Cameroun : le Mrc lance une opération de libération de 111 détenus

La campagne initiée par Maurice Kamto s’intitule « Libérez les prisonniers politiques ». En deux semaines, neuf militants détenus depuis plus d’un an ont été libérés sans jugement.if(typeof __ez_fad_position!=’undefined’){__ez_fad_position(‘div-gpt-ad-237online_com-medrectangle-3-0’)};

Trois détenus arrêtés dans le cadre des manifestations dites pacifiques organisées en septembre 2020 par le Mouvement de la Renaissance camerounaise (MRC) ont été libérés le 20 décembre 2021 par une décision du juge d’instruction du tribunal militaire de Yaoundé. Stéphane Nzali, Ulrich Simo et Evariste Mbeh sont en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui depuis octobre 2020 pour tentative de rébellion et attroupement illégal. Ils retrouvent leur liberté alors que leur affaire est toujours pendante devant le tribunal militaire de Yaoundé. Ces trois détenus ont été reçus le 21 décembre au siège de Mrc à Odza par Maurice Kamto, président national du parti. A la même occasion, des membres de l’annuaire national du parti ont lancé une campagne intitulée « Libérez les prisonniers politiques ». Cette opération a eu lieu au siège du parti à Odza. Le président national, Maurice Kamto, le premier vice-président du Mrc, Emmanuel Simh, le conseiller du président national, Biloa Effa et plusieurs chefs de parti ont participé au lancement de cette campagne. Emmanuel Simh, Vice-Président National de Mrc confirme que : « Emprisonner des opposants politiques pour leurs opinions et pour avoir exercé un droit fondamental est un rejet formel de la démocratie et une violation flagrante des droits et libertés fondamentaux. « .

Le 9 décembre 2021, six autres militants du Mrc arrêtés dans le cadre de manifestations organisées par le parti de Maurice Kamto ont été libérés dans les mêmes conditions. Me Hyppolite Meli, avocat au barreau du Cameroun, dit ne pas savoir sur quels critères le juge d’instruction se base pour libérer certains militants et en garder d’autres en prison, alors que ces personnes ont été arrêtées dans le cadre de manifestations pacifiques organisées par le Mrc, de dont le but était d’exiger la fin de la « guerre » dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Selon Me Hyppolite Meli, 111 militants du Mrc sont toujours en prison à Douala, Yaoundé et Bafoussam.

Le 3 décembre 2021, Maurice Kamto, le président du Mrc, a demandé aux autorités judiciaires de libérer tous les militants du Mrc afin qu’ils puissent passer les fêtes de fin d’année avec leurs familles. Il s’est exprimé lors d’une conférence de presse tenue après son interpellation par la police à Douala, où il s’est rendu le 2 décembre pour participer à la dédicace d’un livre. Depuis plusieurs mois, Le Mrc réclame la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre des marches pacifiques du 22 septembre 2020 dans diverses régions du pays. 15 de ces militants arrêtés ont été condamnés par le tribunal militaire de Yaoundé à des peines de prison allant de deux à cinq ans. Sur les 111 personnes toujours détenues, plus de 80 sont détenues sans jugement.

Dans une déclaration faite à Strasbourg, en France, en novembre 2021 sur la situation des droits de l’homme au Cameroun, le Parlement européen a dénoncé le jugement des opposants politiques par le tribunal militaire de Yaoundé.