’identité et de leur badge d’identification. « Vous serez informé sans délai de l’objet de ladite convocation.», indique la direction des ressources humaines.

En réponse, le « Collectif des représentants des salariés » de la Sosucam a saisi le ministre du Travail et de la Sécurité sociale pour «annulation». «Depuis plusieurs réunions statutaires mensuelles, l’employeur nous parle des prétendues conditions liées à la santé financière de l’entreprise; Le point culminant a été la décision de licencier 250 (deux cent cinquante) employés permanents à compter du 8 juin 2021. Décision que nous avons été signifiée secrètement le 7 juin 2021 vers 16h. Tout cela en violation à la fois du Code du travail dans ses articles 158 à 164 relatifs à la médiation et à l’arbitrage selon le cas, mais aussi en violation de la circulaire n°03/MTPS/SG/DT du 2 novembre 1993, licenciement pour motif économique arranger les raisons», écrit le collectif.

Annulations et demande d’arbitrage

Selon ces délégués, ce sont les mauvaises décisions de gestion qui sont à l’origine de la situation actuelle. Ils citent la décision d’externaliser certaines activités à un coût très élevé ; la décision de faire des investissements lourds, comme l’irrigation, qui sont susceptibles d’être amortis sur plusieurs années ; la construction d’un dispositif « Bi-Pass » (dispositif de secours), dont l’efficacité n’est pas claire ; la vente à un prix dérisoire d’un stock de matériel lourd de travaux publics (qui est ensuite loué à la Sosucam à des frais énormes), etc.

Sur le plan tactique, les députés dénoncent le fait qu’au cours des deux dernières campagnes (2019-2020 / 2020-2021) l’employeur a décidé unilatéralement de fermer l’usine Sosucam n°1 avant leur fin, réduisant la capacité de production de l’entreprise, sans que cela entraîne des gains de productivité. « Tout cela (…) nous a mis de mauvaise humeur que l’employeur essaie de blâmer les salariés sur la base de « l’incompétence professionnelle »», écrivent les représentants du personnel.

Pour eux, il s’agit d’un « licenciement économique » et non d’un « défaut professionnel ». Car selon l’article 40 alinéa 2 de la loi sur le travail, un licenciement économique signifie : « Tout licenciement par l’employeur pour un ou plusieurs motifs non inhérents à la personne du salarié et résultant de la suppression ou de la transformation du poste, ou d’une modification du contrat de travail à la suite de difficultés économiques, d’évolutions technologiques ou de restructuration interne».

«Afin de permettre à toutes les parties de se faire une opinion objective sur le bien-fondé et l’opportunité d’un licenciement massif de personnel à la Sosucam, nous vous demandons, Monsieur le Ministre, d’ordonner à l’employeur de respecter la loi, d’ordonner qu’une enquête approfondie soit menée par vos services compétents, d’ordonner par la même occasion la cessation de cette démarche illégale par l’employeur», conclut le collectif des représentants du personnel.

Nouvel Age

Cette situation est survenue près de deux ans après des changements à la tête de la direction de la Sosucam. Après avoir exercé les fonctions de PDG de l’entreprise pendant 18 ans, le Camerounais Louis Yinda, alors âgé de 70 ans, a cédé la place à Alexandre Vilgrain comme PDG fin 2018. Deux directeurs adjoints ont également été nommés. Il s’agit du Français Gilles Drouin et du Camerounais Samuel Libock.

L’entreprise revendique au total 8 000 emplois directs et indirects pour une masse salariale annuelle de 14 milliards de FCFA. Avec l’augmentation des salaires, ce montant pourrait s’élever à 14,5 milliards de FCFA. L’impact financier de la mise à pied de 250 employés permanents n’est pas encore connu.

Leader du marché sucrier camerounais (couverture à 70 %), la Sosucam, détenue à 74 % par le français Somdiaa et à 26 % par l’État camerounais, a été fondée en 1965. Elle a une capacité moyenne de production de sucre de 130 000 tonnes par an. , grâce à une surface agricole actuelle de 25 000 ha. Le capital actuel de la Sosucam est de 27,5 milliards de FCFA.

Sylvain Andzongo

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