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Lynchage de Christophe Guilhou: Maurice Kamto dévoile le jeu sombre du régime Biya

Dans un post sur sa page Facebook, dans un exercice traditionnel, le président du MRC a calomnié le régime de Paul Biya et a appelé le gouvernement à abandonner la politique de bouc émissaire. Voici le texte de Maurice Kamto La politique des paysages ne développera pas de caméra Face à l’incapacité de résoudre les multiples crises qui affligent le Cameroun, de proposer un parcours digne de notre pays en déclin et incapable d’accepter son bilan désastreux, le pouvoir existant réclame à plusieurs reprises l’une de ses preuves préférées, à savoir le bouc émissaire. Nous nous limitons à deux images actuelles. La première illustration consiste en la mise en scène d’une prétendue «libération» récente du Cameroun du joug «colonial» français par le régime à la suite du prétendu non-renouvellement par M. BIYA France des accords secrets entre le Cameroun et le Cameroun. Les accords en question auraient expiré fin 2019 et le courageux M. BIYA aurait décidé d’y mettre fin. Du coup, elle subirait désormais des représailles de l’ex-partenaire bilatéral, qui est désormais dépeint comme à l’origine des crises sécuritaires du pays! Une telle mise en scène est à la fois pathétique et déplorable. Ce sont des tentatives pour instrumentaliser le nationalisme profond du peuple camerounais en essayant de fournir un partenaire de premier plan pour la vengeance du peuple. Le régime accrédite ainsi la thèse de l’infantilisation du Cameroun, dont il prétend vouloir s’émanciper. Pour mémoire, M. BIYA se qualifiait lui-même de « meilleur élève de France », il n’a pas été élevé à ce rang par ce dernier. Pourquoi ne publierait-il pas ces fameux accords pour recueillir le soutien du peuple camerounais pour sa «bravoure», d’autant plus qu’ils ne seraient plus en vigueur? Si des accords secrets avaient existé entre le Cameroun et la France, ils auraient été reconduits entre 1974 et 2009. Ils auraient donc expiré depuis 11 ans et non à la fin de 2019. Et si les accords secrets signés en 2009 font partie des accords secrets dénoncés, il n’y a pas lieu de se tromper car ils auraient dû être signés au nom du Cameroun par celui qui était chef de l’Etat à l’époque, en l’occurrence M. Paul BIYA ou par l’un de ses représentants. Le fait que certains accords de coopération doivent être nettoyés au fil du temps fait partie du jeu normal des relations internationales. Les désaccords entre partenaires qui se respectent ne peuvent être résolus dans la rue. Tout dirigeant légitime et démocratiquement élu sait qu’en cas de graves difficultés affectant les intérêts vitaux de son pays, il peut compter sur le soutien et la compréhension de son peuple, directement ou par l’intermédiaire d’un parlement véritablement représentatif. Le bouc émissaire de l’étranger ne peut ni remplacer la politique étrangère ni dissimuler les conséquences désastreuses de la gouvernance. Il en va de même pour la diplomatie des coups de semonce ou des tireurs d’élite dans les journaux payants. Si celui que l’on croit exalté de cette manière pouvait s’en contenter, ce n’est certainement pas bon pour le pays. La deuxième illustration concerne le traitement dérogatoire de l’ambassadeur de France au Cameroun suite à sa réponse au massacre du 10 janvier à Mautu. Cependant, il s’agit d’une déclaration très distante et impartiale, condamnant non seulement les massacres eux-mêmes, mais aussi les attaques aveugles contre des civils et appelant à faire toute la lumière sur ces crimes odieux. Dans une telle situation, que pouvez-vous attendre d’un représentant d’un pays ami? Le lynchage organisé de l’Ambassadeur Christophe GUILHOU, qui n’a rien dit de plus que ce que tout bon peuple va demander, à commencer par les Camerounais eux-mêmes, en dit long sur la fièvre qui entoure les cercles du pouvoir. . Faut-il avoir honte de ces massacres? Qui peut se convaincre que la vie quotidienne de notre pays est marquée par des événements aussi macabres? La poursuite de la guerre et les meurtres dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest relèvent de notre responsabilité, nous Camerounais, et de notre seule responsabilité.

Le premier président du pays, Ahmadou Ahidjo, dont les conditions d’accession au pouvoir ainsi que le rôle dans la répression du mouvement nationaliste camerounais sont historiquement établis, ne fut pas moins le bâtisseur du Cameroun prospère, respecté et en décollage économique que nous avons connu. Prenant appui sur un réseau diversifié de partenaires intelligemment bâti, il a pu, en l’espace d’une dizaine d’années, placer le Cameroun sur la rampe d’un développement global, certes progressif, mais bien pensé. La destruction méticuleuse de cet héritage doit être assumée par son illustre successeur.
Nous devons nos échecs d’abord à nous-mêmes. Nous ne nous en sortirons pas si, au lieu d’en prendre conscience nous passons notre temps à pleurnicher et à pointer d’un doigt accusateur les pays étrangers.

Ni la Chine, ni les Etats-Unis, ni la France, ni quelque autre puissance ne sont responsables ultimes de notre sous-développement, de la misère galopante de nos populations, de notre corruption endémique, de l’absence d’Etat de droit et d’une Justice juste, de la violation barbare des droits de nos propres compatriotes, d’une gouvernance archaïque, du manque de vision et d’ambition pour notre Nation. Il nous est loisible de nous organiser, de nous discipliner, de travailler dur, de travailler plus, de cultiver la confiance entre camerounais et entre les camerounais et l’Etat, et immanquablement le développement partagé et équilibré dans un Cameroun moderne sera au bout de nos efforts.

Yaoundé le 17 janvier 2021

REF: marhaba-cameroun.info

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