Cameroun – Bavures : Les militaires revoient leurs communications

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Les communiqués de presse du Mindef incluent désormais les bons et les mauvais points des opérations de l’armée sur le terrain.

Il a fallu deux jours, de samedi à lundi, au ministère de la Défense, par l’intermédiaire du chef du département des communications, pour rendre compte des événements sanglants dans la ville de Ballin, dans le sud-ouest d’Akwaya, une zone où un affrontement entre tribus avait tué une trentaine quelques jours plus tôt. Les faits sont retracés avec une certaine précision, soulignent les observateurs ; l’éditeur n’essaie pas de manipuler. « La communication du Mindef, dans ce cas une partie de la communication gouvernementale, se passe raisonnablement bien ces jours-ci qu’elle ne l’était auparavant. Nous n’avons qu’un seul protagoniste qui s’est prononcé contre plusieurs dans le passé. Nous avons un seul message qui va à l’encontre de plusieurs qui ont parfois été contradictoires dans le passé. Nous avons un timing précis, ce qui donne aux acteurs le temps de se tester face à la précipitation totale du passé.souligne dans ce sillage Charles Ngah Nforgang, doctorant en sciences de l’information et de la communication.

En réalité, la cacophonie et l’incohérence des messages délivrés par le passé par de multiples acteurs, notamment le Minat, le Mincom (notamment sous l’ère Issa Tchiroma Bakary) et parfois les services du Premier ministre ou de la Présidence, ont disparu. La norme serait qu’en temps de crise, la communication passe du subordonné au grand patron, si bien que dans la hiérarchie des possibilités de correction d’information, en cas de dissonance, il y en a. Or, nous avions vu que le Mindef avait fait deux communiqués de presse sur le même incident. « Les paroles sont maintenant bien conçues, les militaires ne sont plus sur la défensive »note un professeur de journalisme. « Néanmoins, nous regrettons que le Mindef tarde souvent à répondre, laissant le public dans de nombreuses questions et spéculations en tous genres. Mais la communication de crise est un scénario où vous ne laissez pas de vide et montrez toujours que vous maîtrisez le sujet, que vous êtes l’interlocuteur privilégié. tempère Charles Ngah Nfororgang.

En effet, cette communication n’est pas exhaustive et donne parfois l’impression de dissimuler certains abus. Les familles d’anciennes victimes de gaffes se plaignent du manque de transparence et des tracas liés au jugement des intimés. Depuis le déclenchement de la crise anglophone, les organisations de défense des droits de l’homme n’ont cessé d’attirer l’attention des autorités sur la multiplication des bavures des forces armées.

Face aux demandes d’enquêtes indépendantes de certaines ONG, c’est souvent le silence, même si les forces armées déployées dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest sont parfois indexées à juste titre sur les tueries de civils. Par exemple, dans la nuit du 14 février 2020, plus de 20 civils ont été tués dans la ville de Ngarbuh, toujours dans le nord-ouest. Après un démenti rapidement démantelé, trois militaires soupçonnés d’être les auteurs desdits « massacres » risquent deux ans devant un tribunal militaire.

FK / 237online.com

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